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En septembre 1957, après quatre ans à l’École Sainte-Thérèse, je passe en 5e année à l’École Saint-Louis qui se trouve juste de l’autre côté de la 10e Rue, entre l’aréna et la rivière. L’École Saint-Louis (voir photo) est ouverte depuis 1953 et reçoit les élèves de la 5e à la 8e année. Il y a six classes dans l’école, quatre au deuxième étage et deux au rez-de-chaussée. Les élèves sont répartis comme suit : une classe de 5e année, une de 6e, une de 7e, une de 8e et deux classes doubles, soit une 5e et 6e ainsi qu’une 7e et 8e. Il n’y a pas de sous-sol à Saint-Louis, mais on retrouve une grande salle au rez-de-chaussée pour les réunions avec tous les élèves, les journées d’intempérie, les réunions avec parents et pour de multiples autres occasions. Comme à Sainte-Thérèse, la porte d’entrée que vous voyez sur la photo, au coin des rues Edward et 10e, est réservée aux professeurs, parents et tout autre invité. Le bureau de la soeur « principale » se trouvait tout près de cette porte. Il y a des salles de toilette pour garçons et pour filles à chaque étage et, je crois, une salle des profs au deuxième. Pas de gymnase ni de bibliothèque. 

Le matin (la cloche sonne à 9 h), lors des récréations et après le « lunch » (la cloche de l’après-midi sonne à 13 h 30) nous nous amusons surtout au sud et à l’ouest de l’école. Lorsque la cloche sonne, nous prenons nos rangs près de la porte sud-ouest. Après les annonces de la journée, nous suivons nos profs en traversant un petit corridor. Juste à notre gauche, il y a un escalier pour aller au deuxième étage. Quatre groupes d’élèves montent l’escalier avec leur enseignante. Devant l’escalier, au rez-de-chaussée, se trouve l’entrée pour la grande salle, que les deux autres groupes d’élèves traversent pour se rendre à leur classe. La cloche pour la fin de la journée scolaire sonne à 16 h (4 h). 

Les élèves que je côtoie à l’École Saint-Louis sont sensiblement les mêmes qu’à Sainte-Thérèse. Vers la fin des années 50, le gouvernement provincial encourage la centralisation et les conseils scolaires se voient dans l’obligation de fermer, l’une après l’autre, les écoles de campagne, notamment Ryland, Hallébourg, Lac Sainte-Thérèse et quelques autres le long des concessions. Dans les années 60, on continue à fermer les écoles de campagne et après un certain temps, il ne reste que les écoles élémentaires à Jogues (qui fermera plus tard), Mattice, Louisbourg et Saint-Pie X. Vers la fin des années 60, tous les élèves de 7e et 8e année doivent se rendre à l’École Saint-Louis (ou à Saint-Jacques en attendant la construction de nouveaux locaux à Saint-Louis). Lorsque j’ai commencé à enseigner en 1970, il y avait six classes de 7e et six classes de 8e année, mais l’école avait aussi un beau gymnase et une bibliothèque ainsi qu’une douzaine de salles de classe de plus. 

Les jeux dans la cour de l’école incluent toujours les billes, le hopscotch, le saut à la corde, et les échanges de cartes de hockey et des comics), mais il n’y a pas de swing ou de glissade en bois à Saint-Louis. Au début, on se fait des glissades naturelles vers la rivière, mais après quelques années les autorités interdisent ce jeu à cause du danger possible. En 1958, lorsque je suis en 6e année, je suis choisi pour faire partie de la chorale pour la messe de minuit dans le gymnase du Collège de Hearst. La cathédrale a certainement sa propre chorale d’adultes, mais la messe de minuit fait tellement partie de la tradition des gens de Hearst qu’il n’y a pas assez de place pour tous les paroissiens qui veulent assister. Les autorités décident alors d’avoir une deuxième messe de minuit dans le nouveau gymnase du Collège de Hearst. Wow ! Quelle belle expérience que de chanter l’Agnus Dei, le Kyrie, le Venez divin Messie, Les anges dans nos campagnes et tous les autres chants de la messe de minuit devant une salle comble (hé oui, la cathédrale aussi était pleine) à l’âge de 12 ans. Je crois fermement que la plupart des paroissiens se sou- viennent encore de plusieurs mots de ces cantiques. 

Le concours de français est aussi très populaire à cette époque ; certains de nos étudiants ont remporté plusieurs prix locaux, régionaux et même provinciaux. Plusieurs des enseignants et enseignantes sont des Soeurs de l’Assomption, mais on y voit de plus en plus de laïcs, incluant des hommes. 

J’ai passé de très belles années à l’École Saint-Louis de 1957 à 1961. J’y suis revenu plus tard comme enseignant de 1970 à 1984 et j’ai eu la chance de connaitre des profs et des élèves formidables. On a souvent tendance à contester notre système d’éducation parce que nous sommes tellement isolés et nos ressources sont limitées, mais lorsque je considère le nombre de professionnel(le)s qu’on a produit pour le monde des affaires, l’éducation, la médecine et les services juridiques, pour les métiers ainsi que pour les services publics et gouvernementaux, il me semble qu’on peut se féliciter du travail bien accompli. 

Pour ma part, la formation et l’expérience que j’ai acquises durant ces années à l’École Saint-Louis, ajoutées à l’expérience de grandir dans un village comme Hearst avec des parents et des amis qui m’ont toujours appuyé, ont servi de support immesurable dans ma carrière. J’en suis très reconnaissant et je remercie tous les gens qui ont oeuvré en éducation à Hearst. 

Photo principale : livre du 50e anniversaire de la paroisse de Notre-Dame de l’Assomption