Un parlement inventé sert d’aperçu pour des jeunes attirés vers la politique

« Essaie, et tu sauras », comme dit le proverbe. Des jeunes francophones de l’Ontario ont pris part à la 11e législature du Parlement jeunesse pancanadien (PJP) afin de vivre pour un brin de temps l’expérience d’un député en action, sans être mis sous pression. 

Pour Chloé Leblanc, 17 ans, le Parlement jeunesse servira d’avant-gout. La Sudburoise souhaite poursuivre des études universitaires soit en sciences politiques ou en génie. Alors, ledit évènement s’avère une occasion d’apprendre davantage sur la politique avant de passer à la prochaine étape. « Je veux savoir si discuter des politiques, c’est quelque chose que je veux vraiment faire », dit Chloé. 

Pour la première fois, les participants âgés de 14 à 24 ans de partout au Canada ne se sont pas rassemblés dans la salle du Sénat, à Ottawa. Comme pour bien des choses en période de pandémie, le point de rencontre était en ligne. Le format virtuel se veut similaire au format en présentiel, par l’entremise de Gather Town, un logiciel dans lequel les utilisateurs ont pu interagir à l’intérieur d’un parlement reconstruit en art pixel. 

Les débats, eux, se sont déroulés sur la plateforme ZOOM. En cette occasion, Chloé a eu la chance de jaser avec d’autres jeunes comme elle, ayant également la fibre politique et un intérêt pour la francophonie canadienne. 

Une pause du journalisme 

Vincent Gosselin, 18 ans, est un Ottavien originaire du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Même s’il est journaliste à temps partiel, il a décidé de ne pas s’inscrire au volet médiatique. Au lieu, il a joué le rôle d’un député « pour aller chercher une autre expérience que les médias ». Intéressé à la politique depuis toujours, Vincent a pris connaissance du PJP en travaillant au sein de l’organisme Franco-Jeunes de Terre-Neuve-et-Labrador (FJTNL). Sachant que le jeune adulte aime bien la politique, son coordinateur lui a recommandé de s’y inscrire et de participer. 

En s’éloignant du monde réel, la simulation parlementaire a permis à Vincent de tomber dans le jeu théâtral et de prendre position sur des enjeux fictifs, ce qu’il n’est pas en mesure de faire normalement en tant qu’observateur. « Ça me permet de participer en ne mettant pas en jeu ma crédibilité ou ma neutralité », explique le jeune journaliste. 

Apprendre en s’amusant 

« Cette expérience formatrice permet d’initier et de sensibiliser les jeunes à la politique canadienne, tout en étant entourés de mentors », informe Marguerite Tölgyesi, présidente de la Fédération de la jeunesse canadienne-française (FJCF), l’organisme national au coeur de l’initiative. 

Il y avait du réseautage à faire. L’édition virtuelle a donné la chance aux participants de la catégorie député de rencontrer des sénateurs pour mieux comprendre les travaux parlementaires. Dans le volet média, Julie Landry, journaliste à Radio-Canada, a accompagné les jeunes qui y étaient inscrits. 

Divisé en trois partis politiques, les jeunes ont débattu deux projets de loi imaginaires : la Loi sur la nationalisation et la démocratisation de la mode, abordant les stéréotypes des genres et les images corporelles irréalistes, et la Loi permettant l’intégration du concept de finitude aux logements, en d’autres mots les enjeux de l’accessibilité au logement abordable. 

La 11e édition du PJP a eu lieu du 11 au 13 février.