Le NPD de l’Ontario veut séduire les francophones d’Ottawa

Par Chantallya Louis, IJL – Réseau.Presse – Le Droit

La protection des services en français est, pour le Nouveau Parti démocratique de l’Ontario (NPD), une priorité dans leur plateforme. C’est le message que la cheffe du parti Marit Stiles souhaite faire passer lors d’une tournée francophone dans la capitale fédérale.

 

Alors qu’une rumeur d’élections circule à Queen’s Park, Marit Stiles et le député néodémocrate de Mushkegowuk-Baie James, Guy Bourgouin, ont souhaité rencontrer la communauté francophone de la région.

 

« [C’est] pour mieux comprendre les préoccupations, les besoins des francophones d’ici et proposer des solutions au parlement ontarien », assure Marit Stiles en entrevue avec Le Droit.

 

Prioriser les services en français

 

Selon les néodémocrates, que ça soit en santé, en soins de longues durées ou en ce qui concerne les écoles francophones, les services publics sont « en crise » dans toute la province.

« Mais pour les services francophones, c’est un niveau [au-dessus] de la crise », constate Marit Stiles à travers la province, mais surtout à Ottawa.

 

Dans cette optique, le parti à la bannière orange veut prioriser les services en français et instaurer des politiques tout en gardant une lentille francophone.

 

« Il ne faut pas seulement adresser la crise en santé ou en éducation, ajoute Marit Stiles, mais il faut aussi reconnaitre qu’il faut aussi les services en français ».

 

Par ailleurs, le NPD souhaite rétablir le Commissariat aux services en français qui avait été dissous par le premier ministre Doug Ford, quelques mois après son arrivée au pouvoir. Par la même occasion, les néodémocrates veulent investir dans une université francophone indépendante à Sudbury.

 

« Ce n’est pas seulement des mots, s’empressent de dire Marit Stiles. C’est juste quelques exemples ».

 

Les néodémocrates sont fermes là-dessus : le fait français « c’est dans notre ADN ».

 

Aux dernières élections, l’ancienne cheffe du NPD, Andrea Horwath, avait promis plus de 110 millions de dollars pour les Franco-Ontariens si elle était élue.

 

Les libéraux ne sont plus une solution

 

Historiquement, les francophones de l’Ontario se rangent plus souvent du côté du Parti libéral. Toutefois, Marit Stiles et Guy Bourgouin croient qu’il est temps de changer cela.

 

« Les libéraux de l’Ontario prennent les francophones pour acquis », dit Marit Stiles fièrement en français.

 

« Nous on dit qu’on a une autre option pour vous », lance à son tour Guy Bourgouin.

 

Selon le député, aussi porte-parole de l’opposition pour les Affaires francophones, lorsque le Parti libéral était au pouvoir, ils n’ont pas su mettre en place des politiques nécessaires pour assurer la pérennité des communautés francophones de la province.

 

Guy Bourguoin reconnait que les dernières annonces du Parti progressiste-conservateur de l’Ontario en lien, entre autres, avec les écoles francophones et le Programme d’appui à la francophonie ontarienne, sont une amélioration pour les communautés francophones, cependant c’est pour lui insuffisant pour répondre aux besoins des francophones. « Ils nous donnent ça au compte goutte », dit-il fermement. « Nous si on monte au pouvoir, on va répondre [aux besoins], parce qu’on est constamment en contact avec les organismes francophones », ajoute Guy Bourgouin.

 

Entre lundi et mardi, Marit Stiles accompagné de son député Guy Bourgouin a rencontré les parents de la Société franco-ontarienne de l’autisme (SFOA) et visité le Point D’Accueil francophone, la Maison de la francophonie et l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO).

 

Ils ont aussi rencontré les étudiants de la région d’Ottawa avant de conclure avec une table ronde sur l’éducation en langue française.

 

Photo : La cheffe du Nouveau Parti démocratique, Marit Stiles et le député Guy Bourgouin étaient de passage à Ottawa pour rencontrer la communauté francophone. Photo Cr. Simon Séguin-Bertrand/Le Droit