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Portrait de Elyse Zebruck

Mme Zebruck, née Duguay, a vu le jour en mai 1940 à La Reine en Abitibi, au Québec. Sa famille vivait sur une petite ferme. Ils produisaient leur lait, leur beurre et étaient autosuffisants avec la viande. Elle a eu une bonne enfance, quoique pauvre. Le père était aussi bucheron et vendait du bois. Étant l’ainée des huit enfants, Élyse devait aider beaucoup, car sa mère était malade. Sept des huit enfants sont toujours en vie.

À ses 16 ans, Élyse quitte son Abitibi pour aller travailler à l’hôpital de Cochrane. Deux de ses soeurs y vont aussi et ses parents déménagent en Ontario.

Quand je lui ai demandé pourquoi elle était au Foyer des Pionniers de Hearst depuis les trois derniers mois, puisqu’elle avait un appartement à Kapuskasing qu’elle a dû quitter, elle dit que c’est le gouvernement qui l’a envoyée à Hearst. Bien que son dernier lieu de résidence soit Kapuskasing, avec la nouvelle politique gouvernementale d’allocation des lits de soins de longue durée, elle n’a pas eu le choix que d’accepter une place à Hearst, sinon elle perdait sa priorité.

Mme Zebruck a vécu en Ontario et au Québec. Elle est bilingue. Sa mère était une anglophone de l’Alberta et son père bilingue du Nouveau-Brunswick.

Elle s’est mariée en premières noces avec Robert Trudel, un Québécois avec qui elle a eu trois enfants qui vivent à Kapuskasing : Yvan qui a été peacekeeper pendant cinq ans dans l’armée ; Célina qui travaille à la mine de Detour Lake et qui est la mère de Mélanie D’Amours, diététicienne à Hearst ; et Sylvain L. Trudel.

Puis elle a épousé Nicholas John (Jack) Zebruck, d’origine polonaise, qui était arpenteur chez Villeneuve Construction après avoir fait ce même travail pendant 40 ans pour le gouvernement de l’Ontario. Ils ont déménagé de Kapuskasing à Hearst lorsque M. Zebruck a eu son poste chez Villeneuve. Il fut un père et grand-père hors pair pour ses enfants et petits-enfants. Quand Mélanie est venue au monde prématurément à Toronto, Jack et Elyse sont allés la voir. Jack a eu un lien immédiat avec Mélanie et lui a alors déclaré qu’ils seraient amis pour la vie. À 3 mois, Mélanie pesait 5 livres pour son retour par ambulance aérienne à Hearst. Quand son Pépère Jack est mort il y a quatre ans, Mélanie lui a dit : « tu étais auprès de moi à ma naissance, je suis ici pour tes dernières heures à tes côtés ». Il était le meilleur des grands-papas pour elle. Il avait passé 42 ans de vie commune avec Elyse.

Quant à celle-ci, elle a été cuisinière dans les camps pendant 40 ans. Elle a travaillé dans les Territoires du Nord-Ouest. Elle y allait pendant deux mois consécutifs. Elle a aussi travaillé presque huit ans à Fraserdale et à Moose Factory. Ses enfants étaient alors assez vieux pour s’occuper d’eux-mêmes.

Elyse a déménagé 30 fois dans sa vie. Elle a voyagé partout au Canada. Son père aussi était un voyageur. Elle se souvient d’un accident dont elle porte encore la trace aujourd’hui. À ses 6 ans, elle était partie dans le bois avec sa soeur et son père. Il faisait très froid et elle avait peur des chevaux. Elle n’a pas écouté la recommandation du père de se tenir loin pendant qu’il abattait un arbre et elle l’a reçu dans le cou. Elle a encore une bosse. Elle a été dans le coma durant 48 heures.

Elyse et son mari ont fait du bénévolat auprès des Lions d’Elliot Lake pendant trois ans. Elle faisait des bonnes tourtières canadiennes-françaises, au veau et au porc. La première année, elle et son équipe en ont fait 1000, la deuxième année 2000 et la troisième 3000. C’était une levée de fonds pour aider les enfants en leur achetant des lunettes afin qu’ils soient en mesure de mieux apprendre à l’école. Ils donnaient également des coupons (vouchers) aux démunis, à échanger contre des paquets de nourriture.

À 82 ans, mis à part sa cécité, Elyse est encore en forme. Son secret est sa manière positive de voir la vie, et sa bonne santé. Elle aime faire plaisir et a aimé son métier de cook. « Quand tu aimes ce que tu fais, la vie est plus facile », dit-elle.

Elle affirme être bien traitée au Foyer des Pionniers de Hearst. Les résidents font des exercices et plient des tabliers. Le personnel est très sympathique et la nourriture est bonne. Lorsque j’ai réalisé l’entrevue, Mme Zebruck était en train de changer de chambre. Étant en meilleure santé, elle voulait être dans l’aile A.

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