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Le Voyageur – « On essaie toujours d’augmenter notre visibilité. C’était ça un petit peu notre but, en 2023-2024. Je pense que ça va bien », disait Monique Génier, quelques heures avant l’assemblée générale annuelle du Rayon franco de Cochrane, le 18 juin. Le groupe, créé en 2018, revendique sa place et souhaite mobiliser la population francophone et francophile. Il rêve même de médias communautaires.

 

Par Andréanne Joly – IJL-Réseau.Presse-Le Voyageur

 

Monique Génier observe une mobilisation accrue depuis deux ou trois ans chez les francophones. Le Rayon franco de Cochrane a permis à sa directrice générale, aussi présidente du Club Amical 50+, de rencontrer des francophones qu’elle n’avait jamais croisés auparavant. Ils ont assisté à un spectacle ou se sont présentés au bureau pour acheter un drapeau vert et blanc. « Je trouve que c’est déjà ça : ils veulent indiquer leur fierté francophone. Donc, pour moi, c’est un indicatif que ça fonctionne. »

 

En 2023-2024, le Rayon franco a voulu multiplier des partenariats dans la communauté, afin de s’enraciner plus solidement. « Je pense qu’on a bien réussi », estime Monique Génier.

L’école catholique locale, Nouveau Regard, compte parmi les pièces maitresses de ces partenariats, poursuit la directrice. « On s’est aperçu qu’en ayant le lien avec l’école, on rejoignait beaucoup plus de parents, des jeunes en bas de 40 ans. Ça a permis à plusieurs francophones qui disaient toujours “ il n’y a rien à Cochrane pour nous autres ” d’avoir des choses. »

 

Par exemple, LGS (le groupe Swing) a présenté un spectacle à Cochrane autour de la Journée des Franco-Ontariens et des Franco-Ontariennes, célébrée le 25 septembre. Les élèves d’immersion de l’école élémentaire publique de langue anglaise ont participé au lever du drapeau. Fin mai, le groupe de musique traditionnelle Les Fils du diable a présenté deux spectacles – un à la communauté, l’autre à l’école de langue française.

 

C’est d’ailleurs par une enveloppe de programmation de Patrimoine canadien s’élevant à 45 000 $ que ces activités peuvent être présentées, souligne Monique Génier.

 

La Ville : petit Ă  petit

 

Elle poursuit : « Cette année, on a travaillé plus pour établir des partenariats avec la Ville. La Ville amène tranquillement des choses francophones avec notre appui ».

 

L’association avec le comité récréatif pourrait se solder en spectacle musical présenté par un groupe francophone lors de la Foire gourmande du nouveau BearFest, le 5 juillet. Le projet demeurait à confirmer au moment d’écrire ces lignes.

 

Le Rayon franco a par ailleurs pu installer un drapeau franco- ontarien à l’extérieur de la bibliothèque. « Là, il y a beaucoup de services francophones, et c’est une façon de l’indiquer », justifie Monique Génier. Heather Brouwer, coordonnatrice des programmes à la bibliothèque, le confirme : le tiers de la collection est en français, et entre le quart et le tiers des emprunts sont de livres en français.

 

C’est d’ailleurs à cet endroit que doit avoir lieu le lever du drapeau, le 25 septembre.

Il y avait déjà un drapeau près du rondpoint, à l’entrée de la ville, un site autrefois entretenu par la société d’horticulture de Cochrane. « Il n’y avait plus beaucoup de monde pour s’en occuper. Donc nous, on a dit : “ OK, on va s’en occuper’’ », rapporte Monique Génier. C’est devenu le « site franco » de Cochrane.

 

Objectif : médias

 

La visibilité du groupe passe aussi par un mensuel, lancé il y a quelques années par Raymond Génier. À l’origine, quelques pages étaient produites sur traitement de texte toutes les deux semaines. Le projet a rapidement pris de l’ampleur ; une étude de marché a été menée et le Rayon franco a décidé d’embaucher une rédaction en chef qui veillerait à la production de La Jazette.

 

Aujourd’hui, le Rayon franco s’inspire du mensuel Vivre+ de la Fédération des ainés et retraités francophones de l’Ontario (FARFO), accessible en ligne. « On n’est pas encore satisfait, dans le sens de la distribution. C’est pour ça qu’on forçait un peu pour avoir le site Internet », explique Monique Génier. Le journal est présentement distribué en format PDF par courriel et dans les réseaux sociaux. « On sait le nombre de personnes à qui on envoie le journal, mais on n’a aucune idée qui l’ouvre, qui ne l’ouvre pas. » Le site Internet permettrait donc un meilleur accès, et surtout, de compiler des statistiques. Le site devrait être en ligne à la fin de l’été.

 

Monique Génier caresse un autre rêve, qu’elle ose nommer : lancer une radio communautaire. « Parce qu’à Cochrane, on n’a pas de radio francophone », dit-elle. Elle poursuit : « Je ne sais pas si on est dans un trou ou quoi. La radio de Kap se rend à Smooth Rock [Falls] et la radio de Timmins, il faut aller par Internet. On n’a pas Le Loup. Dans mon auto, je suis capable d’avoir Radio-Canada. Il y a des nouvelles de Sudbury aussi, là, mais… »

 

Pourtant, conclut-elle : « On existe ! On existe et on n’est pas morts : on développe encore des projets. »

 

Photo : Un spectacle de musique organisĂ© le 5 juillet par Rayon franco de Cochrane. – Page Facebook Rayon franco de Cochrane