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Marie-Paule Payeur Gosselin est née en 1933 dans une famille de Coppell où 17 enfants ont vu le jour. Ses parents, Marie-Anna et Trefflé Payeur, venant du Québec et arrivés au village en 1921, ont été des défricheurs, d’où le titre du livre qu’elle a écrit en 2000 pour retracer l’histoire de sa famille : Des défricheurs parmi tant d’autres… mes parents. C’est donc à Coppell qu’elle a été à l’école et passé une bonne partie de sa vie, avant de venir s’installer à Hearst en 1986 avec son mari, Adrien Gosselin, qu’elle avait rencontré au cours d’une danse dans une maison privée de Coppell. Il était bucheron, originaire du Québec. En 1928, avant la naissance de Marie-Paule, une immense tragédie a affecté toute l’existence des Payeur : un incendie à la ferme au cours duquel huit des enfants ont perdu la vie. Parmi eux, seul Odilon, l’ainé alors âgé de 12 ans, a survécu, car il était à l’étable. Marie-Paule écrit dans son livre : « Pour mes parents, ce fut une descente aux enfers. Maman ne voulait plus vivre. Papa se tenait sur une souche près du brasier et pleurait. Avec l’aide du ToutPuissant et des gens autour d’eux, petit à petit ils se sont sortis de cet effroyable cauchemar. Ils étaient habités d’une force surnaturelle pour passer au travers de tant d’épreuves ». Après, il y eut « la deuxième famille », soit huit autres enfants, dont le plus jeune, Rosaire Payeur. Marie-Anna et Trefflé n’ont pas eu le temps de s’apitoyer sur leur sort; leur foi et leur nouvelle famille les ont aidés à se reconstruire. Malgré cela, Marie-Paule a eu une enfance heureuse. Ses parents ont su leur donner du bonheur en dépit des épreuves qu’ils avaient subies. Elle se souvient de s’être perdue dans le bois avec sa sœur et ses frères en voulant aller au camp de son grand-père. Ne les voyant pas arriver pour le souper, son père et plusieurs employés de la compagnie forestière Northern sont partis à leur recherche équipés de lampes de poche. Les enfants ont été retrouvés passé minuit ! Marie-Paule a dû arrêter l’école en 6e année pour aider à la ferme, comme c’était la coutume à l’époque. Elle avait 16 ans lorsqu’elle s’est mariée avec Adrien Gosselin, en 1950. Ils sont allés habiter dans la maison qu’il possédait déjà. Ils ont fait un voyage de noces d’un mois au Québec et le premier bébé est arrivé en septembre 1951. Ils ont eu cinq enfants : Claude (Hearst), Iréné (décédé), Ghislaine (Saskatchewan), Huguette (Hearst) et Gilles (Norvège). Ils ont douze petits-enfants et d’innombrables arrière-petitsenfants. Marie-Paule et Adrien ont continué à défricher et sont restés 36 ans à Coppell avant de déménager à Hearst en 1986. Ils se sont un peu ennuyés de Coppell au début, mais se sont habitués. À Hearst, leur garçon qui faisait des études universitaires faisait le ménage dans deux écoles, Louisbourg et Jogues, pour ramasser de l’argent. Quand il a arrêté, c’est Marie-Paule qui a pris sa place. Comme son mari aimait travailler, elle lui a montré quoi faire et pendant 20 ans, ils ont été concierges d’écoles. Ils sont déménagés en ville pour être plus proches du travail. Marie-Paule a fait beaucoup de bénévolat : paroisse, Comptoir Gamelin, chorale, Filles d’Isabelle, bingo au Foyer des Pionniers, et elle s’est occupée de divertir une dame âgée du Foyer qui n’avait pas de famille à Hearst. Adrien est décédé en 1990 et par la suite Marie-Paule a fait le taxi pour ses amies. Elle a été heureuse à Hearst. Elle invitait ses amies à son camp à Jogues. À travers les épreuves, elle a eu une belle vie, et un bon mari qui pensait aux autres avant de penser à lui-même. Maintenant âgée de 89 ans et résidente au Foyer des Pionniers, elle dit manquer son chez-elle, mais explique que si elle avait refusé d’être admise, il aurait fallu recommencer le processus de demande au risque de perdre sa place sur la liste d’attente. Marie-Paule lit beaucoup et apprécie les activités comme les exercices quotidiens, le bingo et les promenades avec le nouveau bicycle. Elle dit que les employées sont dévouées et mentionne que les résidents sont chanceux d’avoir la dynamique Maureen aux activités. Marie-Paule termine en disant que le secret de sa longévité est d’avoir aimé travailler et de ne pas avoir vu passer le temps.