Le Nord de l’Ontario pourrait perdre une circonscription fédérale

Le Nord de l’Ontario devra se préparer à un éventuel redécoupage de ses districts fédéraux ainsi qu’à l’abolition du comté Algoma-Manitoulin-Kapuskasing. La Commission de délimitation des circonscriptions électorales fédérales pour l’Ontario publiait un rapport plus tôt ce mois-ci à cet effet.

Le rapport démontre que le Nord de l’Ontario se retrouverait avec neuf circonscriptions. Le comté Algoma-Manitoulin-Kapuskasing sera alors effacé de la carte électorale. Une décision qui vient choquer la députée néodémocrate, Carol Hughes.

« On est très déçus, mais ce n’est pas au sujet de perdre la circonscription Algoma-Manitoulin-Kapuskasing », explique-t-elle. « C’est plutôt de perdre un autre représentant dans le Nord de l’Ontario. »

Ce que la députée d’Algoma- Manitoulin-Kapuskasing déplore, c’est le manque de représentativité et de services qui en découlerait.

La députée déclare ne pas être contre l’apport de changements à une carte électorale, si les besoins se présentaient, mais l’idée de se débarrasser d’un représentant de nord de la province reste difficile à avaler.

« On n’était pas contre des changements s’il y avait un besoin, mais pas de se débarrasser d’un représentant du Nord de l’Ontario », s’exprime la néodémocrate. « C’est une voix de moins dans des régions plutôt rurales où l’on n’a pas accès à l’infrastructure, que ce soit le transport, l’Internet abordable ou des organisations tels qu’ils ont dans le sud pour desservir les gens. On va s’opposer au rapport et on va essayer de changer ça. »

La circonscription d’Algoma- Manitoulin-Kapuskasing se verrait éparpiller dans trois autres comtés. La région de Hearst, elle se verrait regroupée avec dans le comté Timmins-Baie James qui deviendrait Kapuskasing- Timmins-Mushkegowuk.

Question de population

Un raisonnement derrière ce redécoupage se trouve au sein de la population de chaque région. La Commission rapporte « qu’au cours de la dernière décennie, le Nord de l’Ontario a connu une croissance modérée, comparativement au reste de la province. » La représentativité des députés au parlement a donc été jugée superflue.

« Ça fait deux fois qu’on nous dit qu’on devrait perdre deux voix dans le Nord de l’Ontario », raconte Carol Hughes, députée néodémocrate d’Algoma-Manitoulin-Kapuskasing. « Nous, on n’est pas d’accord avec ça. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas une population qui augmente.

Notre population augmente, mais pas aussi vite que celle dans le sud et on ne peut jamais faire compétition avec ça. »

Elle se plaint aussi d’une possible surreprésentation pour les circonscriptions du sud de la province où des régions, comme la ville de Brampton, qui compte 265 kilomètres carrés, se retrouvent avec cinq circonscriptions et si le découpage rentre en vigueur, une sixième circonscription s’ajoutera dans la région. En comparaison, la circonscription d’Algoma- Manitoulin-Kapuskasing actuelle recouvre une superficie de 93 463 kilomètres carrés. Un territoire 352 fois plus grand que la ville de Brampton, mais qui compte sept fois moins d’habitants.

La députée d’Algoma-Manitoulin-Kapuskasing compte défendre son poste et la survie de son district. Les modifications aux circons-criptions n’entreront pas en vigueur avant le 1er avril 2024, au plus tôt, selon le rapport de la Commission.