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Crainte

Création sans titre - 2024-05-27T140702.001

Le déménagement de la bibliothèque ne plait pas aux citoyens

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Les lettres commencent à affluer au conseil municipal de Hearst concernant le déménagement de la bibliothèque du centre-ville au Centre touristique Gilles-Gagnon – Centre Innovo. Aucune décision n’a été prise pour le moment. L’administrateur en chef de la Ville, Éric Picard, travaille étroitement avec le conseil de la bibliothèque pour essayer d’élaborer un plan comportant plusieurs options qui seraient à leur disposition. Ils ne sont cependant pas encore au point de pouvoir présenter le plan aux élus. Pour sa part, le maire Roger Sigouin ajoute : « Je peux comprendre les gens qui ont des craintes au niveau de la bibliothèque. C’est certain que les gens faut qu’ils comprennent que comme conseil ce n’est pas une décision prise à la légère et pour notre personnel non plus. Quand nous avons fait notre budget et que nous avons accepté un 6,5 %, nous avons demandé au personnel municipal de trouver des manières de sauver de l’argent pour ne pas monter les taxes à 11 % comme nos voisins. »

Parmi les lettres reçues figure celle de Gabrielle Lecours, présidente du BIA centre-ville de Hearst. Elle exprime ses inquiétudes quant à ce déménagement sur la croissance et la prospérité de l’économie locale. « La bibliothèque apporte beaucoup de fréquentation piétonnière à notre centre-ville, ce qui est essentiel au succès de nos entreprises locales. Ce n’est pas seulement un lieu pour les amateurs de livres, c’est aussi une plaque tournante pour des évènements communautaires, des ateliers et d’autres activités éducatives. La bibliothèque joue un rôle essentiel dans la vie sociale et culturelle de notre communauté », écrit-elle.

L’ancienne directrice générale de l’établissement, Francine Daigle, s’est-elle aussi adressée par écrit au conseil municipal. Ayant occupé un poste à la bibliothèque pendant des décennies, Mme Daigle comprend les enjeux entourant la location et la hausse constante des couts. Elle propose toutefois des lieux plus près du centre-ville pour la clientèle principale de la bibliothèque, les personnes retraitées et les piétons. Ce qu’elle suggère, c’est d’utiliser un des deux endroits construits par la Ville, mais qui n’ont pas beaucoup d’achalandage comme Espace Hearst ou Place du Marché de la scierie patrimoniale.

Laurent Vaillancourt, un résident de Hearst, propose pour sa part l’achat d’un des nombreux immeubles à vendre du centre-ville pour y installer la bibliothèque. Il s’agit d’un gros investissement de départ, mais qui serait favorable à long terme. Il souligne aussi l’importance d’avoir un stationnement et un accès facile pour les personnes à mobilité réduite.

Les discussions se poursuivront entre la Ville et le comité de bibliothèque à ce sujet. Pour le moment, aucune autre information n’a été divulguée en ce qui concerne la possibilité de déménager la Bibliothèque publique de Hearst.

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L’intelligence artificielle ne sera pas à l’abri de l’imbécilité humaine !

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Comment devrait-on réagir face à l’arrivée de l’intelligence artificielle (IA) ? Personnellement, je suis inquiet. L’Internet et les médias sociaux devaient révolutionner le monde et c’est tout le contraire qui est arrivé : on a complètement perdu le contrôle. De plus, l’être humain rencontre déjà des difficultés à différencier le vrai du faux, imaginez avec l’arrivée de l’intelligence artificielle.

Premièrement, l’intelligence artificielle a été conçue pour imiter l’intelligence humaine. Grâce à tout ce qui se trouve sur le Web, un programme comme ChatGPT pense et agit comme des êtres humains.

De nos jours, on est forcé d’admettre que les machines génèrent des données beaucoup plus vite qu’il n’est humainement possible d’absorber et d’interpréter un problème donné. Les chercheurs estiment que l’intelligence artificielle représente l’avenir dans les processus décisionnels complexes.

Le côté positif, c’est que l’IA est déjà utilisée par les services de détection des fraudes des établissements financiers, pour la prévision des intentions d’achat et dans les interactions avec les services clients en ligne. On nous dit également qu’elle jouera très bientôt un rôle inimaginable dans le milieu de la santé.

Pour le négatif, comme tout autre outil informatique, entre mauvaises mains, l’IA peut devenir très dangereux. On voit déjà de fausses entrevues envahir le Web. L’IA est en mesure d’imiter exactement la voix de n’importe qui ! Donc, on peut faire dire n’importe quoi à n’importe qui.

Pour les médias comme les nôtres, on fait probablement partie des secteurs d’activité qui seront les plus affectés. Tout autant que les industries vivant des droits d’auteurs.

Emily Bell, directrice du Centre Tow sur le journalisme numérique à l’Université Columbia aux États-Unis, a été interrogée à cet effet et elle ne se voulait pas très rassurante. « Les robots agiront comme un accélérant sur le brasier mondial de la désinformation. Ils exploiteront l’une des failles universelles de l’espèce humaine : sa crédulité et sa propension à croire à des rituels narratifs inventés de toutes pièces. »

Les robots de l’IA peuvent facilement devenir mythomanes pour rédiger un texte d’information. Pour avoir tenté l’expérience sur ChatGPT, je lui ai demandé d’écrire un texte sur la Ville de Hearst. Une bonne partie du texte contenait des erreurs. Entre autres, le texte prétendait que nous avions un accès direct à la baie d’Hudson par la baie James, profitant ainsi du transport par bateau.

Pour l’instant, l’IA n’est pas au point, mais il le deviendra très vite. Ma crainte se trouve au niveau de la règlementation d’un tel outil. Idéalement, des lois devraient être mises en place à l’international et non être différentes d’un pays à l’autre.

Lorsque l’Internet a été commercialisé dans les années 1990, on y voyait un outil révolutionnaire pour le partage de connaissances et de contenus. Difficile de prétendre que les objectifs ont été atteints alors que les sites les plus fréquentés en 2023 sur la planète sont des sites pornographiques.

Par la suite, lorsque les médias sociaux sont apparus au début des années 2000, on y voyait un outil extraordinaire d’échanges qui allait donner un coup de main à faire tomber les barrières de la planète. Près de vingt ans plus tard, on peut mentionner sans se tromper que ce n’est pas le cas. Les derniers sondages indiquent même que les plus de 40 ans délaissent de plus en plus les médias sociaux.

Les gouvernements n’ont même pas encore été en mesure de légiférer sur les contenus des sites Internet et des médias sociaux, et aujourd’hui arrive un nouveau joueur qui risque d’être encore plus dévastateur que les deux autres. On commence à peine à s’attaquer au problème, donc il ne faudrait pas commettre la même erreur une troisième fois.

Les élus à Ottawa travaillent actuellement sur le projet de loi C-27, portant sur l’encadrement de l’IA. Il faut des lois claires pour protéger la population, les droits d’auteurs, contre la fausse information et la vie privée.

Est-ce que l’IA nous offrira la formule d’un remède miracle guérissant tous les cancers ? Pour l’instant, la réponse est non puisqu’elle utilise les données de tous les sites Internet et autres plateformes pour pondre une réponse.

Malheureusement, l’intelligence artificielle ne sera pas à l’abri de l’imbécilité humaine !