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L’entreprise SLM Recycling and Rail Services avait fait jaser il y a quelques mois, lorsque la demande de changement de zonage soumise par Paul Leduc a été refusée par le conseil municipal de Hearst. Depuis, deux entrepreneurs locaux ont écrit à la Municipalité pour signaler leur déception face à cette décision. L’impact de SLM dans la communauté reste méconnu, mais l’incident ferroviaire de Jogues le mois passé démontre un peu plus l’importance du travail de la compagnie. 

Le chemin de fer fait partie du paysage des villes canadiennes depuis des siècles et les agglomérations autour de Hearst ne font pas exception. Le directeur pour le Nord de l’Ontario de l’entreprise nouvellement installée à Hearst, Patrick Lecours, est un homme d’affaires local qui avait gagné des connaissances dans le domaine avec la création de la sous-branche de Lecours Motors Sales à l’époque, LMS RAILS. 

Lorsque Paul Leduc lui a fait part de l’intérêt que SLM Recycling and Rail Services portait à sa propriété commerciale, Pat Lecours décida de donner son nom pour être responsable de la branche du Nord. Depuis janvier, ce sont des retombées économiques extra- ordinaires dans la région qui ont été engendrées par les travaux qui ont été effectués. 

L’entreprise est en plein essor dans l’industrie ferroviaire, explique M. Lecours. Déjà bien établie dans le secteur du recyclage, SLM développe une panoplie de services, dont la location d’équipement et d’opérateurs pour le réseau ferroviaire. « Paul m’a approché pour savoir si je serais intéressé à conduire une pelle pour cette compagnie et j’ai dit oui, c’est seulement lorsque le propriétaire m’a parlé qu’il a vu avec mes expériences de travail que je ferais un bon gestionnaire pour la branche du Nord. Être contracteur pour le CN je n’avais pas d’expérience, le gros équipement aussi, je n’avais pas été exposé à cela. Ç’a été un challenge, j’ai décidé de foncer et de commencer l’emploi au mois de novembre 2023. » 

 

Déraillement du train de Jogues 

 

Heureusement, le déraillement qui s’est produit à Jogues a causé plus de peur que de tort. Le jour de l’évènement, le village avait été évacué pour des raisons de sécurité. L’expertise du pompier de Jogues Jean-Marc St-Amour a permis de déterminer que la situation était maitrisée, et les travaux ont pu débuter le soir même. 

L’équipe de Pat Lecours se spécialise dans les déraillements, ayant comme principal client la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada ; des évènements comme celui de Jogues, ils en voient tout le temps. « Je dois dire que les choses sont bien tombées ce jour-là parce que moi et mon bras droit étions au garage sur la route 583 Sud quand nous avons reçu l’appel. Nous nous sommes rendus en peu de temps, mais l’interdiction d’entrer au village était aussi valide pour nous. Une fois l’avis d’évacuation levé, nous avons pu nous rendre sur place et commencer notre travail », explique le directeur du Nord de SLM. 

 

Un point central, mais pas obligatoire 

 

Le défi auquel fait face l’entreprise est lié à la portion recyclage de leur travail qui, selon M. Lecours, représente à peine 10 % de ce qu’ils font à Hearst. En effet, en revenant d’un appel, ils ont avec eux des morceaux de fer provenant de rails, de wagons, etc. Malgré le fait que le propriétaire du site recycle le fer depuis des décennies, l’installation permanente d’une entreprise comme SLM Recycling and Rail Services a inquiété les propriétaires des terrains avoisinants. « Nous travaillons aussi pour ONR. Récemment, nous sommes allés travailler à Kirkland Lake et à Kapuskasing aussi. Être installé à Hearst, pour SLM, ça permet d’être centralisé puisqu’on représente tout le Nord de l’Ontario. Cependant, la compagnie n’est pas obligée de s’installer à Hearst. Je vis ici et je veux vraiment pousser pour que ça se produise, mais je dois avouer que j’ai eu des offres d’autres municipalités qui ont déjà des emplacements en tête à proposer. » 

 

Déception et persévérance pour l’établissement permanent à Hearst 

 

L’envers de la médaille est que la décision de ne pas permettre un changement de zonage de la parcelle de terrain rural où est entreposé le fer est fondée sur des témoignages et non sur des études d’experts au sujet du bruit et de l’environnement. « Je travaillais malheureusement en dehors de la ville pendant plusieurs jours lors de la première réunion. J’ai été sur- pris qu’un seul membre du conseil m’ait contacté pour en savoir plus sur la demande de l’entreprise et sur le travail qu’on effectuait. Je comprends les inquiétudes des voisins, mais il manque de preuves pour dire qu’elles sont fondées. Lorsque le directeur des bâtiments est venu voir pour faire ses recommandations, il m’avait dit les recommandations qu’il écrirait et j’étais partant pour suivre toutes les exigences demandées pour qu’on accepte le changement de zonage au conseil », explique Patrick Lecours. 

Après des rencontres avec divers représentants de la municipalité, la dernière option qui s’offre à M. Lecours sera d’apporter sa cause au Tribunal ontarien de l’aménagement du territoire. Il s’agirait d’une première dans l’historique de la Ville de Hearst. « Je n’ai jamais voulu me rendre là ou me chicaner, mais je suis dans une position où on ne m’a pas donné le choix. Je veux que la compagnie reste à Hearst et je vais aller au bout avant de penser à m’établir ailleurs. » 

Il aurait aimé étudier les points apportés au conseil en collaboration avec les autres parties, à l’aide de recherches adéquates et d’une étude de dossier plus poussée. 

En conclusion, ce sont sept personnes qui travaillent à temps plein dans les locaux de Hearst, des centaines de milliers de dollars qui sont dépensés dans les entreprises locales et la possibilité d’offrir une diversification de l’économie qui ne tient qu’à un fil. 

L’impact de SLM dans la communauté reste méconnu, mais l’incident ferroviaire de Jogues le mois passé démontre un peu plus l’importance du travail de la compagnie.  Photos : Renée-Pier Fontaine