Est-ce la fin des feux d’artifice au nom de l’environnement ?

Les multiples couleurs et formes des feux d’artifice offrent des sensations fortes aux jeunes et moins jeunes lors de chaque détonation. Ce genre de spectacle est apprécié par plusieurs personnes, mais les produits utilisés sont néfastes pour l’environnement, pour la santé humaine et celle des animaux, dangereux aussi pour les feux de forêt. Au cours des dernières semaines, trois municipalités de l’Ontario les ont interdits à moins d’obtenir un permis, et trois communautés du Québec les ont carrément bannis. Les élus des villes de Toronto, London et Markham ont légiféré afin de contrôler l’utilisation des feux d’artifice maison. Cette année, ces municipalités autorisent la pyrotechnie seulement le jour de la fête de la Reine et de la fête du Canada. Certaines municipalités exigent l’achat d’un permis afin que les services des incendies soient prêts advenant le déclenchement d’un feu de forêt, de foin ou tout autre incendie pouvant faire des dommages.

Environnement

Au début du mois, les municipalités québécoises de Mont-Tremblant, Val-David et Lac-Tremblant-Nord ont décidé de tout simplement bannir les feux d’artifice afin de réduire les impacts négatifs sur l’environnement. Après les spectacles, des nuages de pollution flottent, puis libèrent des particules fines posant des risques sur la santé, sans compter les débris qui se retrouvent dans les lacs et les rivières. Un chimiste spécialisé en environnement et en gestion des matières dangereuses à l’Université de Sherbrooke, Marc J. Olivier, a lancé des recherches au début des années 2000 afin de déterminer les impacts des résidus de fumée provenant des bombes pyrotechniques sur le corps humain. Ses étonnants résultats ont été publiés. Dans l’axe des vents dominants, il a estimé que la contamination de l’air dépassait jusqu’à 30 fois les normes établies suivant le jour des feux. La recherche a déterminé que plus les particules sont petites, plus elles entrent facilement dans les voies respiratoires.

Très nocif

Pour qu’ils quittent le sol et explosent dans le ciel avec des couleurs et des effets spéciaux, un cocktail de produits chimiques est utilisé. Essentiellement, ils sont constitués de poudre noire, de charbon, de soufre, de salpêtre ainsi que d’un agent oxydant. On y trouve aussi des particules métalliques fines qui confèrent leurs couleurs éclatantes aux feux d’artifice. Selon les études, la combustion de la poudre noire entraine un important dégagement de CO2. Un feu d’artifice de 30 minutes comprend trois tonnes de poudre, ce qui ajoute 1,5 tonne de CO2 dans l’atmosphère. Pour obtenir un tel résultat, il faudrait 125 voitures à essence complétant un trajet de 100 kilomètres.

Animaux

Selon l’organisme Reporterre, les spectacles sont éprouvants pour les animaux, mais surtout pour les oiseaux. « Les fortes déflagrations, surtout quand elles sont soudaines, provoquent une augmentation du stress, du rythme cardiaque et de la vigilance des oiseaux », expliquait à Reporterre Jean-Marc Pons, ornithologue au Muséum national d’histoire naturelle (MNHN), décrivant des réactions de panique, des collisions ou des abandons de nid, avec les oisillons dedans. Il va même plus loin en prétendant que chaque spectacle tue des dizaines d’oiseaux. Les animaux domestiques ne sont pas épargnés. La plupart de nos amis à quatre pattes deviennent anxieux, pouvant même se sauver de la maison au son des bruits de détonation. Ils peuvent ainsi se perdre. Si la plupart des gens aiment une telle prestation, les personnes ayant vécu des traumatismes en zone de guerre n’auront pas le même plaisir. D’autre part, les feux d’artifice ne sont pas donnés. Pour avoir été membre du Club Rotary et personne responsable des activités lors des festivités de la fête du Canada, je me souviens que plusieurs membres se questionnaient à propos des feux d’artifice. Certains Rotariens auraient aimé utiliser l’argent des feux, soit une dizaine de milliers de dollars, pour offrir de l’aide aux familles dans le besoin, ou encore accomplir d’autres projets. Y aurait-il une ou des alternatives qui permettraient de mettre les feux