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 Propos recueillis par Claudine Locqueville – novembre 2023

Lorsque Jean-Michel a hiké pendant 82 jours sur la Pacific Crest Trail durant l’été 2022, il a découvert une passion : les hikes ou randonnées de longues distances. Quel meilleur pays pour poursuivre ce nouveau rêve que la Nouvelle-Zélande, un pays reconnu pour ses randonnées exceptionnelles ? C’est donc la destination qu’il a choisie avec le but de traverser le pays à pied en suivant la piste Te Araroa, « la randonnée de votre vie en Nouvelle-Zélande. Le parcours de 3 000 km s’étend du Cap Reinga au nord jusqu’à Bluff au sud », selon leur site Web. 

Les plans de Jean-Michel de suivre ce sentier au complet ont changé lorsqu’il a eu l’expérience de pas un, ni deux, mais trois cyclones en l’espace d’un mois, incluant le cyclone Gabrielle, qui est dans le top 3 des plus destructeurs de l’histoire de la Nouvelle-Zélande. C’est toujours stressant lorsque les plans changent en dernière minute, mais comme la suite de son voyage le démontre, c’était vraiment pour le mieux. 

Il a hiké un total d’environ 2 000 kilomètres, passant dans des environnements tellement différents les uns les autres que ça lui donnait l’impression de changer de pays. Il a commencé son parcours sur la plage « 90-Mile Beach » sur l’île du Nord, et s’est rendu dans les Alpes de l’île du Sud, en traversant des fermes, des forêts et des champs volcaniques : une expérience unique et diversifiée en même temps. 

Bien sûr, faire de la randonnée au travers des fermes, des montagnes, sur les côtes et plages, les rivières et lacs est fantastique. Ce qui a vraiment fait son voyage, par contre, ce sont les gens qu’il a rencontrés sur son chemin. La générosité des kiwis, surnom des Néozélandais, que ce soit pour lui offrir un lit, un repas chaud, le ramasser quand il faisait du pouce, est beaucoup plus grande que tout ce qu’il imaginait. 

Jean-Michel a survécu au cyclone Gabrielle grâce à la générosité de Shelley, une « locale » qu’il a rencontrée durant sa deuxième semaine en Nouvelle-Zélande. Elle l’a hébergé sur sa ferme. Lorsqu’il lui a dit qu’il avait travaillé dans un moulin à scie et savait se servir d’une scie à chaine, elle l’a rapidement mis au boulot pour faire le ménage des arbres tombés. Après une semaine, c’était le temps de continuer son chemin. 

Angela, l’amie de Shelley, avec laquelle il a aussi développé une bonne connexion, lui a permis de rester pendant quatre jours dans sa beach house, sur la côte est du pays. Ce qu’il pensait être un chalet s’est révélé être un manoir d’une dizaine de chambres avec la mer et la plage comme cour arrière. Jamais il n’aurait imaginé rester dans une maison comme ça, encore moins gratuitement. 

Finalement, il y a Megan, la Kiwi qui connait quelqu’un partout au pays. Grâce au réseau d’amis et de contacts de cette personne, Jean-Michel a eu la chance de se faire héberger par des familles locales et de vraiment s’intégrer à la vie et à la culture néozélandaises. En tout, il a logé chez au moins une douzaine de résidents, la plupart grâce à ces trois femmes extraordinaires. 

Voyager c’est bien, mais ça fait diminuer le compte de banque, donc Jean-Michel s’est trouvé un emploi pour une auberge dans le Parc National Tongariro, où il est resté pendant cinq mois. Le travail était correct, travailler à la réception et au ménage, mais il y avait quelque chose de vraiment spécial à cette auberge : les gens qui y restaient. 

Étant tout près de la piste de ski Whakapapa, plusieurs employés vivaient à l’auberge. Jean-Michel a donc demeuré avec une grande famille internationale, des gens venant d’une dizaine de pays. C’est inévitable qu’il se développe de bonnes relations avec certains d’eux, et ils ont vraiment fait de son séjour une expérience inoubliable. 

Jean-Michel a aussi découvert une nouvelle passion avec Anje, un Slovénien qui était de passage, en compagnie de qui il a fait l’ascension hivernale des trois plus hauts volcans du pays, tous encore actifs. Jamais il n’aurait pensé faire de l’alpinisme avec des crampons et un pic à glace, il en est très reconnaissant envers Anje. 

Bien sûr, ce n’est pas toujours rose et facile. Le plus difficile de voyager à long terme, c’est de dire « au revoir ». C’est plaisant d’avoir des contacts partout sur la planète et de vivre de nouvelles expériences, mais dire au revoir à ses amis, terminer une nouvelle romance, et se retrouver seul après avoir habité avec les mêmes personnes pendant plusieurs mois, ça fait de la peine. On sait très bien que les chances sont presque nulles de se revoir un jour. 

Est-ce que ça vaut la peine de partir seul, avec un sac à dos, sans plan défini ? Absolument ! Et Jean-Michel est prêt pour la nouvelle aventure…