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Deuxième partie : de Winnipeg à Churchill 

Le prochain train nous amènera directement à Churchill, mais cette fois nous avons un wagon couchette puisque nous y passerons deux nuits, soit 46 heures, sur 1697 km. La chambre est très petite, mais le grand luxe avec des lits superposés, une toilette privée et un lavabo ainsi qu’une douche partagée ! Toutefois, nous passons la majeure partie de notre temps dans le wagon « dôme », d’où il est possible de mieux admirer le paysage. 

Hearst étant situé au 49e parallèle et Churchill au 58e, les arbres sont de plus en plus courts et rachitiques, pour finalement être pratiquement inexistants, laissant place à de grands espaces ouverts et des couchers ou levers de soleil fantastiques !! Colin est encore du voyage et il vient nous jaser souvent ! Nico, un autre jeune employé, s’occupe de notre chambre. Comme son collègue, il est de Winnipeg et parle très bien français. Lors d’une brève sortie à Dauphin, Jodie, la directrice des services de VIA Rail qui vient d’Edmonton s’adresse à nous en français. Je suis agréablement surprise. Elle raconte qu’elle a appris le français grâce à l’immersion française, malgré le fait que ses parents ne le parlent pas. Puis, sous le dôme, une jeune orthophoniste de la région d’Ottawa qui travaille à Canora en Saskatchewan nous explique son parcours qui l’a amenée dans ce coin de pays. Elle s’appelle Valérie Caza et connait Josiane Roy de Hearst ! 

La première nuit s’est bien passée… Le mouvement du train sur les rails m’a bercée toute la nuit. De plus, je me sens en sécurité dans mon entourage francophone de VIA Rail. 

Très tôt le mercredi matin, je vais me chercher un café dans la mini salle à manger, où je suis accueillie par Nico, Colin et le chef qui s’empresse de m’offrir à déjeuner, soit des oeufs ou des crêpes ! Herman, le géologue d’origine russe, est là et m’invite à sa table. On parle de température, de bouffe puis d’aventures qu’il a vécues et de celles à venir. Il a beaucoup voyagé, le monsieur ; ses connaissances et son vocabulaire sont impressionnants ! 

J’aime que les gens s’adressent à nous en français spontanément, sans gêne, avec plaisir, tout contents de « pratiquer » leur français !

Le chef dit qu’il ne parle pas français, mais on peut voir que notre conversation l’intéresse et il ajoute son « grain de sel » en anglais. 

Jusqu’à présent, je n’ai jamais eu le sentiment que quelqu’un était offusqué du fait que Gaëtane et moi parlions en français. 

À Thompson, un arrêt d’environ une heure était à l’horaire, ce qui nous a donné le temps de marcher jusqu’en ville. Plusieurs personnes ont ensuite monté dans le train, dont trois filles sur le party qui s’en vont à Churchill pour faire du kayak et voir des bélougas !! Aussi, une gentille jeune Autochtone qui retournait à Churchill après un voyage d’un mois au sud du Manitoba a raconté qu’elle apprécie le fait de pouvoir sortir une fois par année, que sa mère est enseignante, qu’on verrait probablement des ours polaires et que l’excursion pour observer des bélougas est « vraiment cool ». 

Finalement, le jeudi 25 aout à 10 h 30, terminus : Churchill !