Le recteur de l’Université de Hearst déborde de bonheur et de fatigue
Les recteurs se sont succédé depuis 1963 à l’Université de Hearst et tous avaient en tête de rendre l’établissement auto-nome. On n’avait rien contre l’Université Laurentienne qui se voulait la grande soeur ou encore la gardienne de la petite université locale. Finalement, le 1er avril prochain, et ce n’est pas un poisson d’avril, l’établissement qui se veut dorénavant régional volera de ses propres ailes.
Luc Bussières est à son deuxième passage comme recteur à l’Université de Hearst. Au cours des cinq dernières années, une grande partie de son énergie a servi à terminer ce grand projet. « C’est une équipe de 70 ans de travail pour en venir à cet aboutissement », indique-t-il en ajoutant que le nom de l’Université ne changera pas.
C’est maintenant officiel, mais il reste beaucoup de travail à faire. « Avant de pouvoir accomplir des choses, il nous reste quelques devoirs à régler. La première chose, c’est de finaliser l’entente qu’on avait avec la Laurentienne depuis 1963. Maintenant, on a eu des pourparlers dans la dernière année pour préparer la désaffiliation, donc y a des services qu’ils vont nous offrir au-delà de la date du 1er avril, parce qu’on n’a pas encore tout ce qu’il faut pour le faire nous-même. »
Compléter la transition ne sera pas de tout repos, surtout que l’établissement postsecondaire compte sur une petite équipe partagée sur trois campus. « On avait demandé des fonds à la province cette année pour préparer la transition, mais on n’a pas eu les réponses encore. On nous a dit qu’on les aurait dans les prochaines semaines, ce qui va à la fin du mois de mars. Mais, ça va mal pour préparer la transition d’une année quand l’année est finie au moment où tu reçois les fonds, mais on comprend que tout ça est complexe », admet le recteur.
Il ne faut pas oublier que le travail se fait avec une institution qui s’est placée sous la protection de ses créanciers. « Ça s’est bien passé avec la Laurentienne malgré le fait qu’eux vivent des difficultés dont tout le monde a entendu parler. Il n’y a pas eu d’obstruction, au contraire il y a eu une très belle collaboration avec la Laurentienne. »
La liste de choses à faire ne s’arrête pas là, ce qui empêche l’équipe de commencer à travailler sur leurs propres projets. « Quand je parle de devoir, aussi, le ministère va nous donner une indication probablement la semaine prochaine concernant des choses qu’il faut qu’on développe encore pour assumer pleinement notre autonomie, comme avoir en place une série de politiques sur une variété de sujets. On a peut-être une vingtaine de politiques en place. Dans d’autres cas, on travaillait avec celles de la Laurentienne, donc tout ça est très technique, mais c’est là qu’on est, dans les choses très techniques, avant de pouvoir commencer à penser à nos projets à nous. »
La corporation sans but lucratif qui gérait l’Université de Hearst depuis le début des années 70 sera dissoute à partir du 1er avril. La nouvelle entité juridique devra être complétée dans la prochaine année pour accueillir l’arrivée d’un nouveau conseil de gouvernance et d’un nouveau Sénat.
La première cohorte d’étudiants à recevoir un diplôme estampillé au nom et aux couleurs de l’Université de Hearst sortira seulement au printemps 2023.
Luc Bussières, recteur de l’Université de Hearst depuis juin 2017, dans son bureau. Photo de l’Université de Hearst