Skip to content

La Commission de délimitation des circonscriptions électorales fédérales pour l’Ontario a finalement pris la décision de retirer le comté d’Algoma-Manitoulin- Kapuskasing. Le rapport définitif a officiellement été déposé jeudi dernier. Le Nord craignait de perdre une circonscription aux mains des grands centres, passant ainsi de dix députés à neuf.

Après une série de consultations et malgré plusieurs sorties publiques des élus ainsi que l’adoption de résolutions de certaines municipalités contre la perte d’une circonscription dans le Nord de l’Ontario, la Commission n’a pas cru bon y porter attention. Selon le communiqué de la Commission, le décret devrait être officiel en septembre prochain.

L’unique façon de ne pas perdre le comté d’Algoma-Manitoulin- Kapuskasing est le déclenchement d’une élection avant les sept prochains mois. Il s’agit d’une situation possible puisque le gouvernement de Justin Trudeau est minoritaire et il peut tomber n’importe quand. Donc, la nouvelle carte électorale sera utilisée lors de la prochaine élection générale si elle est déclenchée au moins sept mois plus tard, soit en avril 2023.

La députée de la circonscription actuelle d’Algoma-Manitoulin- Kapuskasing, Carol Hughes, se désole de constater que la Commission n’a pas dérogé de son plan consistant à réduire le nombre de circonscriptions dans la région. « Nous nous sommes battus avec acharnement, avons fait entendre nos voix lors d’audiences publiques et en comité, et pourtant la Commission de délimitation des circonscriptions électorales fédérales a refusé de maintenir dix circonscriptions dans le Nord », a déclaré Carol Hughes, députée d’Algoma-Manitoulin-Kapuskasing. « La triste réalité est que cette nouvelle carte électorale signifiera moins de représentation pour les Ontariens du Nord, plus de défis pour les députés de représenter leur circonscription et une voix réduite au Parlement. »

Le comté d’Algoma-Manitoulin-Kapuskasing a été représenté à la Chambre des communes pour la première fois en 2004.

La circonscription comptait 79 483 personnes sur une superficie de 93 436 km2. Le Parti libéral avait remporté ce siège avec Brent St-Denis dans le cadre du gouvernement libéral minoritaire de Paul Martin de 2004 à 2006. Le député St-Denis conserve son siège dans un autre gouvernement minoritaire à l’élection fédérale de 2006, mais cette fois-ci remporté par les conservateurs de Stephen Harper.

Depuis l’élection de 2008, les néodémocrates ont une main mise sur le comté. Carol Hughes a remporté les six élections suivantes. Lorsque la Commission de délimitation des circonscriptions étudiait la possibilité d’abolir son comté, Mme Hughes avait mentionné qu’elle en était à son dernier mandat, peu importe le résultat du redécoupage.

Découpage d’Algoma- Manitoulin-Kapuskasing

Avec la fin de la circonscription d’Algoma-Manitoulin-Kapuskasing, le territoire a été redistribué au profit des comtés voisins. Les villes de Hearst et Kapuskasing seront annexées à la circonscription Timmins-Baie James. Lors de la prochaine élection, la région votera pour élire un représentant de la circonscription de Kapuskasing- Timmins-Mushkegowuk.

Le comté de Timmins-Baie James est représenté par le député du Nouveau Parti démocratique, Charlie Angus, depuis l’élection de 2004. « Soyons clairs, ce n’est pas fini », espère Charlie Angus. « Si la Commission recommande une loi du Parlement pour garder ces circonscriptions dans le Nord, alors c’est là que sera notre prochaine bataille. Il est assez étrange qu’aucun député conservateur du Nord de l’Ontario n’ait pris la peine de se présenter au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre afin de se battre pour la représentation dans sa propre arrière-cour ; il est maintenant clair que Pierre Poilievre et le Parti conservateur ne se soucient pas de la perte de représentation du Nord », a déclaré Angus.

Le comté tel que présenté a été créé en 1997. Le libéral Réginald Bélair a représenté ce territoire le temps de deux mandats, de 1997 à 2000 et de 2000 à 2004, sous le règne de Jean Chrétien. La circonscription comptait 248 070 km2, regroupant 83 257 habitants.

Le nouveau comté de Kapuskasing-Timmins-Mushkegowuk compte 93 948 personnes. Selon les statistiques de la province de 2021, 35 % des gens de la nouvelle circonscription sont francophones. Mais, les délimitations de Kapuskasing-Timmins-Mushkegowuk dénombrent des anglophones, des francophones, des Cris, des Algonquins et des Ojibwés. Il s’agit de plusieurs groupes vivants des réalités et des combats très différents les uns des autres.

Autres divisions

Les régions du district d’Algoma au nord et à l’est de la ville de Sault Ste. Marie, y compris Wawa, Hornepayne, Blind River et Elliot Lake, sont fusionnées à la circonscription de Sault Ste. Marie, pour former Sault Ste. Marie-Algoma ;

L’ile Manitoulin et le secteur d’Espanola sont regroupés avec Nickel Belt pour créer la circonscription de Sudbury-Est- Manitoulin-Nickel Belt ;

Le secteur du parc national de Pukaskwa est cédé à Thunder Bay-Supérieur-Nord.

Sudbury perd la partie ouest de son territoire, dont Naughton et Whitefish, au profit de la nouvelle circonscription de Sudbury-Est–Manitoulin–Nickel Belt, mais obtient en échange les secteurs de Wanup, Coniston, Falconbridge, Skead et Wahnapitae, à l’est.

Nipissing-Timiskaming gagne un peu de territoire au nord, jusqu’à maintenant dans la circonscription de Timmins-Baie James. Cela comprend les communautés de Thorneloe, Earlton et Englehart.

Thunder Bay-Supérieur-Nord gagne aussi une partie du territoire de la circonscription de Kenora et de Timmins-Baie James, dont les Premières Nations de Eabametoong et Webequie.

Kenora devient Kenora– Kiiwetinoong et cède aussi une petite partie de son territoire à la circonscription de Kapuskasing-Timmins-Mushkegowuk.

Thunder Bay-Rainy River conserve le même territoire, à l’exception d’une petite partie du lac Supérieur entre l’ile Pie et le parc provincial du Sleeping Giant qui est ajouté à Thunder Bay-Supérieur-Nord.