La pérennité des usines du Nord passe par l’immigration

Dernièrement, à l’émission L’info sous la loupe diffusée sur les ondes de CINN 91,1, le directeur général des usines de Hornepayne et White River, Gilles Malette, était en studio pour parler de son retour à Hearst, mais nous avons profité de son passage pour en savoir un peu plus sur les usines qu’il dirige. Il a également été question de recrutement, vu la pénurie de main-d’œuvre canadienne. Hornepayne Lumber et White River Forest Products sont des propriétés du fondateur de la forestière Tembec qui s’est retiré en 2005, Frank Dottori. C’est lui qui a offert la direction à Gilles Malette. Selon ses dires, Hornepayne Lumber et son usine de cogénération se portent très bien.

L’usine de bois d’œuvre embauche actuellement 96 personnes et l’entreprise de cogénération compte une vingtaine d’employés. « L’usine de Hornepayne va super bien. Disons qu’on a remis l’usine sur pied », affirme M. Malette. « C’est une usine qui est bien placée pour passer à travers une tempête. » Pour ce qui est de White River Forest Products, 136 personnes y travaillent actuellement. « Ça s’en vient. On est en train de former une équipe, mais c’est un gros bateau. Un canot, tu peux virer ça sur un cinq cennes, mais un paquebot c’est long à virer », avoue, M. Malette.

Main-d’œuvre

Comme pour la plupart des entreprises au Canada, trouver du personnel qualifié ou des employés journaliers constitue un défi. « C’est un peu ça qui empêche le progrès. On aurait plein de projets, mais c’est toujours la question de main-d’œuvre. Donc, on s’est tourné vers des firmes pour embaucher des immigrants. Entre les deux usines, on en a 33, soit des mécaniciens, des électriciens et des journaliers. »

Les nouveaux employés semblent satisfaits. « L’une des premières personnes est un Ukrainien et il adore ça. Les autres, ce sont des latinos ; ils proviennent du Mexique jusqu’en Colombie », dit M. Mallette qui s’amuse à perfectionner sa troisième langue. « Avec eux autres, j’aime ça, parce que je pratique mon espagnol que j’étais en train de perdre. Je n’avais pas trop la chance de le pratiquer. » D’une part, les usines peuvent compter sur plus d’employés ; d’autre part, ces nouveaux arrivants y découvrent une terre d’accueil et un avenir plus rose. « Dernièrement, j’ai rencontré un employé à White River et on marchait ensemble au stationnement parce qu’il s’en allait chez lui. J’ai marché jusqu’à son camion et il avait un beau camion Toyota. Le gars est arrivé, électricien qualifié dans son pays, mais pas ici. Il est allé faire l’examen et il a passé. En plus, sa femme et ses enfants sont rendus ici. Je l’ai félicité et il m’a dit qu’il vivait le rêve canadien », raconte-t-il.

Dans le Nord de l’Ontario, la plupart des usines engagent des employés tirés de l’immigration. Toutefois, il demeure difficile de convaincre ces gens de s’installer dans le Nord. Selon les statistiques de l’Ontario, du 1er janvier au 31 mars 2023, la province a accueilli 207 900 immigrants et seulement 1 600 ont choisi le Nord.