Rémi Havrenne découvre le Canada en vélo, sous zéro !

Par Steve Mc Innis et Jean-Philippe Giroux

Un homme de Bruxelles, en Belgique, traverse une partie du Canada en plein hiver avec un simple vélo et une tente. Il se nomme Rémi Havrenne, et il était de passage dans la région la semaine dernière, lui qui est parti de Montréal le 22 décembre dernier. 

Plusieurs personnes ont le réflexe de traiter le cycliste de fou en le doublant sur la route 11, d’autres admirent son courage, mais une chose est certaine, le Belge ne laisse personne indifférent. « J’ai commencé cette aventure pour plusieurs raisons, déjà pour découvrir le Canada dans son ensemble », indique le touriste de l’Europe. « Pourquoi le vélo ? Parce que ça me permet de faire ça plus lentement et du coup ça me donne accès aussi à des rencontres que je n’aurais pas si j’étais avec un van ou une voiture. » 

Ce voyage n’a pas été improvisé ; une préparation adéquate a été nécessaire avant le grand départ. « Le vélo a été monté dans un atelier à Montréal. J’ai rassemblé le matériel ici parce que j’avais apporté quelques affaires de chez moi, mais je n’avais pas du tout le matériel adapté. Je préférais l’acheter ici parce que dans mon pays, il y a très peu de matériels qui sont adaptés à ces conditions hivernales. » 

Habituellement, la visite du Canada se fait en été, loin des températures glaciales. « Je voulais découvrir surtout un vrai hiver canadien. De voir si c’est possible de vivre jour et nuit dehors, de continuer à faire du voyage à vélo dans ces conditions-là, et aussi évidemment pour le côté challenge que ça représente pour moi », ajoute-t-il en précisant que le périple se déroule assez bien jusqu’à maintenant, malgré les températures à près de -40 la nuit lors de son passage dans notre région. 

Le voyageur ne dort pas uniquement au grand air : il accepte volontiers un gite au chaud lorsque la possibilité lui est offerte. Les propriétaires du P’tit marché de Mattice l’ont accueilli pendant deux jours et une fois à Hearst, il a dormi au froid deux nuits et a obtenu une nuitée chez Francine et Michel Hoff avant de repartir vers Longlac. 

C’est ce genre de contact que Rémi Havrenne apprécie grandement. « J’ai fait plein de belles rencontres jusqu’à présent. Donc, ça donne beaucoup de sens au voyage malgré des conditions qui peuvent être dures et beaucoup de temps passé seul. » 

La route 11 n’est pas le meilleur endroit pour être en sécurité, surtout ces temps-ci avec le nombre croissant d’accidents. Toutefois, le principal intéressé ne semble pas connaitre d’embuches. « J’ai un gilet fluorescent pour être bien visible, des lumières quand il faut, j’arrête de rouler dès qu’il commence à faire sombre, pour ma sécurité. Ce qui est aussi difficile sur le chemin, c’est l’accotement pour éviter les transports qui peuvent parfois être effrayants. Mon expérience, pour l’instant : une grande majorité des conducteurs, que ce soit de voiture ou de camion, sont quand même assez prudents et s’écartent pour me laisser de la place pour me sentir en sécurité sur la route. » 

Le cycliste connait son trajet, mais il n’a pas de calendrier précis. Il sait qu’une dame l’attend à Thunder Bay afin de l’héberger pour une période de trois jours, mais il ne sait pas exactement la date. Il estime compléter son voyage dans cinq mois, au Yukon.