Nicole Fortier Levesque était mairesse de Moonbeam lorsqu’elle a obtenu le siège de présidente à l’Association française des municipalités de l’Ontario (AFMO). Habituellement, il faut être un élu pour participer à l’Association, mais Mme Fortier Levesque a perdu la mairie de Moonbean lors de la dernière élection municipale.
Puisque son mandat comme présidente de l’AFMO devait se terminer en novembre 2023, les personnes autour de la table ont voté une résolution pour accepter qu’il prenne fin lors de la dernière assemblée générale annuelle présentée cette semaine.
Le 24 octobre dernier, Nicole Fortier Levesque s’était inclinée, ayant perdu contre l’ex-candidat conservateur Éric Côté lors des élections municipales. L’AFMO est un forum pour les personnes élues siégeant aux conseils municipaux, aux employés et aux cadres des corporations municipales.
C’est la première fois que la présidence sera occupée par quelqu’un qui n’est pas à la tête d’une municipalité. Mais à partir de maintenant, « si une présidence cesse d’être éligible, la personne en poste est autorisée à terminer son mandat », indique la résolution.
Le maire de Hearst, Roger Sigouin, avait assuré l’intérim depuis le 15 novembre, après la défaite de la mairesse de Moonbeam aux dernières élections municipales. Il maintient son siège à titre de président sortant.
Au total, 14 personnes siègent au sein du conseil d’administration, mais actuellement trois sièges sont à pourvoir. Depuis 2020, l’Association ne peut plus compter sur des employés de soutien. L’un des défis de la présidente sera de pallier ce manque et recruter des membres puisque certaines municipalités ont quitté l’organisation au fil des dernières années.
Un seul duel était à suivre dans la Municipalité de Mattice-Val Côté cette année alors que le maire sortant, Marc Dupuis, devait défendre son poste pour l’obtention d’un deuxième mandat de quatre ans.
Le chauffeur d’autobus professionnel a été en mesure de conserver son siège grâce à un total de 189 contre 102 pour son adversaire, Gaetan Garneau.
Cette campagne électorale a, entre autres, été marquée par la grogne d’une partie de la population qui a subi des augmentations de taxe municipale à la hauteur totale de 13 % lors des deux derniers budgets. Le premier magistrat indique avoir compris le message. « Ben oui, c’est certain qu’on était tous sur la même longueur d’onde. Il y a des choses qui sont arrivées qui étaient difficiles à gérer et il y a des gens qui n’étaient pas contents et ils ont démontré leur mécontentement, mais au bout de la ligne, je crois que les gens ont répondu. Puis maintenant, c’est de prouver dans le prochain quatre ans qu’on peut rebâtir les choses et remettre notre petite municipalité sur la mappe », espère-t-il.
Un total de 291 personnes ont pris le temps de se rendre aux urnes pour faire prévaloir leur droit de vote sur une population de 542 âmes, selon Statistique Canada 2021, mais moins de 350 personnes ont droit de vote.
Les électeurs n’avaient pas à faire de choix en ce qui con- cerne les conseillers puisque seulement quatre personnes s’étaient portées volontaires pour accomplir le travail. Steve Brousseau, Joyce Malenfant et Réginald Manning de Mattice seront à la table, alors que Sophie Gagnon du secteur de Val Côté complètera le conseil municipal.
Cette dernière a rendu plusieurs citoyens de son entourage heureux de son implication étant donné que les gens de Val Côté se sentent souvent oubliés, à plus de 11 kilomètres à l’ouest Mattice. « Avec Mme Sophie Gagnon qui va représenter Val Côté, je suis bien content d’avoir enfin quelqu’un de ce secteur », souligne le maire avec enthousiasme.
Comme il a été mentionné lors de sa campagne, le maire espère que la pandémie soit vraiment en arrière pour être en mesure de faire bouger des choses. « Mais encore une fois, ce n’est pas le travail d’une personne, c’est une collectivité. Donc ça va être le conseil, la communauté et au bout de quatre ans, on va pouvoir juger vraiment les résultats. »
Le dernier scrutin municipal à travers l’Ontario a fait des heureux et des malchanceux ! À Hearst, la population n’a que brassé quelque peu la soupe. Personne ne s’est fait montrer la sortie du conseil municipal. Le seul nouveau visage sera celui de Nicolas Picard qui remplacera Patrick Vaillancourt, ce dernier ayant préféré ne pas se présenter.
Roger Sigouin a obtenu un sixième mandat à la barre de la Ville de Hearst. « C’est un privilège pour moi de servir ma communauté. Oui j’ai encore de l’énergie pour faire une différence, et je pense que le public a voté pour une équipe incroyable qu’on va avoir pour faire avancer les dossiers. »
Le premier magistrat de Hearst a défendu son titre avec 964 votes contre 189 pour Edward Williamson. En entrevue après le résultat du scrutin, Roger Sigouin a clairement indiqué qu’il s’agira de son dernier mandat. « Oui, oui, oui, c’est le dernier », dit-il en riant. « Je suis tombé malade comme bien d’autres, et c’est dans un moment comme ça qu’on voit l’importance d’avoir une équipe fiable en place qui travaille ensemble et pas de manière séparée. Si ça arrive encore, on ne sait jamais, la population n’a pas à être inquiète, la relève est là, on a de bonnes personnes en place. La population a voté pour les bonnes personnes et soyez surs et certains que je vais faire tout mon possible pour que les dossiers avancent », assure le maire.
Les contribuables de Hearst ont entouré le maire de la même équipe. Une seule personne s’ajoute à Josée Vachon, Gaëtan Baillargeon, Daniel Lemaire, Martin Lanoix et Joël Lauzon ; il s’agit de Nicolas Picard.
Après la sortie des résultats lundi dernier en soirée, Daniel Lemaire et Nicolas Picard sont passés à la radio 91,1 dans le cadre de l’émission spéciale portant sur les élections municipales afin de remercier la population d’avoir voté pour eux. « Je me souviens de la dernière fois, j’avais fini sixième avec très peu de votes d’avance », se remémore Daniel Lemaire. « Cette fois-ci, je considère que les gens m’ont fait confiance pour un autre mandat. Merci beaucoup à la population. Je suis bien heureux de faire partie de l’équipe pour les quatre prochaines années. »
Les plus gros dossiers à régler pour la Ville demeurent le manque de logements et de professionnels de la santé. Selon Roger Sigouin, il y a des solutions à court terme. « Notre gros projet est dans les mains d’un consultant et dans les mains d’une entreprise qui construit des maisons de cette envergure-là, il y a des étapes à suivre », indique le maire. « C’est certain que ça peut prendre plus de temps. Il y a un autre plan d’attaque où le Conseil d’administration des services sociaux du district de Cochrane peut investir pour acheter des bâtisses à l’intérieur de la ville, et les transformer en logis pour personnes dans le besoin à tous les niveaux. J’ai commencé à en parler avec certains dirigeants puis ça serait la solution la plus vite pour faire avancer les choses », rassure le maire de Hearst.
Votes
Le taux de participation aux votes a été moins important cette année comparativement à la dernière campagne municipale. Le total des votes à la mairie est de 1153 comparativement à 1666 en 2018.
Copropriétaire du P’tit Marché de Mattice, Gaetan Garneau se lance dans la course à la mairie pour la Municipalité de Mattice-Val Côté. En se présentant, il espère pouvoir améliorer la vie des citoyens de sa communauté.
Pour M. Garneau, il était impensable que le poste de maire soit décidé sans élections. En l’absence de concurrence au maire sortant, M. Garneau s’est donné la tâche d’offrir un choix à sa communauté. « Avec le P’tit Marché, le pouls de la population, je l’ai tous les jours », déclare-t-il. « Ce que j’entendais ne rimait pas avec une élection par acclamation. »
Se disant à l’écoute de ses concitoyens, l’aspirant maire déplore à la fois un excès de zèle et un manque de leadeurship au gouvernement municipal. « Il y a des choses que j’ai vues que j’espère ne plus revoir », soutient-il. « Quand on me dit “ le règlement c’est le règlement ”, c’est bien beau, mais dans des situations spéciales, il faut agir spécialement. »
Il remet aussi en question l’engagement du dernier conseil envers la région de Val Côté, énumérant le peu de services offerts à la population ainsi que le manque d’entretien de la municipalité de la part du gouvernement. « Je suis allé et je n’en revenais pas qu’on puisse faire une job [de piètre qualité] surtout depuis qu’on vient d’augmenter les taxes de 13 % », se désole M. Garneau.
Selon lui, cette hausse de taxe ne concorde pas avec le montant de services offerts aux citoyens. Il reconnait les difficultés financières qui ont réduit le budget de la Municipalité, comme la perte de l’entreprise TC Énergie. Cependant, il prétend que d’autres actions auraient pu être entamées plutôt qu’une taxation plus élevée. « Il y a des plus petites communautés comme Jogues, avec leur Mud Fest […] en sept ans ils ont financé un camion de pompier. En sept ans, c’est quand même mieux que d’aller piger dans les poches du contribuable », affirme le candidat à la mairie.
Il veut donc aller de l’avant, prendre le temps de s’impliquer à fond et mettre en place ce genre de projet dans le but de rallier la communauté. « Un moment donné, il faut tous se relever les manches et travailler ensemble », déclare-t-il.
Le maire sortant de Mattice- Val Côté, Marc Dupuis, tentera une réélection lors des élections municipales. Il demande aux citoyens de lui donner une deuxième chance de démontrer ce qu’il peut faire pour la communauté.
Il a comme souhait un deuxième mandat plus agréable que le précédent. Les quatre dernières années ont été plutôt mouvementées, résume Marc Dupuis, avec la pandémie, la fermeture de l’aréna ainsi que la perte de l’entreprise TC Énergie, qui est venue creuser un gouffre de 23 % dans le budget municipal. Le dernier mandat en a été un de survie selon lui. « Ç’a été un quatre ans difficile. Je n’ai pas eu la chance de pouvoir travailler à apporter de quoi de nouveau parce qu’il y a fallu vraiment se garder la tête en dehors de l’eau avec les pertes qu’on a subies. »
Comme futurs enjeux, le candidat souhaite entre autres trouver une solution pour rendre la conduite sur la route 11 plus sécuritaire, en plus de réduire la limite de vitesse dans la municipalité. Il espère aussi pouvoir créer un coussin financier afin d’alléger les couts de taxes foncières pour répondre aux demandes de services. « On doit se bâtir une réserve pour être capable de minimiser les couts de taxes », souligne le maire. « Avec le besoin de garder les services qu’on a présentement, ça en demande beaucoup. »
Autre situation à surveiller : le développement économique de la région. Selon M. Dupuis, la Municipalité de Mattice-Val Côté bénéficierait d’une diversité d’entreprises, mais que pour l’instant le meilleur serait de rendre les acquis de la Ville plus rentables, citant le cas de l’aréna comme exemple.
« Ensuite c’est d’espérer de trouver des industries qui viennent s’installer dans notre coin », dit-il. « Pas nécessairement des grosses usines, mais des petites et moyennes entreprises. »
Conseillersdéjà élus
Connaissant déjà les conseillers qui siègeront, les quatre personnes ayant été élues par acclamation, le maire Dupuis prend le temps de remercier les conseillers sortants Richard Lemay et Daniel Grenier et de souhaiter la bienvenue aux nouveaux conseillers Réginald Manning et Sophie Gagnon.
« Si je suis réélu, j’ai bien hâte de retravailler avec le conseil pour améliorer notre petite municipalité », indique-t-il.
Martin Lanoix s’est ajouté au conseil municipal de Hearst au cours de la dernière année afin de remplacer le conseiller démissionnaire Conrad Morin.
Le nouveau politicien a assez apprécié son expérience pour solliciter un premier mandat de quatre ans auprès de la population.
Originaire de Hearst, Martin Lanoix travaille dans le secteur de la plomberie et des systèmes de chauffage depuis plus de 30 ans. Des changements dans sa vie professionnelle l’ont amené à habiter Timmins durant trois ans, avant de finalement revenir s’installer à Hearst il y a quelques années déjà.
Son séjour en dehors de la ville lui a permis de voir autre chose et de se créer des contacts. Après un mandat d’un an comme conseiller, M. Lanoix aimerait beaucoup pouvoir continuer les dossiers qu’il a entamés et être en mesure de les mener à terme.
Le point le plus important pour le conseiller sortant est de s’assurer que l’argent des payeurs de taxes soit bien dépensé. Il veut continuer d’être la voix de la population. « En un an, j’ai découvert quelque chose de nouveau. Je ne pensais vraiment pas que la politique était ce que je vois aujourd’hui et j’apprécie. Ça me permet de sortir de ma zone de confort et je partage mon expérience », explique-t-il.
À l’instar des autres candidats à cette campagne, il constate les mêmes défis. « Comme nous le savons, les enjeux les plus importants pour la Municipalité en ce moment sont le manque de logements et le manque de main-d’oeuvre qualifiée ou non. J’aimerais mettre l’accent sur les projets de loyers déjà en cours afin d’accélérer le processus de ces dossiers. »
Pour ce candidat à la campagne électorale, tout passe par le logement. « Aussitôt que le dossier des loyers va déboucher, on va être bon pour procéder et mettre de la pression pour aller chercher des gens d’en dehors de Hearst pour venir travailler. Pour le moment on n’a pas de place pour les loger, donc c’est très difficile », dit-il.
Il aimerait joindre le comité pour les logements tout en maintenant son siège au sein du comité de travail des projets environnementaux. Il estime que plusieurs dossiers risquent d’être très bénéfiques et efficaces pour Hearst.
Joël Lauzon, conseiller sortant du conseil municipal de Hearst, vise une réélection aux prochains scrutins municipaux du 24 octobre. Sa priorité comme conseiller serait d’oeuvrer à accueillir de nouveaux arrivants.
Natif de la région, M. Lauzon se dit fier de son implication communautaire et artistique à Hearst. Il siège à une multitude de comités et est président de la Fondation de l’Hôpital Notre-Dame. Il tente d’être présent dans sa communauté à tous les niveaux et souhaite pouvoir continuer à oeuvrer à son épanouissement. « Hearst, c’est une ville qui me tient à coeur. Je pense être bien placé pour aider dans cette direction-là, avec mon bagage culturel, communautaire et professionnel. »
C’est dans cet espoir d’entraide communautaire que M. Lauzon demande aux électeurs de lui faire confiance pour un deuxième mandat, au cours duquel il souhaite continuer à aller de l’avant avec les projets de logements de la municipalité. « Hearst a toujours été connu comme une place accueillante, mais c’est difficile d’accueillir des gens quand on n’a pas de place à les loger », déplore-t-il.
Il mentionne, entre autres, le programme de logements sans but lucratif de Hearst ainsi que le manque de lits au Foyer des Pionniers. « Oui, les lits ont été approuvés, mais il faut que ça se bâtisse », rappelle-t-il. « Des projets comme ça, ça laisse la place aux gens à venir et revenir à Hearst. »
Un autre sujet auquel il portera un oeil attentif est l’aspect d’appartenance à la municipalité. Le candidat évoque la crise au niveau de la santé qui affecte le pays. Pour lui, il est important non seulement d’attirer des professionnels à Hearst, mais une fois logés, il faut les encourager à rester. « Il nous faut plus de projets comme celui du parc inclusif. C’est ce qui aide à rendre Hearst plus inclusif. »
Cette inclusivité il la souhaite aussi pour les jeunes de la région, quoique la rétention de la jeunesse est un sujet complexe selon M. Lauzon. Ayant lui-même quitté le nid familial pour ses études postsecondaires, il ne croit pas qu’on puisse reprocher à un jeune de vouloir aller voir ailleurs. Il est important de miser plutôt sur ce que Hearst peut faire pour les « réaccueillir ». C’est ce qu’il qualifie d’une bonne rétention. « Il faut qu’on soit capable de garder les jeunes, mais on doit aussi pouvoir les recevoir », souligne Joël. « Quand ils vont étudier ailleurs, ils doivent savoir que Hearst c’est chez eux. »
Le juste milieu dans tout ça, c’est une part rétention des jeunes et une part accueil de nouveaux arrivants. Une recette parfaite pour faire évoluer la communauté de Hearst.
Un premier mandatmarquant
En rétroaction, Joël Lauzon se dit tout de même satisfait de son premier mandat. Malgré les quatre dernières années mouvementées, il se penche sur le positif qui a fait rayonner sa ville. Il réitère la reconnaissance que Hearst a reçue en étant désignée modèle d’accessibilité aux niveaux provincial et fédéral, en plus du maintien des activités du service d’urgence de l’hôpital. « Malgré ce qui se passe ailleurs, on fait bien ici. On est une communauté à regarder comme modèle de gestion. Il y a toujours de la place à l’amélioration, mais on s’est vraiment serré les coudes », résume-t-il.
Depuis plusieurs années, les partis politiques, les élus, les non-élus et les citoyens demandent des changements au niveau de la représentativité selon les résultats des votes lors des campagnes électorales provinciales et fédérales. Pour effectuer cet exercice, devenez neutre : les noms des partis, des chefs ou de leurs idéologies n’ont aucune importance. Avant les années 2000, la politique se jouait entre les rouges et les bleus. Aujourd’hui, des dizaines de partis politiques existent et selon les provinces, ils sont assez populaires pour aller chercher au moins un siège ou obtenir un pourcentage de votes significatif. C’est sans compter les candidats indépendants.
Avec le système actuel des comtés, un siège ne peut plus fonctionner avec autant de partis politiques. Les gouvernements ont tout intérêt à procéder à des changements puisqu’ils en ont le pouvoir. Et, c’est justement là que le bât blesse. Les partis politiques obtenant la majorité grâce au système en place ne sont pas pressés d’entamer le processus. Prenons la dernière campagne électorale de l’Ontario.
À la lumière de ces résultats, pourquoi un parti politique peut-il obtenir tous les pouvoirs alors que plus d’un citoyen sur deux n’a pas voté pour ce parti ? L’autre inégalité se retrouve entre les néodémocrates et les libéraux. Les rouges ont obtenu plus de votes, mais terminent avec moins de députés à Queen’s Park.
Cette semaine au Québec, les écarts sont encore plus importants entre les partis.
L’écart entre les quatre partis de l’opposition est très mince, mais l’un d’eux a 21 sièges et un autre, Québec solidaire, a 1 % plus de votes que les libéraux, mais 10 sièges de moins ! Les conservateurs ont 1,5 % moins de votes que les libéraux, mais pas de siège. Si le vote de chaque électeur comptait vraiment, le gagnant serait le même, mais il serait suivi de Québec solidaire, du Parti Québécois, des libéraux et des conservateurs. En Alberta en 2019, le parti Alberta Party a récolté 9,1 % des votes sans obtenir de siège.
Et pour terminer, au fédéral, la distorsion de la représentativité est beaucoup plus flagrante. Toutefois, contrairement aux provinces, un élément de plus est à considérer puisqu’il ne faut pas permettre à la province la plus populeuse de décider du parti au pouvoir.
On répète souvent que chaque vote compte ! C’est beaucoup moins vrai au fédéral. Le parti politique ayant reçu le plus de votes lors de la dernière élection n’est même pas au pouvoir. Comment justifier qu’avec 7,6 % des votes, le Bloc Québécois a 32 sièges alors que le NPD avec 17,8 % des votes se retrouve avec 25 sièges ? Les verts ont obtenu deux sièges avec 2,3 % des votes alors que le Parti populaire du Canada n’a aucun siège avec 5 % des votes.
Changer de formule
Justin Trudeau avait promis d’apporter des changements au scrutin lors de son premier mandat, mais la complexité du processus a fait reculer tout le monde, même les partis de l’opposition. La même chose s’est passée au Québec lors du premier mandat de François Legault : il avait promis une réforme, mais elle n’est pas venue.
Pourquoi c’est si compliqué ? Parce que la population ne s’intéresse pas à la politique. Si la politique ne touche pas directement le portefeuille des contribuables, ils ne sont pas intéressés. Et, malheureusement, une grande partie de la population sait à peine comment fonctionne la formule actuelle, donc imaginez essayer de leur expliquer une réforme ! Un changement pourrait peut-être intéresser plus de personnes à se rendre aux urnes. Cette semaine au Québec, 66,1 % de la population a voté ; en 2019, 67,5 % des Albertains se sont déplacés pour voter ; à la dernière élection fédérale, 62,3 % des contribuables canadiens ont accompli leur devoir de citoyen ; et finalement, la honte du pays, seulement 43,7 % des Ontariens ont participé à la dernière élection.
En moyenne, deux personnes sur trois votent au Canada. Personnellement, je ne peux pas comprendre qu’il n’y ait même pas une personne sur deux à avoir participé à l’effort électoral en Ontario. Probablement puisque les conservateurs étaient certains de gagner, plusieurs personnes ont préféré demeurer chez eux. C’est pour cette raison qu’on doit changer les choses. Il faut donner plus d’importance à chaque vote.
Chez nos voisins états-uniens, on profite de ce moment pour consulter la population. Il est évident qu’il ne faut pas rendre le vote interminable, mais pourquoi ne pas poser de deux à quatre questions sur les sujets chauds du pays ? On pourrait, par cette façon, éliminer de faux débats. Exemple : Êtes-vous pour ou contre l’avortement ? Êtes-vous pour ou contre le retour de la peine capitale ? Êtes-vous pour ou contre le droit de vote à l’âge de 16 ans ? Sans devenir un référendum, les politiciens pourraient utiliser ces nouvelles données pour prendre des décisions. La politique est malade au Canada. Un changement s’impose et rapidement. Il n’y a pas de solution miracle et on ne trouvera jamais l’unanimité, mais il faut donner l’impression aux citoyens canadiens de faire une vraie différence en se rendant aux bureaux de vote.
Arrivée à Hearst au cours des deux dernières années, Susan Shek tentera sa chance aux prochaines élections municipales du 24 octobre. Mme Shek vise l’un des postes de conseillère alors que son mari, Edward Williamson, tente sa chance à titre de maire de la Ville de Hearst.
Native de la région de Toronto, Mme Shek est encore en processus d’apprentissage concernant la ville de Hearst. Présentement gérante dans un commerce au détail, elle souhaite en apprendre plus sur sa nouvelle communauté. Pour elle, le meilleur moyen de procéder c’est d’être dans le coeur de l’action. « J’ai toujours été impliquée dans ma communauté », raconte-t-elle. « En grandissant, j’ai oeuvré avec l’organisme de formation de premiers soins, l’Ambulance Saint-Jean, pendant une dizaine d’années. »
Selon elle, participer dans sa communauté permet de prendre le pouls de la population et de tisser des liens d’entraide, aspect qui lui a grandement manqué au cours des dernières années, en raison de la pandémie. « Avec la réouverture, j’espère pouvoir prendre part aux festivals et rassemblements », dit-elle. « C’est la meilleure façon de se renseigner sur un milieu, selon moi. »
Nouvelle arrivante, elle observe toutefois des lacunes dans certaines sphères communautaires. Les plus grandes étant la rétention de la jeunesse et le manque de services offerts. « J’aimerais voir les entreprises collaborer plus avec les institutions scolaires de la région », souhaite-t-elle. « Une bonne implication permettrait de stimuler l’intérêt des étudiants à rester en ville, après leurs études. »
En contrant l’exode de la jeunesse de Hearst, elle est convaincue que les entreprises locales pourront grandir et ainsi combler un manque de services. Elle aimerait pouvoir travailler avec les écoles pour savoir comment retenir les diplômés. « Nous avons besoin de développer nos services et nos entreprises locales », précise-t-elle. « Ça va permettre à notre population d’éviter de devoir se déplacer de longues heures et de débourser plus d’argent. »
Représenter une municipalité majoritairement francophone pour une communicatrice anglophone c’est un défi de taille, la candidate au poste de conseillère est au courant. Elle ne se dit pas opposée à l’apprentissage d’une autre langue. « Apprendre une nouvelle langue n’est pas quelque chose à laquelle je m’oppose. Depuis que je suis ici, je peux dire que je suis capable de maintenir une petite conversation en français. » Elle souligne la générosité des habitants et l’accommodation qu’elle reçoit lorsqu’elle tente de s’exprimer dans la langue de Molière.
Susan Shek prend aussi le temps de parler de la candidature de son partenaire, Edward Williamson, qui vise la mairie lors des élections. « Je comprends que certains diront qu’il peut y avoir un conflit d’intérêts si nous sommes tous les deux élus. Les gens diront que je pourrais avoir une opinion biaisée. Je tiens à dire que même si je prône l’entraide et le travail d’équipe, je n’ai pas peur de m’opposer à des politiques que je ne crois pas bénéfiques pour la population. »
Elle réitère qu’en tant que conseillère, son mandat sera de conseiller la mairie en apportant les inquiétudes de la communauté à la table de discussion.
Ayant oeuvré pendant une grande partie de sa carrière en lien avec la Municipalité et le développement économique de la Ville de Hearst, Sylvie Fontaine se présente aux prochaines élections municipales dans le but d’obtenir un poste de conseillère. La Hearstéenne n’est pas à sa première apparition en politique puisqu’elle s’était déjà présentée aux élections provinciales sous les couleurs des libéraux en 2014.
Comme plan d’action, l’aspirante politicienne propose de mettre en place une politique de la famille. Elle souhaite instaurer au conseil de grandes lignes sur ce que la Municipalité veut faire pour venir en aide aux foyers hearstéens. « Ce que je préconise, c’est que la famille [de Hearst] soit au centre de nos décisions », indique-t-elle. « C’est important de nous assurer qu’on ait des gens qui aiment rester et qui veulent déménager ici. »
Mme Fontaine prône de l’aide au niveau des activités offertes, des infrastructures disponibles ainsi qu’un appui pour inciter la population à demeurer dans la région. Pour elle, il est primordial que le conseil municipal ait une volonté politique d’agir en faveur des familles, allant des plus jeunes jusqu’aux personnes âgées. Ces actions, selon elle, pourraient venir développer le sentiment d’appartenance et favoriser l’implication citoyenne.
En conjonction, elle présente un fonds pour les initiatives citoyennes, l’objectif principal étant d’appuyer des initiatives pour et par les citoyens de Hearst, ce qui permettrait de faire valoir les talents locaux ainsi que de mettre en place de nouveaux services et des infrastructures pour répondre aux besoins de la population. « J’ai vraiment le pouls du public et de la population. J’ai beaucoup de connaissances tant au niveau du développement économique que du développement rural. Le rôle de la municipalité c’est d’améliorer la qualité de vie [des citoyens]. »
Pour ce faire, Mme Fontaine propose de mieux consulter la population en ce qui a trait aux gros projets. Elle fait référence au projet Espace Hearst, le soulignant comme n’étant pas prioritaire, tout en indiquant que lorsqu’un projet est mis de l’avant, la communauté doit être informée.
« Espace Hearst, je trouve que c’est un projet pour lequel la population n’a pas été assez consultée », dit-elle. « Plusieurs membres de la population étaient contre et la Ville l’a fait quand même. »
Mme Fontaine souhaite ensuite un programme de développement économique plus agressif. Pour répondre à la crise du logement, il faudrait que la Ville coordonne, en partenariat avec le développement économique, la mise en place d’une coopérative d’habitation.
Selon elle, la Ville tarde à adopter une résolution qui permettra à la Municipalité d’offrir du financement et des appuis aux promoteurs, aux projets immobiliers et aux entrepreneurs. « Ce qui est déjà dans les projets non adoptés, si je suis élue, je veux absolument que ça aille de l’avant, le plus tôt possible. »