Un projet de conservation sera réalisé près de Hearst

Conservation de la nature Canada (CNC) lance une campagne publique de collecte de fonds dans le but de mettre sur pied prochainement un projet de conservation privé, situé à l’ouest et au sud de Hearst. 

Le projet nommé Terres boréales a pour but de protéger environ 1 450 kilomètres carrés de forêts, de cours d’eau et de milieux humides face aux changements climatiques et la perte de biodiversité. Il s’agirait du « plus vaste projet de conservation de terres privées de l’histoire du Canada », qui permettrait de protéger des centaines d’espèces habitant la région, dont le caribou des bois (menacé). « La forêt boréale est un paradis pour la biodiversité, mais c’est aussi un outil très important pour lutter contre les changements climatiques », explique Catherine Grenier, présidente et cheffe de la direction de CNC. 

L’organisme doit amasser 13 millions de dollars supplémentaires par l’entremise de sa campagne de collecte de fonds pour atteindre son but, soit de 46 millions de dollars, afin de conclure l’accord et, par la suite, entreprendre un plan d’aménagement. Elle a déjà 33 millions en poche grâce à l’obtention d’investissements publics et privés, ce qui représente 800 kilomètres carrés de terrain. À ce jour, l’organisme souhaite acquérir une superficie supplémentaire de 650 kilomètres carrés grâce au surplus d’argent. 

Changement de direction 

Le territoire en question est une ancienne propriété de Domtar Inc. ayant été transférée à CNC pour un prix réduit par rapport à la valeur marchande estimée des terres (Nassau, Storey, Langemark et Dowsley) afin d’y mener des études et effectuer des travaux de conservation. 

Notons qu’il n’y a pas d’activité d’exploitation sur ce site depuis plus d’une décennie et que les entreprises forestières n’auront plus accès à l’approvisionnement de bois qui s’y retrouve. « Il n’y aura pas d’impacts négatifs sur l’économie liés à la conservation du site par CNC », commente Kristyn Ferguson, directrice de programme pour la région de l’Ontario, qui voit plutôt en ce projet une chance de créer des opportunités économiques supplémentaires dans la région, notamment en ce qui a trait à l’écotourisme. 

Mme Ferguson a également fait mention d’un projet de crédit de carbone élaboré par CNC afin de générer des revenus provenant de la vente de ces crédits aux entreprises et aux particuliers en vue de réaliser davantage de projets de conservation et pour redonner aux collectivités, à la suite de l’acquisition de la propriété. Dans un communiqué, le CNC explique que la forêt boréale, renfermant plus d’un dixième des réserves de carbone terrestre du monde, peut servir d’outil dans la lutte contre les changements climatiques. 

Pour l’industrie forestière 

Du côté de Hearst Forest Mana-gement Inc., l’objectif sera de s’assurer d’une collaboration avec l’organisme afin d’avoir accès à long terme aux terres publiques de Verdun et McFarlan, en passant par la propriété de CNC. 

Il y aura également des discussions par rapport à l’intégration des perspectives du secteur et des perspectives communautaires, entre autres en matière d’accessibilité, dans la planification du projet. « Je ne sais pas exactement à quoi ça va ressembler dans l’avenir, avec CNC, mais c’est sûr qu’on a l’intention de mettre notre meilleur pas devant (…). Ce sont nos nouveaux voisins, donc on a intérêt à assurer qu’on est capable de continuer à effectuer le travail qu’on a fait dans le passé, dans ces environs-là », dit Desneiges Larose, directrice générale de Hearst Forest Management. 

L’annonce a été faite virtuellement le 22 avril, dans le cadre des célébrations du Jour de la Terre.