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Les chiffres peuvent avoir une signification réelle et symbolique importante. L’inflation, le taux de sucre dans le sang, le taux de chômage, le taux d’intérêt de notre hypothèque sont des exemples qui nous affectent tous les jours. Il faut être à l’écoute de ces nombres qui portent en eux notre avenir et celui de nos enfants. L’un de ces chiffres est le taux de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère. Pourquoi est-il si important ? Parce que c’est l’un des principaux gaz à effet de serre qui contribue à la crise climatique. Ce n’est pas le plus efficace (par exemple, le méthane est beaucoup plus dommageable), mais c’est celui que nos économies produisent le plus. Pourquoi ? Parce qu’il est directement lié au pétrole et au charbon. Chaque fois que nous utilisons du pétrole ou du charbon, on envoie dans l’atmosphère un peu plus de CO2. Chaque fois que nous consommons de la viande, particulièrement du boeuf, on contribue à augmenter les émissions de CO2, etc.

Comme le montre le graphique, depuis 800 000 ans, la concentration de CO2 dans l’atmosphère a varié entre 180 et 300. Et bien, l’Observatoire de Mauna Loa (Hawaï) mesure quotidiennement cette concentration depuis plusieurs années. À ma naissance, la concentration se situait à environ 320 ppm (parties par million).

Cette semaine, on a mesuré une concentration d’au-delà de 425 ppm. OUF. Je me rappelle quand on se disait que 380 était potentiellement catastrophique. Puis 400… Maintenant, on parle de plus de 425 et cela continue d’augmenter.

C’est ce qui a fait dire au Groupe International d’Experts sur le Climat (GIEC) que si nous souhaitons éviter le plus dur de la crise, il est nécessaire de débuter immédiatement et rapidement la décarbonisation de nos économies. Qui est le GIEC ? Fondé en 1988 par l’Organisation des Nations Unies (ONU), le GIEC est un groupe de plus de 200 scientifiques en provenance de partout sur la planète qui réfléchissent et proposent des solutions quant à la crise climatique.

Le GIEC a publié ce mois-ci son rapport de synthèse où il fait le tour de tout ce que l’on sait en ce moment. Le dernier rapport de synthèse avait été publié en 2014. Et voici ce qu’il nous dit : le temps presse, nous n’avons plus beaucoup de temps pour se préparer aux effets de la crise. Dans la recommandation C2, le GIEC nous avise que nous avons très peu de temps avant qu’il ne soit trop tard pour éviter le pire (« There is a rapidly closing window of opportunity to secure a liveable and sustainable future for all (very high confidence) »). Il ajoute que nos choix d’ici 2030 [c’est très bientôt !] auront des conséquences pour les centaines et milliers d’années à venir (« The choices and actions implemented in this decade will have impacts now and for thousands of years (high confidence) »).

425… Un chiffre que l’on imaginait ne jamais atteindre et qui j’espère nous mènera à l’action…