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EMNO : 2000 demandes pour 74 places

À l’instar de l’Université de Hearst, l’École de médecine du Nord de l’Ontario (EMNO) soulignera bientôt sa première année à titre d’université autonome. Avec la pénurie de médecins et les difficultés d’attirer ces professionnels dans le Nord de l’Ontario, il y a beaucoup d’attentes de la part de cette université. Actuellement, 74 étudiants sont acceptés par année et ce chiffre augmentera à 99 d’ici trois ans.

L’Université de l’EMNO augmentera ses cohortes d’étudiants en médecine de 25 d’ici 2026.

Aux yeux de plusieurs élus ou directions de centres hospitaliers, ce n’est carrément pas assez pour venir à bout de la pénurie de médecins actuelle et future.

Le taux d’admission au programme de médecine à l’Université de l’EMNO se situe actuellement entre 3 % et 4 %.

L’établissement scolaire indique recevoir jusqu’à 2000 candidatures par année. Il est donc normal que des étudiants de chaque communauté de la route 11 soient très performants du côté académique, mais pas choisis à l’admission de l’EMNO.

À travers le Canada, seulement 17 écoles de médecine existent sur le territoire. « L’admission à toutes ces écoles est un processus hautement compétitif et très sélectif », écrit Dre Sarita Verma, rectrice, vice-chancelière, doyenne et PDG de l’Université de l’EMNO sur son blogue. « Le processus pour devenir médecin est compétitif, complexe et difficile. C’est un parcours que peu de gens comprennent ou apprécient. Les candidatures sont généralement de très grande qualité, mais le fait est que le processus d’admission est extraordinairement compétitif et que la différence entre les candidatures peut être infime. »

À l’EMNO, toutes les places sont réservées aux citoyens canadiens ou aux résidents permanents selon les directives provinciales et la politique de l’Université. Toutefois, cinq places sont réservées au Programme militaire d’études de médecine en collaboration avec le ministère de la Défense nationale.

Contrairement aux écoles de médecine canadienne, l’EMNO est fière de souligner que son processus de sélection des étudiants est beaucoup moins discriminatoire.

« Quelques établissements comptent encore sur le Medical College Admission Test (MCAT), ce que l’Université de l’EMNO ne fait pas. Certaines personnes considèrent que ce test, qui est uniquement en anglais, comme étant un obstacle important et injuste pour les candidats provenant de milieux socioéconomiques faibles ou de milieux culturels différents, comme les Autochtones et les francophones », explique Dre Verma.

L’établissement du Nord de l’Ontario utilise ses propres outils pour sélectionner les candidats, et la direction se fait une fierté de démontrer le succès de ses étu- diants. « La population étudiante ­de l’Université de l’EMNO obtient de brillants résultats aux examens du Conseil médical du Canada, ce qui à notre avis montre que, peu importe le MCAT, nous formons des médecins compétents. »

Devenir médecin, c’est long

Pour devenir médecin, un programme de quatre ans est exigé afin d’acquérir une énorme quantité de connaissances, de compétences et d’attributs professionnels. « Ces années sont difficiles. La population étudiante s’instruit dans divers cadres, et à l’Université de l’EMNO, ce sont principalement des communautés. C’est une caractéristique pour laquelle elle est renommée et la raison pour laquelle ses diplômées réussissent si bien », ajoute la rectrice.

Lors de ces quatre années, les apprentis s’initient aux bases scientifiques et cliniques pour se préparer à l’apprentissage en milieu de travail au cours de leur externat, soit les deux dernières années du programme. « Pendant cette période, les stagiaires vivent dans les communautés du Nord tout en suivant leur formation en médecine familiale, chirurgie, obstétrique, pédiatrie, psychiatrie et d’autres spécialités. »

Toujours selon Dre Verma, ces années renforcent la résilience en prévision de la formation en résidence qui a lieu uniquement à l’issue d’un processus national de jumelage où les candidats se font concurrence pour avoir une place.

Ensuite, il faut réussir les examens d’aptitude du Conseil médical du Canada pour être licencié.

La formation en résidence de médecine familiale est de deux ans et pour les spécialités, elles peuvent durer jusqu’à cinq ans et encore plus longtemps pour les surspécialités.

Pour être médecin de famille, il faut quatre ans de prémédecine, quatre de formation en médecine et deux de résidence en médecine familiale pour un total d’environ dix années d’études. Pour un spécialiste, ce chiffre saute de 13 à 18 ans. « Devenir médecin est un immense investissement personnel et social. Beaucoup de facteurs influencent le type de médecin que l’on veut être, et le lieu où vivre et travailler. Pour les personnes qui s’orientent vers la médecine, c’est un investissement à vie et les enjeux sont élevés », conclut Dre Verma.