Diabète : distinguer le vrai du faux

Lorsque les bonnes informations font défaut à la majorité des gens, on constate bien souvent la prolifération de mythes, de fausses croyances, de fake news. Le domaine de la santé n’en est pas épargné, d’autant plus qu’il s’agit de sujets ou de situations sources de stress, voire d’angoisse. En effet, on peut se sentir facilement vulnérable et impuissant face à la maladie et à l’éventualité de la mort. Tout est alors bon pour se rassurer, le déni comme les croyances irrationnelles. Elizabeth Snouffer a fait le tri pour la Fédération Internationale de Diabète comme suit :

Mythe n°1 : La consommation de sucre provoque le diabète.

La vérité : Le sucre ne provoque pas le diabète.

Une croyance revient souvent dans l’opinion publique : trop de sucre dans le sang ? De toute évidence, les personnes atteintes de diabète mangent trop de sucre. Cela pourrait sembler logique, mais ce n’est pas le cas. Cent pourcent des glucides que nous consommons (dans les céréales, les fruits, les produits laitiers et même les légumes) sont convertis en glucose afin de fournir de l’énergie. L’insuline déverrouille les cellules pour permettre au glucose de pénétrer à l’intérieur. Dans le diabète de type 1, une maladie auto-immune, les cellules qui produisent l’insuline sont détruites, provoquant l’augmentation du taux de glycémie (sucre) jusqu’à des niveaux dangereux. Dans le diabète de type 2, une condition métabolique, la manière dont l’organisme traite l’insuline pose problème. Si une alimentation riche en glucides et en aliments transformés combinée à d’autres facteurs de style de vie non sains peut augmenter le risque de diabète de type 2, le sucre à lui seul ne peut provoquer aucun type de diabète.

Mythe n°2 : La cannelle, le melon amer, le curcuma, la drupe ou les feuilles d’hibiscus (et autres idées récentes) guérissent le diabète.

La vérité : Il n’existe aucun remède pour le diabète, quel que soit le type.

Si certains aliments et herbes peuvent améliorer la sensibilité à l’insuline ou la résistance à l’insuline de la personne atteinte de diabète de type 2, il n’existe pas d’épice, d’herbe, de plante ou d’aliment magique capable de guérir les personnes atteintes de la condition, quel que soit son type.

Le diabète de type 1 est incurable, malgré les nombreuses recherches en cours.

Dans le cas du diabète de type 2, s’il est détecté très tôt, certaines personnes peuvent renverser le cours de la maladie par des changements majeurs de style de vie, notamment une alimentation saine et une activité physique sous supervision médicale. Ce type de rémission nécessite une attention constante à vie. Par ailleurs, une plus grande sensibilisation au développement du diabète de type 2 est nécessaire chez les personnes présentant des antécédents familiaux afin qu’elles mettent en place des stratégies de prévention, telles qu’une alimentation saine et une activité physique. Des stratégies saines ne sont pas uniquement recommandées pour les personnes atteintes de diabète ou à risque, mais pour tout le monde.

Mythe n°3 : Le diabète de type 1 est la forme la plus grave de diabète.

La vérité : Le diabète de type 1 et le diabète de type 2, y compris le diabète gestationnel, sont aussi graves l’un que l’autre.

Avant que Frederick Banting ne découvre l’insuline, les enfants atteints de diabète de type 1 mouraient quelques semaines après avoir été diagnostiqués. Il est évident que cette issue tragique du diabète de type 1 continue d’influencer les croyances aujourd’hui. De nos jours, les personnes atteintes de diabète de type 1 s’injectent de l’insuline pour parvenir à un taux de glycémie proche de la normale. Les principales menaces pour les personnes atteintes de diabète de type 1 sont l’hypoglycémie (faible glycémie due à l’injection d’une trop grande quantité d’insuline), l’acidocétose diabétique (ACD) et l’erreur de diagnostic. Le diabète de type 2 passe souvent inaperçu pendant des années (maladie silencieuse) et n’est diagnostiqué que trop tard, lorsque la personne se rend chez le médecin pour un problème de santé grave tel que des troubles de la vision (cécité) ou une infection nécessitant une amputation. Le diabète de type 1 et le diabète de type 2 sont tous deux des maladies graves pour différentes raisons.

Mythe n°4 : Seuls les enfants développent le diabète de type 1/seules les personnes âgées (plus de 65 ans) développent le diabète de type 2.

La vérité : Les diabètes de type 1 et de type 2 peuvent se développer à tout âge.

À l’heure actuelle, les adultes constituent le segment des personnes atteintes de diabète de type 1 qui connait la plus forte croissance. De plus, chez les adultes, le diabète de type 1 est souvent confondu avec le type 2 en raison de l’âge, du poids ou de la race (le risque diabète de type 2 est plus élevé au sein de certains groupes ethniques). Des tests des anticorps et la mesure du taux de peptide C permettent de différencier facilement ces deux types de diabète.

De nos jours, le diabète de type 2 se développe chez des enfants, de jeunes adultes et, en particulier, à une vitesse alarmante chez des adultes dans la trentaine et la quarantaine. Le diabète de type 2 est en progression chez les enfants et les adolescents en raison de la hausse continue des taux d’obésité.

Mythe n°5 : Le diabète n’est pas très grave.

La vérité : Le diabète est un problème très grave et est responsable de millions de décès chaque année.

Le diabète est réellement un gros problème. D’après les estimations de l’Atlas du diabète de la FID, en 2017 :

• une personne sur 11 (425 millions) est atteinte de diabète à travers le monde ;

• un adulte atteint de diabète sur 2 (212 millions) n’est pas diagnostiqué ;

• l’hyperglycémie pendant la grossesse touche 1 nouveau-né sur 6 ;

• plus d’un million d’enfants sont atteints de diabète de type 1 et l’incidence est en hausse.

Le diabète provoque environ quatre-millions de décès chaque année. Si vous ou l’un de vos proches est atteint de diabète, prenez-le très au sérieux. »