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Jada Ferris, artiste autochtone de la relève

L’art a toujours compté pour Jada Ferris, dont le père est un artiste. Native de Constance Lake, elle évolue aujourd’hui entre la réserve et Thunder Bay où elle a cherché et trouvé des opportunités l’aidant à poursuivre son rêve. En ce mois qui a ramené tant la Journée internationale des Peuples autochtones (9 aout) que celle de la Jeunesse (12 aout), l’artiste de 20 ans était une candidate idéale pour l’entrevue avec Le Nord.

LN : Pouvez-vous nous dire quel genre d’artiste vous êtes ?

JF : Je suis une artiste oji-crie de Constance Lake. Je travaille surtout l’acrylique pour le moment, mais j’aime utiliser aussi les marqueurs, l’aquarelle ainsi que le crayon. Je cherche à essayer de nouvelles choses, de nouveaux styles et mes sujets favoris sont les motifs floraux et l’art abstrait.

LN : Comment cette aventure a-t-elle commencé ?

JF : J’ai grandi auprès d’un père artiste que je voyais créer des œuvres et j’aimais le regarder les faire. J’ai donc eu très tôt un gout pour l’art. J’aimais aussi regarder les dessins animés et j’en reproduisais les personnages. J’essayais différentes choses et j’ai fini par trouver ce que je voulais faire. Je suis partie m’installer à Thunder Bay où j’ai trouvé différentes opportunités, d’autres artistes que j’admire, et j’ai pu développer mon style propre.

LN : Avez-vous suivi des cours dans le domaine ?

JF : Non, mais j’ai été influencée par mon père et par une autre Autochtone rencontrée dans le cadre d’un programme de résidence d’artistes. Elle m’a beaucoup appris au sujet de notre culture et du colonialisme, ainsi que la façon d’incorporer ces notions dans ma production. Elle m’a beaucoup inspirée. J’essaie de rendre mes tableaux vivants, donc j’utilise des couleurs vives parce que je crois qu’il y a un esprit dans chaque chose, que ce soit l’eau, la terre ou les fleurs. Par ailleurs, je signe mes œuvres de mon nom spirituel, Anike-Pimojiket, qui veut dire Carrying Forward.

LN : Comment évoluez-vous comme artiste ?

JF : Je trouve la chose très intéressante, c’est mon rêve qui se réalise. J’ai grandi dans la réserve de Constance Lake et je n’ai jamais pensé que d’autres gens pourraient aimer ce que je faisais. Mais ça arrive et plusieurs personnes me le disent, surtout de jeunes enfants qui confient que je les inspire. Cela m’inspire aussi, en retour, à continuer mon travail d’artiste parce que c’est ce que j’aime faire. Ça me rappelle lorsque j’étais enfant, je voyais des artistes produire et je me disais c’est ce que je veux faire plus tard. Et maintenant je le fais, c’est vraiment comme vivre un grand rêve. Récemment j’ai rejoint Neechee Studio, fondé par Lucille Atlookan qui voyait le manque d’accès à ces structures pour les jeunes autochtones qui n’avaient pas les moyens de payer pour des cours d’art. On leur offre des ateliers et je suis la formatrice principale. Nous venons d’organiser une exposition à la Thunder Bay Art Gallery pour fêter les 10 ans du Studio. Je collabore aussi avec d’autres artistes, comme pour cette murale dans une faculté de droit de Thunder Bay. Je trouve cela passionnant ; j’apprends beaucoup parce que ce sont des artistes qui ont pas mal d’expérience et je peux grandir près d’eux.

LN : Envisagez-vous d’exposer ici à Hearst ?

JF : J’aimerais beaucoup. Quelqu’un m’a approchée l’an dernier à ce sujet pour la Place des Arts. Je veux seulement terminer certains tableaux avant de reprendre contact.