Raphaël Diatta : un autre exemple de réussite en intégration à Hearst
Le parcours des immigrants s’installant dans le Nord de l’Ontario est unique pour chaque personne et cette semaine, c’est l’histoire de Raphaël Diatta qui vous est racontée. Ce Sénégalais d’origine âgé de 29 ans ayant étudié, trouvé l’amour, un emploi stable et un nouveau style de vie à Hearst estime avoir découvert son chemin.
Amoureux de la nature, il est passionné par la pêche, été comme hiver. Le Hearstéen d’adoption est toujours partant pour se rendre vers un cours d’eau. Il est inspirant et spirituel, et l’énergie qu’il dégage fait de lui un homme facile à approcher pour une discussion.
C’est le père de Raphaël qui lui avait parlé du Canada, un pays qu’il appréciait beaucoup. Il lui a même proposé de s’y établir. Tiraillé entre aller rejoindre sa famille en Suisse ou venir étudier outre-mer, son choix s’est simplifié en 2017 lorsqu’il a fait la rencontre de Stéphanie Lauzon sur les réseaux sociaux.
Cette Stéphanie était une amie de ses cousines, les soeurs Diatta, installées à Hearst pour étudier à l’université. Ça n’en prenait pas plus pour le convaincre de s’inscrire lui aussi pour des études dans le même établissement.
Son départ pour le Canada a été retardé par le décès de son père. Mais aujourd’hui, il est arrivé et compte bien demeurer dans la région pour encore plusieurs années. « Pour une personne qui aime la nature et pour une personne qui aime faire des économies, Hearst est un bon lieu. Et, tu ne te déplaces pas loin pour aller faire du camping ou de la pêche. Mais, si tu vas quelque part comme Toronto, tu te déplaces très loin pour aller à la pêche. Donc moi j’aime beaucoup la ville de Hearst et je ne la trouve pas plate, je me sens comme chez moi », avoue-t-il.
Les tourtereaux ont officialisé leur union en janvier 2021, malgré les restrictions de la COVID-19. Les mariés ont choisi leur maison comme endroit de célébration devant les membres de la famille.
En juin 2021, Raphaël a obtenu son diplôme du programme Étude des enjeux humains et sociaux de l’Université de Hearst. Depuis quelques mois, il occupe un poste de spécialiste en santé et sécurité à l’usine Green First de Hearst.
Le domaine de la santé et la sécurité ne lui était pas inconnu. Il avait complété un stage de six mois à ce propos en France, dans un projet de collaboration entre le Sénégal et la France. À cette époque, le gouvernement sénégalais cherchait à recruter des volontaires pour un projet de sensibilisation et d’éducation offert aux populations éloignées, près de l’océan Atlantique.
Raphaël et son équipe ont reçu des formations stratégiques en France avant de retourner au Sénégal pour la mise en oeuvre du projet. Le but était d’attirer l’attention des gens à l’importance de porter un gilet de sauvetage à bord d’embarcations nautiques. Cette initiative avait été mise en place puisqu’en 2002, un naufrage au Sénégal avait causé plus de 1800 décès, soit plus de victimes que le Titanic. Également, certaines personnes vivant dans des conditions difficiles tentent de se rendre en Europe et les bateaux font naufrage sur l’océan.
Tout comme Raphaël, plusieurs membres de la famille Diatta se sont établis dans la région de Hearst après l’obtention de leur baccalauréat. Son cousin et ses cousines travaillent pour des institutions financières, à la pharmacie ou à l’Intégration communautaire.
La plupart d’entre eux pro- viennent du même village, Diembéreng, dans le département d’Oussouye, dans la région de la Casamance. Cette région est riche en nature ; on y cultive du riz, de l’arachide, des pommes de terre et plusieurs sortes de fruits. « Les gens la surnomment la région verte, puisque les pluies sont abondantes, il y a beaucoup de fruits. Sans travail, on vit chez nous. Les gens n’ont pas besoin de travailler pour vivre, car on vit de la nature », explique Raphaël.
Le changement de climat a été un choc pour lui. « Ma première journée au Canada, je vais m’en rappeler toute ma vie, je pensais que j’allais mourir ! Ce que j’avais mis, je pensais que c’était l’accoutrement adéquat pour le froid, mais ce n’était pas ça. Je suis arrivé à l’aéroport de Timmins et j’ai supplié un d’employé de me donner un manteau parce que j’en pouvais plus. Ensuite, la première journée que je suis sorti marcher à Hearst, ce jour-là, il y avait de la glace, j’ai glissé et j’ai tombé sur le dos. Je me suis fait mal. Une dame s’est donc arrêtée en voiture, je pensais qu’elle allait m’aider. Elle baisse sa vitre et me dit : êtes-vous correct ?? Et elle rit, mais rit trop fort. Et elle est repartie », raconte-t-il.
Dès qu’il est arrivé à Hearst, Raphaël aimait beaucoup se porter volontaire pour aider dans diverses activités avant la pandémie. Peut-être qu’un jour le couple aimerait aller s’établir en Suisse près de sa famille, mais seulement lorsque les enfants seront plus vieux.
Dans l’ordre, Stéphanie Lauzon Diatta, Raphaël Diatta et leurs trois enfants : Chase 6 ans, Hailey 11 ans et Amy-Ann 9 ans