Aller dans le Sud et revenir fatigué !

Il y a toujours plusieurs signes qui me démontrent que des vacances s’imposent, et vite. Lorsque 24 heures ne suffisent plus dans une journée pour compléter tout ce que j’ai à faire, être toujours de mauvaise humeur, exténué, tanné, démotivé et vouloir tout lâcher, ça me prouve que je suis à bout ! Après deux années de pandémie, une grande partie de la population nécessite du repos et j’ai eu la chance, dernièrement, de prendre des vacances, mais plusieurs évènements ont testé ma patience. 

Cette année, nous sommes partis en couple ! On a laissé les enfants au Canada à s’occuper de la maison, poursuivre leurs études et surtout prendre soin de Laïla notre Chow-chow (15 ans), Tiky le cockatiel (5 ans), Cannelle la lapine (3 ans) et Tésha notre Himalayen qui n’a pas encore atteint l’âge d’un an ! 

Vivre à Hearst, c’est accepter de traverser de longues distances pour voyager. Des kilomètres et des kilomètres de bonheur ! Pour être franc, je dois dire que les distances ne me dérangent pas, mais je n’ai jamais trippé sur les longs voyages en avion, et ce, pour plusieurs raisons. C’est immanquable, il arrive toujours quelque chose ! Des retards, des transferts manqués, la perte de mes bagages, des passagers désagréables, l’annulation de vols, des zones de turbulences terri- fiantes, les @#$% de poches d’air, le pillage dans mes bagages aux douanes ou encore des problèmes informatiques, nommez-le, je l’ai vécu ! 

Lors de nos récentes vacances, nous avons eu droit à plusieurs frustrations. Premièrement, le wifi et le système informatique de l’aéroport de Toronto fonctionnent aussi bien qu’une voiture sans moteur. Les bornes d’enregistrement n’étaient que parures dans le décor. Ajoutez à ça la dizaine d’employés de cette section se pognant le beigne pendant qu’une seule préposée était attitrée à l’enregistrement manuel. Résultat, une file d’attente interminable. 

Avec la COVID-19, il faut remplir des documents avant de prendre un avion et à notre retour au pays. De beaux documents qui se retrouvent en ligne, à remplir par cellulaire avec une connexion wifi probablement alimentée par un groupe de hamster dans des roulettes. 

Juste en parallèle : on déplore depuis longtemps le manque de services en français à cet aéroport, mais laissez-moi vous dire que plusieurs employés parlent à peine l’anglais ! Je ferme la parenthèse. 

Une fois dans l’avion, on se retrouve évidemment à quelques sièges d’une mère de famille avec trois enfants de moins de cinq ans. Avant même le décollage de l’avion, cette maman s’assure que ses tout-petits soient bien bourrés de sucre avec de gros sacs surprises de bonbons, des suçons et de réglisse, pour ainsi garantir un voyage calme et relaxant pour les autres passagers. 

De plus, cette dame, visiblement célibataire pour l’occasion, était en mode vacances, donc pas question de discipliner les enfants et surtout leur demander de cesser de crier dans l’avion. Bien non ! Madame est en vacances. 

Heureusement, nos vacances ont officiellement débuté une fois à destination. J’ai relaxé, ma tension artérielle était à la baisse, je redeviens même de bonne humeur, la fatigue diminue ! La belle vie quoi ! 

À quelques heures de notre départ, on apprend que notre compagnie aérienne, Sunwing pour ne pas la nommer, n’est plus en mesure de nous ramener au pays. Un pirate informatique aurait volé toutes les données. Nous sommes donc partis deux jours plus tard. Près de 48 heures à nous faire dire « soyez prêts dans trois heures », « vous partez à 20 h », « non, finalement c’est demain matin », « le problème n’est pas réglé, repassez cet après-midi », etc. En plus de tout ça, il a mouillé à boire debout tout au long des deux maudites journées supplémentaires dans le Sud ! 

Nous sommes partis du motel à 20 h le mercredi pour décoller de Punta Cana à 2 h du matin, arriver à Toronto à 6 h 30 le jeudi, nous rendre à l’aéroport Bishop et ne pas manquer notre départ Toronto-Timmins à 21 h, arriver à l’aéroport de Timmins à 22 h 30, faire le trajet Timmins-Hearst en auto et finalement rentrer dans le confort de notre foyer un peu avant 2 h du matin le vendredi ! Près de 30 heures sans vraiment dormir. Au bout de tout ça, j’ai pris deux journées de congé pour me remettre de mes vacances. 

J’estime aussi avoir perdu plus de 2000 $ dans cette aventure. Premièrement, épais que je suis, lorsque j’ai préparé mes bagages, je n’ai pas cru bon d’amener plus de médicaments que pour les sept jours à passer en République dominicaine. Résultat… une consultation téléphonique avec un médecin et une petite boite de 20 pilules : 750 $ US ; annulation de notre correspondance Toronto-Timmins : 900 $ ; annulation d’une chambre de motel à Toronto : 200 $ ; location d’une nouvelle chambre à Toronto : 300 $ ; deux jours de plus au niveau du stationnement à l’aéroport de Timmins : 20 $. 

Je vais dire ce que tout le monde me dit depuis mon retour : « Voyons Steve, il y a des choses pires qu’être pris à Punta Cana ! » 

Photo : sunwing.ca