Lors du Grand Magal de Touba, la diaspora sénégalaise a célébré avec ferveur cette fête religieuse de la confrérie mouride dans la grande salle de l’Université de Hearst. À cette occasion, la semaine dernière, les témoignages de trois invités ont été recueillis pour qu’ils partagent leur perspective sur l’évènement, sa signification, et ce qu’ils apprécient le plus de ce type de rassemblement.
Bassirou Babou
Nouvellement diplômé en juin dernier du baccalauréat en gestion de l’UdeH, Bassirou Babou, originaire du Sénégal, a exprimé son profond sentiment de gratitude envers les disciples de Cheikh Ahmadou Bamba pour avoir organisé un évènement d’une telle envergure. « Le Grand Magal de Touba organisé à Hearst a une importance vaste dans son ensemble », déclare-t-il avec émotion. En tant que disciple mouride, M. Babou explique que cet évènement est bien plus qu’une simple célébration : c’est un acte de soumission totale à leur guide spirituel, Cheikh Ahmadou Bamba, et de reconnaissance envers le prophète Mahomet (paix et salut sur lui) et Dieu. Pour lui, l’organisation de cette fête à Hearst témoigne d’une volonté de perpétuer la culture mouride, même loin de sa terre natale.
Le Grand Magal de Touba est une fête riche de significations pour ces disciples mourides. Cet évènement est profondément ancré dans l’histoire de la confrérie de Bassirou. Il rappelle que la fête a été instituée par le deuxième khalife général des mourides, Serigne Fallou Mbacké, et qu’elle commémore le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba au Gabon, comme un moment clé dans l’histoire du mouridisme. « C’est très important pour moi et tous les disciples mourides », souligne-t-il, qui n’a pas célébré cette fête au Sénégal depuis neuf ans, car il a passé en France, en Italie et en Angleterre avant de venir au Canada. Pourtant, pour lui, cette édition du Magal à Hearst a eu une résonance particulière : « C’était comme si je le célébrais au Sénégal », raconte-t-il, ému de voir la communauté réunie, vêtue de boubous traditionnels typiquement mourides et entonnant des chants de louanges au prophète et à Dieu.
Aby Seck Séne
Après avoir terminé ses études secondaires en 2020, Aby Seck Séne, également Sénégalaise, a eu son diplôme de technicien supérieur en biologie appliquée à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar avant de venir au Canada en 2022. Elle est actuellement étudiante en dernière année du baccalauréat en gestion à l’Université.
Mme Seck Séne considère la célébration du Grand Magal à Hearst comme une occasion précieuse qui reflète la richesse culturelle et religieuse de la communauté sénégalaise. Pour elle, cet évènement crée un espace de solidarité et de partage tout en permettant aux membres de la diaspora de renforcer leurs liens et de perpétuer des traditions importantes. « Même loin de notre terre d’origine, nous parvenons à nous retrouver et à célébrer ensemble », ajoute-t-elle, ravie de cette opportunité de maintenir vivantes leurs pratiques et croyances religieuses.
Aby Seck Séne met l’accent aussi sur l’importance spirituelle de l’évènement. « Le Grand Magal de Touba représente non seulement la commémoration du départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba, mais aussi un moment de reconnaissance envers Dieu pour ses bienfaits », explique-t-elle. Pour Aby, cette célébration est une occasion de dévotion, de prière et de réflexion sur les enseignements spirituels et éthiques du Cheikh, une manière de renforcer sa foi et son engagement religieux.
En plus, ce que Aby Seck Séne aime particulièrement, c’est la manière dont le Magal favorise les échanges entre différentes traditions et renforce les liens au sein de la communauté. « Ces moments de fraternité montrent l’importance de la spiritualité dans nos vies, quelle que soit la confrérie à laquelle on appartient », note-t-elle avec enthousiasme. Elle apprécie également la possibilité de rencontrer des personnes de différentes origines et de tisser des liens, tout en célébrant leur foi commune.
Pape Cheikh Diop
Pape Cheikh Diop est étudiant en première année de baccalauréat en gestion à l’Université Hearst, en Ontario. Après avoir célébré cette fête à l’extérieur du Sénégal, M. Diop se joint à ses pairs pour exprimer son appréciation envers l’initiative des disciples mourides. « C’est un évènement qui permet de maintenir et de partager les traditions mourides au sein de la diaspora », dit-il. Pour lui, célébrer le Magal de Touba à Hearst est une manière de maintenir un lien fort avec ses racines culturelles et religieuses, même lorsqu’il se trouve à des milliers de kilomètres du Sénégal.
Pour Pape Cheikh Diop, la signification du Magal est tout aussi forte. « Cette fête représente un moment de renouveau spirituel et de renforcement de la communauté », déclare-t-il. Il y voit une opportunité de célébrer l’héritage de Cheikh Ahmadou Bamba et de renforcer sa propre foi et son engagement envers les valeurs mourides. Pour M. Diop, il s’agit d’un rappel de l’importance des enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba dans sa vie quotidienne.
En plus, Pape Cheikh Diop insiste sur l’esprit de solidarité qui émane de ces rassemblements. « Ce que j’aime le plus, c’est la manière dont la célébration du Grand Magal de Touba crée un sentiment profond de communauté et de solidarité », confie-t-il. Pour lui, le Magal est une occasion unique de partager des moments spirituels et festifs avec d’autres disciples mourides, renforçant ainsi les liens qui les unissent et ravivant leur dévotion.
En définitive, cette célébration du Grand Magal de Touba à Hearst témoigne de la vitalité et de la résilience de la communauté mouride, prête à perpétuer ses traditions et à transmettre ses valeurs, où qu’elle se trouve dans le monde !
Photos : Ndery Dione