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Ce n’est pas d’hier qu’il est difficile d’obtenir de l’information sur quoi que ce soit de l’Hôpital Notre-Dame de Hearst. On comprend très bien qu’il faut protéger les patients et les employés, mais il n’y a aucune raison de ne pas être transparent sur le reste. 

Je siège et j’ai siégé à assez de conseils d’administration pour reconnaitre que ce n’est pas un job facile et, dans certaines situations c’est très délicat, surtout lorsque vient le temps de mettre à pied ta direction générale. Toutefois, jamais, à titre d’administrateur ou de journaliste, je n’ai été témoin d’un conseil d’administration utilisant la loi du silence, ne rien dire, ne pas retourner les appels des médias en pensant que ça va finir par passer sans conséquences. 

À titre de respect envers la population ou les actionnaires qu’il représente, un conseil d’administration a le devoir de minimalement sortir un communiqué de presse ou répondre aux journalistes. Le président ou la présidente peut tout simplement indiquer publiquement : « Nous confirmons que telle personne n’est plus à la direction de notre organisme. Nous ne pouvons émettre plus de commentaires pour l’instant. Merci de votre compréhension. » Et, le communiqué de presse, on ne le sort pas trois semaines ou un mois plus tard, c’est le lendemain, bénévole ou pas ! 

Un conseil d’administration n’est pas obligé d’expliquer de long en large sa décision, surtout lorsqu’il s’agit du congédiement de sa direction générale qu’il a préalablement embauchée. Rien ne l’oblige à le faire, mais tout est une question de perception ! Un communiqué d’un minimum de phrases indiquant le renvoi ou le départ volontaire de la direction risque de jouer en la faveur du CA. La technique du silence actuellement utilisée par le conseil d’administration de l’Hôpital Notre-Dame de Hearst est probablement la pire : pas de communiqué, pas de confirmation de renvoi, ni même un accusé réception, rien ! 

Même les questions qui n’ont rien à voir avec le départ de la directrice générale étaient acceptées. Par exemple : Vous estimez que l’intérim sera en poste combien de temps ? Quelles sont les prochaines étapes ? Est-ce qu’il y aura des conséquences sur le recrutement de professionnel s ? Il est difficile de penser que les deux parties se sont laissées en bons termes ! 

Le silence absolu d’un conseil d’administration pousse la population ou les actionnaires qu’elle représente à imaginer le pire. 

Manque de transparence 

Après avoir discuté de l’actuelle situation avec des collègues journalistes, entrepreneurs et personnes très au fait de l’actualité locale, nous sommes arrivés à la triste conclusion que l’établissement hospitalier local n’a jamais été très transparent, à une exception près, soit lorsque Linda Morin a rempli les bottes de la direction générale avant de prendre sa retraite. Mme Morin retournait toujours les appels et n’avait pas peur de répondre aux questions, même les plus difficiles. 

Contrôle de l’information 

Une politique interne de l’hôpital interne interdit aux directeurs de service et à tous les employés de parler aux médias. Une permission spéciale de la direction générale est nécessaire, même s’il s’agit d’une bonne nouvelle et sans, évidemment, identifier de patients. 

La politique interne exige que tout ce qui est publié dans les médias soit approuvé par la direction au préalable, ce que les Médias de l’épinette noire ont toujours refusé de suivre. Lorsqu’on place une demande d’entrevue, on nous demande de voir le texte avant sa publication, ce qui est carrément contraire à l’éthique journalistique. Le Nord a toujours préféré ne rien écrire qu’accepter cette exigence. 

Ainsi, des projets, des initiatives, de la valorisation d’employés ou des exploits ne sont pas racontés publiquement, ce qui donne l’impression que les médias parlent de l’Hôpital Notre-Dame uniquement de manière négative et passent toujours pour les méchants médias. 

Aussi, une fois de plus cette semaine, nous avons su que certains administrateurs de l’hôpital étaient fâchés lorsqu’ils ont entendu la nouvelle radio concernant le mystérieux départ de la directrice générale. Lorsqu’on prend la décision de ne pas parler, il faut aussi assumer le risque de voir l’histoire se dégrader dans les médias, mais aussi dans l’opinion publique ! 

Conséquences communautaires 

Pour l’équipe des Médias de l’épinette noire, sortir une nouvelle de ce genre n’est pas une partie de plaisir. Contrairement à d’autres médias sensationnalistes, notre équipe préfère de loin publier une nouvelle positive, parler des exploits de nos jeunes et faire rayonner la région, mais on se doit d’effectuer notre travail. 

Nous n’avons jamais eu l’objectif de faire mal paraitre une personne, surtout si elle offre de son temps bénévolement à un conseil d’administration ou tout autre organisme. Mais, nous ne sommes pas là pour la mettre en valeur non plus. Ce qui nous intéresse ce sont les faits ! 

De plus, nous sommes assez compréhensifs. Hors d’ondes, lorsqu’une personne en dit trop sur le coup de l’émotion et qu’elle nous explique pourquoi elle a trop parlé et que nous ne devrions pas écrire cette partie, si son explication est valable, nous allons respecter sa demande. 

Les seules exceptions sont pour les élus et les gestionnaires de fonds publics. Les politiciens, qu’ils soient municipaux, provinciaux ou fédéraux, sont rémunérés et en théorie formés pour ça. 

J’ai toujours dit qu’on ne fait pas du journalisme dans une petite communauté de la même manière que dans les grands centres. Dans une petite région comme la nôtre, tout le monde se connait et ce ne serait pas à notre avantage de produire du sensationnalisme. Il y a 99 % des chances de croiser un moment ou un autre les personnes faisant l’actualité. 

Aucun invité, à l’exception des élus, ne peut dire qu’il a été piégé, tapissé dans un coin ou malmené en dix ans à L’info sous la loupe ou toute autre émission. Un intervenant qui tente de nous en passer une ou qui nous ment en pleine face, ou un organisme pris à frauder par exemple, ce n’est plus le même discours. Nous en parlerons parce que sinon à quoi sert d’avoir des médias ? 

Cela étant dit, nous demeurons toutefois stricts à notre mission d’informer et à l’éthique journalistique. Nous sommes conscients que la nouvelle de l’Hôpital Notre-Dame de Hearst n’aidera en rien à convaincre de nouveaux professionnels de la santé, toutefois la population a le droit de savoir ce qui se passe, en étant conscient des contraintes du conseil d’administration, et c’est notre travail d’informer la population. Il aurait été tellement plus simple de confirmer le départ de la direction et de mentionner que des conditions les empêchent de parler, mais il en a été autrement ! 

Aidons-nous à nous aider nous-mêmes !