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 Se disant « submergée par les demandes », la Société canadienne dhypothèques et du logement (SCHL) refuse à nouveau le financement dun refuge pour les femmes victimes de violence dans Prescott-Russell. LOBNL doit en ce moment refuser des femmes abusées, faute de place.

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Charles Fontaine – IJL – Réseau.Presse –Le Droit

 Plus de 50 femmes aidée par la Maison Interlude (MI) sont actuellement en attente d’un logement abordable.

L’organisme francophone basé à Hawkesbury offre entre autres de l’hébergement d’urgence pour les femmes victimes de violence conjugale et leurs enfants. Depuis cinq ans, cette maison d’hébergement, la seule francophone dans la région, songe à bâtir une deuxième maison destinée à ces victimes, cette fois à Embrun.

« Les études ont démontré que c’est essentiel pour toutes les communautés, mais surtout pour les milieux ruraux, affirme la directrice générale de MI, Murielle Lalonde. Les femmes ont besoin d’une transition entre le milieu abusif et un milieu indépendant. Cette maison permettrait aux femmes de venir pendant un an, de restructurer leur vie, de se trouver un emploi, etc. C’est cet écart-là qu’il manque dans l’Est ontarien. »

Cette unité de logement individuel permettrait aussi de réduire le taux de femmes qui retournent en milieu abusif après leur séjour dans une maison d’aide. « Si on pouvait mieux accompagner les femmes vers leur autonomie totale, il y aurait moins de femmes qui se sentiraient obligées de retourner avec leur abuseur. […] Ce n’est pas toutes les femmes qui ont besoin d’une maison d’urgence, où le besoin est plus intense. Il y a des femmes qui veulent sortir de leur milieu violent, mais elles ne veulent pas nécessairement aller vivre dans une maison commune. Elle pourrait passer directement du milieu abusif à la deuxième maison », poursuit la directrice.

Financement difficile

En 2021, la SCHL a lancé un programme de financement destiné aux initiatives de maisons d’hébergement et de logements de transition qui offrait des contributions non remboursables et du financement opérationnel. MI a présenté trois demandes depuis, toutes refusées. Même avec le soutien du député fédéral Francis Drouin, des Comtés unis de Prescott-Russell et 35 lettres d’appui communautaire, la SCHL n’a pas financé ce projet « par manque de financement du programme ». La SCHL se dit « submergée par le nombre de demandes » et ne peut donc pas financer tous les projets.

Mme Lalonde se désole de ne pas avoir lu de raisons claires expliquant le rejet de ses demandes. « On est prêt à faire ce qu’on a à faire pour aller chercher des dons et des partenaires, mais la partie qui nous agace c’est qu’on nous offre de présenter d’autres demandes, on prend beaucoup de temps à les fignoler et ça devient comme des demandes bidon. »

« Le projet, on y croit, parce que le besoin est là. En ce moment, les femmes et leurs enfants doivent faire le choix s’ils quittent et demeurent dans la rue ou continuer de recevoir des abus », ajoute-t-elle.

En ce moment, la Maison Interlude se doit de refuser des femmes victimes, car l’hébergement est complet. Étant donné la pénurie de logements, les femmes restent aussi plus longtemps au refuge, car elles n’ont pas d’autre endroit où aller.

Terrain déterminé

L’organisme a acheté un terrain à la municipalité de Russell au prix coûtant, modifié le zonage et lancé la conception des plans, mais leur deuxième demande a quand même été refusée. Il demande à la SCHL un financement de 87 % du projet, qui ne peut voir le jour sans aide financière.

« Nous sommes un OBNL avec un projet de 12 millions. On réussit à aller chercher environ 40 000 $ par année avec des campagnes de dons, alors je ne verrai pas le jour où on pourra bâtir cette maison avec les moyens qu’on a. Les appuis du fédéral et du provincial sont immenses. Sans leur appui, ce projet-là ne peut pas avoir lieu », tranche Murielle Lalonde.

Elle se tourne alors vers les gouvernements provincial et fédéral pour financer son projet et est en attente d’une réponse.

Photos

La Société canadienne d’hypothèques et du logement (SCHL) refuse à nouveau le financement d’un refuge pour les femmes victimes de violence dans Prescott-Russell. (Courtoisie)

Murielle Lalonde, directrice générale de la Maison Interlude. (Courtoisie)