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Le festival Les vieux m’ont conté bat son plein depuis mardi, et ce, jusqu’à dimanche à Sudbury. La hearstéenne Danielle Lauzon prenait part à la 6e édition de l’évènement du Centre franco- ontarien de folklore (CFOF) à titre d’animatrice et conteuse. 

Étant une habituée de l’art du conte, Danielle Lauzon n’en est pas à sa première participation au festival. En fait, c’est elle-même qui a entamé les procédures de création de l’évènement avant son départ de Sudbury, lorsqu’elle agissait à titre de directrice du CFOF. Depuis, l’artiste constate une nette évolution de la programmation de l’évènement. 

« La première année, c’était trois jours de spectacles qui regroupaient des conteurs de l’Ontario français, puis le festival a commencé à faire des échanges avec des conteurs du Québec. C’est une grande variété, et toutes les années il y a du nouveau. Il est passé de trois jours à une semaine. » 

La conteuse remarque un regain d’intérêt pour les traditions orales avec le retour à la normale. Elle trouve que le folklore peut venir en aide à plusieurs qui cherchent un retour aux sources. Cela permet aux conteurs et chansonniers d’être mis de l’avant afin de promouvoir leur art. 

Pour Danielle Lauzon, ce type d’évènement permet d’engager la jeunesse et de pouvoir les accompagner au cours du cheminement d’une carrière dans ce domaine artistique visant à conserver cette tradition. « Quand moi j’étais jeune, les conteurs c’étaient tes mononcles, ton grand-père dans un party de famille qui te racontait une histoire, maintenant c’est tellement rendu plus et je trouve qu’il y a eu quelques années où il y a eu un manque. » 

Au fil des ans, des présentations de contes amateurs ont trouvé leur place dans la programmation afin de donner la chance aux débutants du domaine de se faire connaitre. Divers ateliers ont aussi été intégrés, comme celui nommé Tricote-toé une histoire, un atelier visant à aider les amateurs à raconter une histoire en partant des bases de l’art du conte, que Danielle animait. « C’est vraiment comment tricoter ton histoire. Comment partir d’une base réelle et comment tu le développes ou comment tu prends un conte et tu te l’appropries à ta façon. » 

Un partage de leçon et de culture 

À l’origine, le conte agissait comme moyen de partage pour transmettre aux futures générations des histoires, des leçons et des valeurs de sa culture. Qui sommes-nous ? Que faisons-nous ? Où allons-nous ? Il s’agit d’une tradition importante pour la conteuse, quoique celle-ci se permet une réserve sur certains contes qui véhiculent un message péjoratif envers les jeunes filles, aspect nébuleux qui l’a poussée à rechercher des histoires qui haussent le statut de la femme. 

« J’ai fini par trouver un répertoire dans lequel on retrouve des contes où ce sont les femmes qui sont dans le feu de l’action et moi ça me représente, ça crie à mon identité. Cependant, chaque personne peut aller chercher quelque chose d’unique pour elle, comme le conte que je vais présenter lors du festival. » 

L’histoire que Danielle présentera sur scène se centre sur le vieux pont de la rivière Mattawishkwia qui s’est effondré. Ce sujet lui permet d’incorporer son chez-elle au folklore, deux composantes qui lui sont importantes. Sa création lui donne aussi la chance de souligner le 100e anniversaire de la Ville de Hearst. 

Photo : Stunik Médias