Étudiante à la maitrise, Geneviève Peck est passionnée par la conservation marine

Plus tôt ce mois-ci, Geneviève Peck, qui est originaire de Hearst, a rem- porté une bourse de la Fondation Baxter et Alma Ricard, destinée exclusivement à des francophones en situation minoritaire qui poursuivent des études supérieures. Présentement installée à Saint-Jean, à Terre-Neuve-et-Labrador, Geneviève termine sa deuxième année de maitrise à l’Institut marine de l’Université Memorial. Après avoir obtenu son diplôme de l’École secondaire de Hearst, Geneviève entreprend des études en science biomédicale à l’Université d’Ottawa. Elle adore le sujet, mais elle éprouve certaines difficultés. La Hearstéenne se donne alors une deuxième chance en poursuivant son baccalauréat à l’Université Laurentienne à Sudbury.

« J’aimais mieux le cours donné à Sudbury, probablement parce que j’ai suivi plus de cours en biologie animale, des cours d’écologie, de physiologie des vertébrés. C’est là que je me suis mise à m’intéresser à ça et j’ai décidé de faire ma thèse de quatrième année sur un sujet un peu plus écologique (…). J’ai trouvé un projet au Centre de la vitalité des lacs en collaboration avec l’Université Laurentienne. C’était un projet de restauration des écosystèmes qui ont été endommagés par l’industrie minière », explique-t-elle.

Ses recherches visent le milieu aquatique et elle réalise qu’une carrière dans le domaine pourrait l’intéresser. L’étudiante avait déjà travaillé pour le ministère des Ressources naturelles et de la Faune à Hearst puis vraiment apprécié l’expérience en nature sans savoir que la recherche en conservation et restauration des systèmes naturels allait l’interpeler autant.

Le choix de déménager dans l’est du pays a aussi été influencé par les activités en plein air comme la randonnée dans des paysages magnifiques. « Je sentais que je pouvais avoir un plus grand impact à l’échelle mondiale, parce que nos océans jouent vraiment un grand rôle dans les changements climatiques, la régulation du climat, etc. J’ai finalement trouvé un projet qui m’intéressait beaucoup à l’Université Memorial de Terre-Neuve. Même si c’était loin, pour travailler près des océans, je n’avais pas le choix de déménager », dit-elle.

À sa deuxième année de la maitrise, Geneviève travaille sur des embarcations de pêche sécuritaire pour les baleines. Parmi toutes les options qui s’offrent à elle, c’est ce projet qui l’attire. « C’est vraiment un problème important qui existe depuis quelques années et je trouvais ça intéressant. L’équipement que nous testons a été conçu par des compagnies aux États-Unis et au Canada, et la raison qui nous amène à les tester c’est que Pêche et Océan Canada a décidé de mettre en place l’obligation d’utiliser des engins de pêche à faible résistance à la rupture pour les pêches commerciales. »

La nouvelle règlementation devait débuter en 2023, mais la date a été repoussée à l’année prochaine ; l’importance de vérifier si l’équipement fonctionne bien était donc essentielle avant d’adopter la règlementation. « Ça n’avait jamais été testé auparavant, mais Pêche et Océan Canada voulait tout de même les implémenter sans savoir si ça allait fonctionner dans l’industrie de la pêche. C’est bien important avant de commencer l’utilisation de nouvelles technologies de les tester, sinon ça crée de l’équipement fantôme (Ghost Gear) qui tombe au fond de l’océan et qui est vraiment difficile à aller chercher dans les profondeurs », explique Geneviève.

Elle ajoute que l’équipement peut aussi continuer d’attraper des créatures marines et les tuer sans que personne ne les utilise pour la pêche et ça cause des dommages à l’écosystème. En plus de la protection des fonds marins, le projet promeut la pêche durable et une continuité dans l’industrie primaire de Terre-Neuve-et-Labrador. « Nous travaillons en collaboration avec des pêcheurs locaux et ils coopèrent vraiment bien. L’industrie de la pêche subit des changements constamment, il y a toujours de nouvelles régulations ou de nouvelles idées pour l’améliorer. Ils sont bien habitués au changement et à l’essai de nouvel équipement, donc ils sont ouverts à essayer et ils comprennent que notre but c’est de les aider. On essaye de rendre ça sécuritaire pour eux. On fait ça pour qu’ils ne perdent pas leurs équipements, leur temps et leur argent », précise Mme Peck.

Une fois les données récoltées, l’équipe de chercheurs formulera des commentaires et recommandations aux fournisseurs afin d’ajuster l’équipement. « Les pêcheurs sont contents de pouvoir aider et de savoir que leur opinion sera prise en considération par le gouvernement et par les compagnies qui fabriquent l’équipement. »

Pour la suite, après l’obtention de son diplôme, Geneviève désire poursuivre au doctorat, mais n’a pas encore choisi l’établissement ni la spécialisation. Si des opportunités se présentent, elle ira n’importe où sur le globe pourvu que ce soit près de l’océan.