Lorsque Aline et Marcel Bourdages ont mis sur pied leur pizzéria en 1973, ils n’imaginaient probablement pas les développements que l’entreprise a connus. En effet, Pizza Place, devenue il y a 25 ans l’un des fleurons du milieu commercial de Hearst, est sous la seule direction de Lina Lamontagne depuis trois ans. Le Nord l’a rencontrée.

LN : Pouvez-vous nous parler de vos débuts ? LL : Il me semble que c’était hier, quand on a repris le restaurant, il y avait seulement 40 places. On a ajouté 70 places au sous-sol, en 2008 on a agrandi vers le stationnement avec un autre 70 places et on a aussi ajouté le patio de 40 places. L’entreprise a beaucoup grandi ces derniers 25 ans.

LN : Comment avez-vous vécu ce parcours ? LL : C’est beaucoup plus de travail, mais c’était tellement le fun de faire ça. C’était toujours un nouveau projet, un nouveau défi, avec de beaux objectifs qu’on atteignait toujours, ça nous encourageait à commencer un autre projet. Je suis rendue avec deux autos de livraison, et avec la Covid, ça a vraiment grossi les mets à emporter, j’adore. À part ça, c’est l’amélioration continue du service. Essayer de produire plus vite avec les mêmes bons résultats.

LN : De quoi êtes-vous la plus fière ? LL : C’est l’agrandissement en 2008. On vit dans une petite ville et c’était assez épeurant, est-ce que ça va fonctionner, puis ça a marché au-delà de nos espoirs. La communauté était super contente d’avoir un restaurant qui ressemblait à ceux d’un grand centre. On avait contracté une firme de designer de Toronto et chaque détail attirait un type de clientèle, ça donne l’atmosphère qu’on voulait avoir et on a eu le résultat qu’on voulait. J’en suis extrêmement fière.

LN : Comment a été l’expérience avec le personnel ? LL : Aujourd’hui j’ai 34 employés ; avant Covid le plus haut a été 40. En grande partie, ce sont des élèves et des étudiants, donc je ne garde pas toujours les mêmes employés, mais il y en a qui sont là depuis 15, même 20 ans. J’essaye d’en prendre soin pour qu’ils restent, qu’ils soient bien ici. Beaucoup vont rester tout au long du secondaire ou de l’université, surtout ceux qui aiment le milieu de la restauration. Donc on parle de la famille PP, avec des amitiés formées pour la vie, plusieurs couples aussi. J’ai embauché un jeune; sa mère et son père ont été nos premiers employés, se sont rencontrés ici, se sont mariés et là, c’est leur enfant qui travaille pour moi. C’est spécial, ça ! Ils ont envoyé leur enfant parce qu’ils se rappellent comme c’était bien ici. Je m’attache beaucoup à mes employés et la porte est toujours ouverte s’ils ont besoin de quoi que ce soit.

LN : Quel impact la Covid a eu sur Pizza Place ? LL : Au début de la pandémie, il a fallu laisser aller 75 % des employés. Ça faisait très peur parce que je ne savais pas si j’allais pouvoir payer mes bills. Quand la business a repris, j’ai repris les employés avec moins d’heures. Les affaires ont tombé avec seulement les plats à emporter. On a rouvert avec la moitié des tables, mais c’est quand même correct, même très bien quand on sait ce qui se passe dans différentes villes. On est chanceux d’avoir pu ramener tous nos employés et c’est sûr qu’il y a des choses qu’on doit vivre avec, comme les masques, la distanciation et tout, mais on s’habitue vite à ces choses-là. On a embarqué parce que c’est pour le mieux de tout le monde. Ça a été une couple de mois durs, mais là, ça va bien. LN : Quelque chose à ajouter ? LL : J’aimerais dire un gros merci à ma clientèle qui est extrêmement fidèle ! Il y a des gens très réguliers, ils ne m’ont jamais laissé tomber et ont pris l’habitude de faire livrer ou de venir chercher. J’ai eu un gros support de la communauté parce qu’ils prennent à cœur les entreprises locales. On a une communauté incroyable à Hearst. C’est pourquoi je vis ici, les gens sont merveilleux et je ne pourrais pas avoir la business que j’ai aujourd’hui sans ma clientèle formidable et sans mon équipe incroyable. Je me considère chanceuse, mais je me dis aussi que j’ai travaillé beaucoup pour ça, on cherche à corriger nos erreurs quand on en fait, et on veut que le client qui sort d’ici soit satisfait pour qu’il revienne. Et peut-être que mes garçons voudront

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