En Ontario, le Parti conservateur fédéral a la faveur de la popu- lation avec 36 % des intentions de vote, soit une avance de sept points sur les libéraux à 29 %, qui sont suivis par le NPD avec 26 %.
Le nouveau sondage d’intentions de vote fédérales accorde au Parti conservateur une mince avance sur le Parti libéral au pouvoir à travers le Canada, 33 % contre 30 %, alors que le Nouveau Parti démocratique recueille 21 % de la faveur.
Dans le Canada atlantique, le Parti libéral détient 9 points d’avance sur le Parti conservateur. Les conservateurs disposent d’importantes avances au Manitoba, en Saskatchewan et en Alberta, mais ils ne mènent que par deux points sur les libéraux en Colombie-Britannique.
FRANCOPRESSE — Le Canada aurait presque atteint sa cible de 4,4 % en immigration francophone à l’extérieur du Québec, selon le ministre de l’Immigration. Invité à comparaitre devant le Comité permanent des langues officielles mardi, il a saisi l’occasion pour annoncer que son ministère établira de nouvelles cibles pour les francophones sous peu.
Inès Lombardo — Francopresse
Après avoir réitéré que l’immigration francophone était « essentielle » pour toutes les communautés, Sean Fraser, ministre d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), a annoncé devant le Comité que le taux d’immigrants francophones à l’extérieur du Québec venait tout juste d’atteindre les 4 % et que de nouvelles cibles seront bientôt annoncées.
« Confiant » d’atteindre la cible de 4,4 %, établie il y a 20 ans et qui n’a jamais été atteinte, il a assuré que pour correspondre à sa vision à long terme, il se penchait sur l’adoption d’un programme spécial d’immigration francophone hors Québec.
« Avant d’établir des cibles pour l’avenir, je dois prouver qu’on atteint la cible actuelle [de 4,4 %, NDLR] », a-t-il tempéré. Il a par ailleurs affirmé qu’établir une cible de « réparation » à 20 % d’ici 2036, comme demandé par la Fédération des communautés francophones et acadiennes (FCFA), n’était « pas possible aujourd’hui ». Cette cible « n’est pas dans l’inventaire. Mais c’est essentiel de continuer de faire des investissements dans la promotion et le recrutement [de l’immigration francophone hors Québec, NDLR]. Il n’y a pas de solution magique », a répondu le ministre au Comité.
Liane Roy, présidente de la FCFA, a réagi : « Ma compréhension, c’est que le ministre ne peut atteindre les 20 % d’immigration francophone hors Québec avec le bassin actuel de candidats. Pour qu’on arrive à 20 %, il faut des mesures de recrutement et de promotion, on le répète depuis des années. »
La présidente a par ailleurs assuré qu’elle était heureuse que le ministre réalise l’importance d’augmenter la prochaine cible. « Nous serons peut-être déçus, affirme-t-elle en souriant, mais c’est la première fois qu’un ministre le dit clairement. »
Une politique migratoire francophone, une responsabilité de « chaque ministère »
Mais les conservateurs ont fait savoir que, dans le projet de loi C-13 modernisant la Loi sur les langues officielles, aucun outil n’obligeait le ministre à livrer des résultats sur la mise en œuvre de la politique d’immigration francophone.
« Chaque ministère à l’avenir devra appuyer l’immigration francophone », a répondu Sean Fraser, rappelant fréquemment que son ministère ne devrait pas être le seul à gérer la question. Une affirmation également reprise par la ministre du Conseil du Trésor, Mona Fortier, qui a aussi comparu devant le Comité.
+++ ENCADRÉ +++
Pas de cours en français offerts par le fédéral
Sur la possibilité que des cours de francisation puissent être offerts aux nouveaux arrivants francophones, quelle que soit la région du Canada où ils s’établissent, le ministre Fraser a répondu que le gouvernement fédéral ne fournissait pas ces services, mais qu’il « soutenait les services d’établissement dans les communautés. […] Ce n’est pas possible dans chaque communauté », a-t-il précisé.
FRANCOPRESSE – Cette semaine, François Legault réélu comme premier ministre du Québec, assouplissements en immigration pour les étudiants étrangers et éviter la mention de la Charte de la langue française dans le projet de loi de modernisation des langues officielles.
Inès Lombardo – Francopresse
Plus sur la francophonie
François Legault réélu premier ministre du Québec
La Coalition avenir Québec (CAQ) a remporté les élections provinciales québécoises avec 90 sièges sur les 125 disponibles à l’Assemblée nationale. Le parti a remporté 41 % des suffrages exprimés.
Les trois principaux partis d’opposition se sont partagé les 35 sièges restants : Québec solidaire (11 sièges), le Parti libéral québécois (21 sièges) et le Parti québécois (3 sièges). En tout, 58 femmes siègeront en tant que parlementaires à Québec, un record dans l’histoire de la province.
« Je tiens à féliciter le premier ministre François Legault et la Coalition Avenir Québec pour leur victoire aux élections. La FCFA se réjouit également de la réélection de la ministre des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne, Sonia LeBel », a assuré Liane Roy, présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, par communiqué de presse.
Photo : Courtoisie Émilie Nadeau
Elle a aussi souligné les « excellents liens » de son organisme avec un gouvernement québécois « pleinement engagé au rapprochement des francophonies canadiennes », notamment « dans la Loi 96 et dans la nouvelle Politique du Québec en matière de francophonie canadienne ».
Deux juristes francophones ne voient pas « l’utilité » d’intégrer la Charte de la langue française dans C-13
Deux juristes francophones se sont opposés en comité sénatorial à la mention de la Charte de la langue française (loi 101) dans le projet de loi visant à moderniser la Loi sur les langues officielles (C-13).
Dans le projet de loi, le français est reconnu comme la langue officielle du Québec par le biais de la Charte de la langue française. Les entreprises québécoises sous juridiction fédérale ont aussi le choix de s’assujettir à la Charte ou à la Loi sur les langues officielles pour les services en français aux consommateurs et les communications internes aux entreprises.
Pour Michel Bastarache, ex-juge à la Cour suprême du Canada, la Loi sur les langues officielles promeut les langues minoritaires, contrairement à la loi 101 du Québec. « Il ne faut pas mêler les genres, la loi québécoise sur la langue officielle est plutôt une loi sur la non-discrimination pour ce qui est des langues autres que le français. Quand l’objet des lois n’est pas conciliable, je ne vois vraiment pas l’utilité de faire ça. » L’ex-ministre libéral de la francophonie canadienne au Québec, Benoît Pelletier, abonde dans le même sens. «Je n’aurais pas tendance à imposer la Charte de la langue française aux entreprises privées de nature fédérale. Je ne vois rien qui enlève quoi que ce soit à la langue française dans C-13. […] Je n’ai pas compris encore ce conflit entre Ottawa et Québec sur l’application de la Charte, car C-13 permet aux entreprises privées de choisir de s’y soumettre. […] À priori, je trouve que c’est suffisant. »
Garder des interprètes accréditées au Parlement fédéral
Le Parlement n’aura finalement pas recours aux services de traduction d’interprétation externe ou à distance.
Le Bureau de régie interne (BRI) de la Chambre avait approuvé en mai un projet pilote pour tester le recours à « des services d’interprétation externe ou à distance » pour l’interprétation simultanée. Mais ces employés ne répondent pas aux qualifications auxquelles répondent les interprètes accréditées par le Bureau de la traduction, selon l’Association internationale des interprètes de conférence (AIIC-Canada). Un sondage mené par l’AIIC avait démontré que le projet-pilote n’aidait pas les conditions de travail des interprètes accrédités au Parlement.
Le président de la Chambre des communes, Anthony Rota a toutefois exprimé une « possibilité » que le recours aux interprètes externes soit réexaminé «plus tard».
Le commissaire aux langues officielles sur C-13 en Comité
Jeudi, le commissaire aux langues officielles Raymond Théberge a plaidé une adoption « rapide » de C-13 devant le Comité permanent des langues officielles.
Il a emboité le pas à la FCFA et aux conservateurs sur le rôle « central » que devrait avoir le Conseil du Trésor dans l’application de la loi sur les langues officielles. « Les responsabilités du Conseil du Trésor et de Patrimoine canadien se chevauchent dans C-13 pour l’instant. Le Conseil du Trésor est le ministère le mieux placé », a-t-il insisté.
Autoriser plus de 20 heures de travail aux étudiants internationaux, se rappeler des femmes et filles autochtones disparues et plus de fonds pour les organismes dirigés par des Noirs
Les étudiants internationaux autorisés à travailler plus de 20 heures par semaine et un prolongement automatique des permis d’étude
Vendredi, le ministre d’Immigration, Réfugiés et de la Citoyenneté Canada (IRCC) Sean Fraser, a annoncé la levée temporaire de la limite de 20 heures de travail par semaine hors campus pour les étudiants étrangers admissibles, afin de combler la pénurie de main-d’œuvre.
Cet assouplissement ne sera valable que du 15 novembre 2022 jusqu’au 31 décembre 2023.
En conférence de presse vendredi matin, le ministre a présenté cette annonce à la fois comme une opportunité pour « plus de 500 000 étudiants internationaux, qui sont déjà au Canada, d’acquérir une expérience de travail précieuse », en même temps qu’un « coup de pouce » aux employeurs qui cherchent à embaucher juste avant la période de Noël.
Par ailleurs, IRCC lance également un projet pilote visant à automatiser le traitement des demandes de prolongation de permis d’études. Les demandes de prolongation d’un petit groupe de demandeurs seront ainsi « traitées beaucoup plus rapidement », selon IRCC.
Rassemblement pour les femmes, filles et personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones disparues ou assassinées
Politiciens, organismes et familles se sont rassemblés mardi sur la Colline pour souligner la Journée d’action nationale pour les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones disparues et assassinées.
« C’est une journée pour nous rappeler que nous devons continuer à faire preuve de solidarité pour prévenir la violence et créer des communautés plus sures », a déclaré Marc Miller, ministre des Relations Couronne-Autochtones, présent au rassemblement.
La semaine dernière, le projet de loi C-29 du ministre Miller pour créer un conseil national de la réconciliation avec les peuples autochtones, dirigé par des Autochtones, a passé la deuxième lecture en Chambre.
Photo : courtoisie Twitter Marc Miller
Un projet de loi sur les arrangements fiscaux entre provinces et gouvernement fédéral rejeté
Mercredi, les élus fédéraux ont rejeté le projet de loi C-237 du Bloc Québécois visant à Loi sur les arrangements fiscaux entre le gouvernement fédéral et les provinces et la Loi canadienne sur la santé
Le projet de loi bloquiste accordait aux provinces le choix de se retirer de tout programme fédéral dans un domaine relevant de leur compétence exclusive. Il évitait également au Québec de s’assujettir à la Loi canadienne sur la santé pour « empêcher les ingérences d’Ottawa », selon le parrain du projet de loi, le député Louis Plamondon.
Appel de propositions pour débloquer des fonds pour les organismes sociaux ou de bienfaisance dirigée par des personnes noires
Le ministre du Logement et de la Diversité et de l’Inclusion, Ahmed Hussen, lance un appel de propositions qui permettra un investissement fédéral jusqu’à 200 millions $ dans le Fonds de dotation philanthropique dirigé par les Noirs.
Le ministère a précisé par communiqué de presse que « les organismes qui respectent les critères d’admissibilité seront ensuite évalués en fonction de leur capacité organisationnelle, de leurs objectifs, de leurs activités, de leurs résultats et de leur budget. Une liste complète des critères d’évaluation est disponible en ligne ».
[rappel : Les encadrés sont facultatifs]
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Citations
« Ce gouvernement a toujours été là pour protéger le français à travers le pays, mais aussi à l’intérieur du Québec. J’ai bien hâte de travailler avec le premier ministre Legault là-dessus. Par rapport à l’immigration, il a déjà tous les outils s’il veut avoir plus d’immigrants francophones. On va travailler avec eux pour s’assurer que l’on comble les pénuries de main-d’œuvre, qu’on aide les communautés à croitre et qu’on protège le français en même temps. »
Le premier ministre Justin Trudeau, lors de la période de questions du 5 octobre.
FRANCOPRESSE – Après avoir remporté la circonscription de London-Ouest le 20 septembre 2021, Arielle Kayabaga, nouvelle venue francophone à la Chambre des Communes, en apprend « un peu plus tous les jours » sur son rôle de députée à Ottawa. Déterminée, elle assure que son expérience de conseillère municipale va nourrir cette nouvelle fonction.
Inès Lombardo – Francopresse
SOUS EMBARGO JUSQU’AU 29 JANVIER 2022
En 2018, Arielle Kayabaga est devenue la première femme noire élue au conseil municipal du quartier 13 de London, Ontario.
En septembre dernier, elle accède à la Chambre des communes sous la bannière libérale, en l’emportant avec 36 % face au conservateur Rob Flack. Elle succède ainsi à Kate Young, députée libérale de London-Ouest depuis 2015.
Rythme effréné
Arielle Kayabaga, 31 ans, rapporte que cette prise de fonction a été mouvementée et dit avoir accueilli la pause des Fêtes avec reconnaissance : « Heureusement qu’on a eu la pause de Noël, on en avait besoin ! [Avec mon équipe] on a fini la campagne et on est tout de suite partis à Ottawa, on était pas mal fatigués. La pause était bienvenue ! »
La députée jongle entre sa vie à London avec son fils de 12 ans, Noah, ses voyages fréquents à Ottawa et ses études en gestion politique à l’Université Carleton, qu’elle prévoit terminer en 2024.
Pour fluidifier le tout, Arielle Kayabaga est en lien constant avec son personnel, qui se divise entre London-Ouest et Ottawa.
« Certains députés ont des appartements à Ottawa. Ce n’est pas le cas de tout le monde. Moi par exemple, je suis à l’hôtel, donc je dois transporter tout mon vécu avec moi ! J’ai perdu beaucoup de lotions et de maquillage entre tous ces voyages, il va falloir que je m’organise mieux pour avoir des sacs des deux côtés », plaisante-t-elle.
Ce rythme va reprendre de plus belle lors de la reprise des travaux au Parlement le 31 janvier prochain, d’autant que la députée fraichement élue fait partie de deux comités permanents : celui des langues officielles et celui de la citoyenneté et l’immigration. « On a commencé à se réunir avant de partir pour Noël, mais nous n’avons pas encore commencé le grand travail », précise-t-elle.
Arielle Kayabaga se sent dans une « courbe d’apprentissage » constante depuis septembre dernier, mais assure : « Je ne suis plus en phase de breffage intense, mais j’apprends un peu plus tous les jours. »
Après un bref temps de réflexion, elle observe : « Je ne suis pas sure que même une personne qui est députée depuis huit ou dix ans peut dire qu’elle a tous les outils. C’est le genre d’environnement où on apprend pendant le travail. On doit être flexibles et adaptables. Là, je pense que les priorités commencent juste à s’assembler pour moi. »
L’expérience municipale, une « base » pour le fédéral
Cet « assemblage » des priorités est familier à la députée, car il est nourri par son expérience en tant que conseillère municipale de London.
« J’ai eu l’opportunité d’acquérir une base à travers [ce poste]. Je connais London, je sais ce dont la ville a besoin, surtout dans le domaine des logements abordables et des transports en commun. Je veux amener cette expérience-là [à la Chambre des Communes] », explique Arielle Kayabaga.
Elle ajoute : « Pendant la pandémie, on a vu que les trois niveaux de gouvernement [municipal, provincial et fédéral] doivent travailler ensemble, notamment pour apporter le soutien important et nécessaire aux villes, qui en ont vraiment besoin ».
Sa francophonie est l’autre atout que la députée ramène à Ottawa. Arielle Kayabaga est même trilingue : elle parle le français, l’anglais et le kirundi, langue apprise dans son Burundi natal.
La députée y a une grande partie de sa famille et ne veut pas oublier d’où elle vient.
Impliquée dans la communauté burundaise au Canada, elle met aussi un point d’honneur à ce que son fils connaisse un peu sa langue maternelle : « En somme, on parle trois langues à la maison. C’est une configuration que connaissent beaucoup de Burundais ici. On peut commencer une phrase en kirundi et la finir en français ou en anglais. Le problème, c’est que tu penses dans les trois langues en même temps ! » illustre Arielle Kayabaga.
Originaire de la ville de Bujumbura, capitale économique du pays située au nord du lac Tanganyika, la députée a dû quitter le pays en guerre, avec sa famille, lorsqu’elle avait une dizaine d’années. Elle explique y être retournée quelques fois depuis.
« Le pays était différent pour moi, car je ne me souvenais pas trop du Burundi avant que j’y retourne. C’est un pays qui se retrouve encore en guerre, qui a des hauts et des bas. Je dirais que le cycle de violence qu’on a connu au Burundi n’est pas encore arrivé à sa fin », explique-t-elle.
Ainsi, la question de l’immigration la touche personnellement. À la reprise des travaux parlementaires, le 31 janvier, Arielle Kayabaga assure que l’un des enjeux du Comité permanent de la citoyenneté et de l’immigration sera de se pencher sur la question de l’immigration africaine, notamment francophone, « qui n’a pas beaucoup avancé. On travaille avec l’opposition sur la question. On aura besoin [de l’immigration] pour avancer le pays, notamment dans la relance post-COVID ».
« Mon siège de députée » est une série de portraits des députées francophones, francophiles, francocurieux et francocurieuses du Canada. Ces élues ont accepté de se prêter au jeu et de s’ouvrir quant aux enjeux qui leur tiennent à cœur, qu’il s’agisse de la place du français à la Chambre des communes ou de tout autre sujet d’importance dans la société canadienne.