Dre Alessa Dalcourt : combiner deux passions en une carrière

Alessa Dalcourt suit les traces de son père en devenant une diplômée en chiropractie, mais elle a ajouté une spécialisation avec le traitement d’animaux. Ayant toujours voulu travailler avec les animaux, elle a considéré devenir vétérinaire, mais sa grande sensibilité face aux situations où l’animal ne pourrait pas être sauvé faute d’argent de la part des propriétaires l’a fait changer d’idée.

Lorsque Alessa a appris qu’il était possible de combiner la profession de chiropraticienne à sa passion des animaux, le choix était simple. Alessa a grandi avec des parents passionnés par la profession de la chiropratique. Ayant étudié dans ce domaine, elle était admissible à réaliser une spécialisation auprès des animaux, tout comme les autres étudiants de l’école vétérinaire. « Pendant mes études en chiro, je suis allée à une école séparée, au Texas, pendant 220 heures de cours. Là-bas, on nous a appris à ajuster les animaux en personne et à la fin, il y avait un examen final international pour recevoir la certification », raconte Dre Dalcourt.

Depuis un an, ce sont les chevaux et les chiens qui font partie de sa clientèle à quatre pattes. Les chevaux sont plus rares dans la région métropolitaine, mais elle a quelques clients à l’extérieur des limites de Toronto. « Pourquoi pas les chats ? Car, ils sont très mous et indépendants, c’est plus difficile pour leur propriétaire de voir s’ils ont un problème », explique-t-elle. Pour ce qui est des propriétaires de chiens, Dre Dalcourt les trouve plus alertes et à l’écoute des comportements de leurs compagnons de vie. Grâce aux multiples activités possibles à exécuter, les indicateurs de blessure sont plus faciles à identifier. « La marche est un exemple : si un jour tu vois qu’il ralentit, qu’il ne tire plus au bout de la laisse où qu’il boite, c’est qu’il y a quelque chose. »

Les techniques de travail pour les animaux et les humains sont quand même très différentes. « La grosse différence entre le traitement fait aux humains et celui fait aux animaux c’est que les humains sont à la verticale et les animaux à l’horizontale. La gravité joue différemment sur les animaux », explique la jeune passionnée.

Lorsqu’elle ajuste un chien ou un cheval, la technique est plus spécifique et ce n’est pas qu’un simple craquement. Elle travaille chaque articulation ; grâce au mouvement elle est en mesure d’identifier les restrictions. « Lorsqu’on entend un craquement, ce sont des bulles d’air qui éclatent et non pas un contact os sur os. C’est pour cela que les animaux ont moins tendance à craquer lors des ajustements, car leur corps est à l’horizontale et c’est la gravité qui forme ces bulles de gaz. Parfois, leurs pattes peuvent craquer, mais pas leur colonne vertébrale », explique-t-elle.

La taille imposante des chevaux n’impressionne pas Alessa, tant qu’elle utilise la bonne technique biomécanique. La bonne façon de procéder est d’utiliser le poids du patient pour faire l’ajustement. Pour elle, un bon traitement ne dépend pas de la force du chiro, mais bien de la vitesse et de la technique utilisée. « Les chiens et les chevaux sont vraiment stoïques lorsqu’ils sont blessés. Ils vont cacher leur mal parce que dans la nature les animaux blessés se font tuer. On pourrait même dire que quand ils commencent à démontrer qu’ils ont mal, ça veut dire qu’ils ont vraiment plus mal que ce qu’ils laissent paraitre.

Le traitement chez les animaux fonctionne plus rapidement que sur les humains, simplement parce qu’ils sont moins routiniers dans les positions qu’ils adoptent. La spécialiste ajoute que l’être humain devrait prendre l’exemple des animaux. « Les propriétaires d’animaux l’ont probablement remarqué, lorsqu’un chien se lève d’une sieste, il va toujours prendre le temps de s’étirer comme il faut avant de partir. On devrait faire la même chose, étirer nos muscles en se levant ou avant de commencer un effort physique. »

La communauté de chiropraticiens pour animaux n’est pas nombreuse au Canada. Selon Alessa, l’une des raisons concerne les lois qui diffèrent d’une province à l’autre sur les normes de pratique. Par exemple, au Québec seuls les vétérinaires peuvent utiliser la chiropractie sur les animaux. « Je trouve ça dommage, car on sait qu’ils sont bien occupés avec d’autres choses, donc ça engorge le système », dit-elle.

Sa pratique est établie dans l’ouest de la ville de Toronto. Toutefois, puisque ses parents sont toujours à Hearst, Alessa propose ses services localement lorsqu’elle leur rend visite. Elle traite les animaux dans le local de l’ancienne clinique vétérinaire de Hearst. « Ce qui est difficile ici à Hearst, c’est qu’il n’y a même plus de service de vétérinaire. Je me suis dit que si au moins je peux offrir un service ici pour aider les propriétaires, ce sera au moins ça. »

LA question que tout le monde lui pose : reviendra-t-elle s’installer à Hearst ? Bien qu’elle aime sa ville natale, communiquer en français et l’aspect « petite ville », Alessa trouve que le monde a tant à lui offrir, elle veut tenter sa chance de vivre ailleurs, mais il ne faut jamais dire jamais !

Photos : Dre Alessa, photo du site Web et de la page Facebook de sa pratique Equine Kinetix