Skip to content

Personnalité bien connue de la région de Hearst, Gérard Payeur ne cache pas l’admiration qu’il voue à son patelin natal. Se considérant comme un « produit local », il a grandi dans le Nord pour l’entièreté de son enfance avant de quitter la région pour quelques années. Il est revenu chez lui, plus tard, pour s’établir de façon permanente. « Je suis revenu par amour, mais beaucoup d’amour », déclare Gérard Payeur. « L’amour du plein air, l’amour de la liberté : moi je ne suis pas un gars tellement patient puis attendre en ligne continuellement dans les commerces, à la banque, dans ton auto toujours à entendre en ligne, c’est une perte de temps et je déteste ça. Par amour de la communauté aussi : j’aime beaucoup la communauté, et pour l’amour d’une femme. » Pour M. Payeur, Hearst est une communauté d’entrepreneurs où contrairement à une grande ville, c’est une grande compagnie qui forge la destinée des citoyens. À son avis, les gens de Hearst ont tous les outils nécessaires pour leur survie afin qu’ils puissent « contrôlez leur économie, donc ils contrôlent leur destinée ». « Tout un chacun est entrepreneur, tout un chacun a à cœur le bien-être de la communauté. Ce sont eux qui dirigent leur propre destinée en contrôlant leur propre commerce », exprime-t-il. « C’est aussi le désir des citoyens de conserver puis de développer leur culture de la langue française malgré la mer d’anglophones qui nous entoure. Puis, c’est vrai que Hearst c’est différent des autres villes et j’en suis fier à ce niveau-là. » En contrôlant leur économie, les commerçants de Hearst permettent à la population de s’adonner à leurs achats localement. Habitude régulière pour M. Payeur et sa conjointe qui estiment dépenser en moyenne à 90 pour cent dans les établissements locaux. « Je ne sais pas si c’est vraiment si haut, mais c’est beaucoup. Et acheter localement, on a pas mal tout ce dont on a besoin ici », dit-il. « Puis entrer dans un commerce, c’est donc plaisant quand tu connais la personne qui t’accueille. » Participer c’est s’impliquer Gérard Payeur ne manque pas l’occasion de s’impliquer dans le développement de sa communauté. Ayant pris part à divers comités pour le 100e anniversaire de la Ville de Hearst, il s’adonne aussi à la rédaction de contes pour enfants et est présentement le président des Médias de l’épinette noire, où il est occasionnellement animateur à la radio pour des émissions historiques, notamment Les Grandes familles de la région. « J’aimerais aussi dire que participer à une occasion, à une activité, c’est également s’impliquer. Si tu vas voir les spectacles à la Place des Arts, les expositions d’art, si tu vas voir des conférences à l’Université de Hearst, si tu participes aux voyages de l’Université, par exemple, tout ça c’est s’impliquer. Si tu vas à la danse qui va avoir lieu à la Saint-Valentin, si tu participes au carnaval, c’est s’impliquer », confie-t-il. « N’importe quand que tu participes à quelque chose, soit lire le journal, écouter la radio : tu participes, tu t’impliques dans la communauté dans un sens ou dans un autre. Il y a différents niveaux, tu n’as pas besoin de gravir les montagnes. » À l’instar de certains concitoyens, Gérard Payeur prône les bienfaits d’une petite communauté rurale. Il a pour son dire que le cout de la vie est bien plus raisonnable que dans les grandes villes. L’appartenance communautaire vient, elle aussi, jouer un rôle primordial au développement de la personne. « Ça ne coute rien sortir dehors, aller au parc ça ne coute pas grand-chose. Dans les grandes villes, ça te prend toujours de l’argent. En plus, c’est beaucoup plus sécuritaire pour élever les enfants parce que tu as un sens d’appartenance à la communauté qui se développe. » Il reconnait aussi les diverses infrastructures qui permettent un mode de vie complet, tel que les établissements sportifs, artistiques, éducatifs et de plein air. Il aimerait surtout voir un plus grand engouement pour la rivière Mattawishkwia. « On a la rivière Mattawishkwia qui traverse la ville en plein centre. On pourrait en faire beaucoup plus avec, comme de la natation ou de la baignade, du kayak », propose-t-il. « Quand j’étais jeune, cette rivière-là était plus occupée, tout le monde s’en servait. » Comme avec chaque amour, viennent souvent quelques défauts. Gérard Payeur les reconnait. Le manque de logements est comme pour tout le monde, un sujet de discussion très véhiculé dans la communauté, ainsi que le nouveau vide laissé par le départ du seul vétérinaire de la place. Les actions bénévoles pourraient être eux aussi augmentées. « Une chose que tout le monde pourrait faire, c’est un peu plus de participation bénévole », pense-t-il. « Un petit coup de pouce ici et là dans un organisme. Tout le monde en sortirait gagnant. »