L’intelligence artificielle, une nouvelle collègue de travail

Lintelligence artificielle (IA) est en plein cœur dune troisième vague dinnovations. Les corps de recherche peuvent utiliser lIA pour récupérer des données quils étaient impossibles dobtenir il y a quelques années. Avec des équipements rares, le collège francophone La Cité est une référence dans le domaine à Ottawa. 

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Charles Fontaine – IJL – Réseau.Presse – Le Droit

L’institution collégiale vient d’inaugurer ses nouveaux locaux du Centre d’expertise en prototypage intelligent (CEPI) et le laboratoire en intelligence artificielle appliquée. Avec des imprimantes 3D pour le plastique et le métal, des machines de pointe pour créer des formes très complexes, La Cité peut maintenant ouvrir de nouveaux locaux et un nouveau programme d’étude.

Le corps de recherche de La Cité travaille depuis trois ans sur des projets d’IA qui sont dédiés à aider diverses entreprises. Tout en impliquant les étudiants dans les mandats, 15 projets d’IA ont été livrés à neuf entreprises.

Les nouveaux locaux et des équipements très rares au Canada serviront entre autres au nouveau programme d’IA appliquée qui ouvrira à l’hiver 2023.

Pour les entreprises et les étudiants

Le CEPI sera utilisé par des chercheurs, des professeurs et des étudiants. Il est important pour les enseignants que les étudiants collaborent dans les mandats. « C’est important d’impliquer les étudiants. Non seulement pour travailler sur des projets réels pendant leur formation, mais aussi pour acquérir de l’expérience avec des équipements de pointe », explique le gestionnaire du CEPI, Éric Renaud.

Le chercheur et professeur en IA appliquée, Alain Mouttham, donne l’exemple d’une IA qui n’aurait pas été possible à réaliser il y a quelques années. Il a collaboré à doter les drones qu’utilise la garde côtière canadienne d’une IA pour atterrir sur un bateau. « Le but est que le drone puisse faire sa mission et atterrir sur le bateau tout seul, sans le guidage d’un humain. Quand le bateau avance et que la mer est agitée, les employés ne sont pas à l’aise pour contrôler le drone. L’IA contrôle le drone en s’adaptant à la situation », dit le chercheur.

Accompagner lhumain

  1. Mouttham soutient que l’IA ne remplace pas des employés. « Non, mais elle accompagne l’humain. »

Alors qu’il travaillait à l’Hôpital Montfort, les médecins cherchaient de l’aide pour porter des diagnostics aux patients. Le chercheur a proposé un logiciel où le médecin entre les informations du patient et l’IA lui indique les probabilités d’avoir telle ou telle maladie.

« J’ai proposé ça aux médecins et ils m’ont dit que ce n’était pas ce qu’ils voulaient. Ils ne voulaient pas avoir une IA qui fasse le diagnostic pour eux. Comme médecins, ils voulaient avoir un collègue », se rappelle-t-il.

Il a alors développé une IA qui pose des questions aux médecins pour l’aider à prendre une décision. Le logiciel va ressortir des informations relatives aux guides de bonnes pratiques.

« Il y en a tellement que c’est impossible pour un médecin de pouvoir lire tous les documents. Les médecins, ils adorent, parce qu’ils ont un collègue, pas quelqu’un qui va les remplacer un jour », ajoute-t-il.

Même si l’IA existe depuis plus de 50 ans, la technologie vit un nouvel élan, explique Alain Mouttham. « Tout ce qui est haute technologie, il y a des périodes où ça fonctionne très fort et il y a de l’entrain et d’autres périodes plus creuses où il n’y a plus d’investissement. Maintenant, on est dans la troisième génération de l’IA. Grâce à des machines ultras performantes, des systèmes de données énormes et des robots, on arrive à faire des choses qu’on ne pouvait pas faire il y a quatre ou cinq ans. »

Grâce à plusieurs subventions, La Cité a pu acquérir autant des imprimantes 3D que des machines qui peuvent créer des formes impossibles à faire par l’humain.