Mgr Pierre-Olivier Tremblay à la rencontre de ses paroissiens

Le nouvel évêque du diocèse de Hearst-Moosonee, Mgr Pierre-Olivier Tremblay, est prêt pour le temps des Fêtes. La semaine dernière, il était invité à l’émission L’info sous la loupe pour se présenter.

Avant d’être nommé évêque du diocèse, le successeur à Mgr Robert Bourgon était évêque auxiliaire à Trois-Rivières. C’est lors d’un voyage à Jérusalem qu’il est informé de sa nomination pour le diocèse nord-ontarien. « Je savais que j’allais être nommé quelque part », dit-il. « Je suis parti à Jérusalem et je visitais les lieux où Jésus a vécu, l’histoire de l’Église, etc., des lieux fascinants, et j’ai reçu un coup de téléphone qui m’annonçait que j’étais nommé à Hearst-Moosonee. » Pour Mgr Tremblay, l’acceptation de cette position s’est faite sans aucun doute.

« Quand je suis arrivé, j’ai senti que ça faisait beaucoup de sens dans mon histoire à moi », déclare-t-il. « Je suis franco-phone, je suis bilingue, pendant cinq ans et demi j’étais à Chibougamau, qui a un climat similaire. »

Affecté à la région depuis le mois d’aout, le nouvel évêque a déjà entamé divers voyages, multipliant ses heures de route, en allant à la rencontre de différentes paroisses comme Geraldton, Moosonee et Attawa-piskat. « Je suis content, je suis en mode de découverte. Je n’étais jamais venu à Hearst, Kapuskasing et Cochrane », indique le missionnaire. « Ce sont toutes des places que je n’avais jamais visitées, alors j’ai commencé à rencontrer les gens. »

Pour Mgr Tremblay, la diversité des communautés est ce qui fait le charme du territoire. Il est fasciné par les multiples réalités qui s’affichent aux abords de la route 11, tout comme avec les différentes communautés autochtones auxquelles il est allé à la rencontre. »

« J’ai rencontré la cheffe de bande d’Attawapiskat, j’ai rencontré le deputy chief à fort Albany », mentionne l’évêque. « J’ai parlé avec eux et je leur ai demandé : “ Qu’est-ce qu’on pourrait faire ensemble ? ” Ils m’ont parlé de réconciliation, du travail à faire. »

Selon l’évêque, il n’est pas là pour travailler pour les Premières Nations, mais plutôt avec eux. Il ne cache pas les atrocités perpétrées par l’Église catholique envers les Autochtones, faisant allusion aux écoles résidentielles, entre autres. Pour lui, il est plus que temps, qu’en tant que société le rapport change. Un changement qui doit commencer par l’écoute, l’accueil et la découverte de la culture autochtone.

L’église désertée par la population

Mgr Pierre-Olivier Tremblay n’est pas étonné par le constat de l’abandon de l’Église par les nouvelles générations. Il se dit conscient que la jeunesse se trouve « ailleurs dans leur rapport à la foi et à la religion ».

« Mon objectif, ce n’est pas de ramener du monde à la messe. Mon objectif, ce n’est pas la survie puis l’avenir de l’Église, mais plutôt qu’est-ce qu’on peut faire dans notre monde, maintenant, et les besoins sont immenses à l’heure actuelle ! »

D’après Mgr Tremblay, être évêque aujourd’hui n’est pas si simple que ça. Il ne voit pas cette nomination comme un titre d’honneur ou de gloire, mais plutôt comme un appel à servir. Étant prêtre depuis l’âge de 28 ans, il a toujours travaillé avec la population, car ce qui l’intéresse c’est comment l’individu peut apporter une valeur de foi, de spiritualité dans des mots, dans des façons de vivre d’aujourd’hui. « Je me dis si je peux apporter un leadership et être présent avec le monde, c’est ce qui m’intéresse. »

Mgr Pierre-Olivier Tremblay présentera trois messes à la cathédrale Notre-Dame à Hearst. Deux célébrations auront lieu le 24 décembre en soirée et la troisième le 25 décembre en matinée.