J’viens de Moonbeam : une chanson pondue en guise de cadeau

Il y a 100 ans, tout près d’un chemin de fer fraichement construit, un village est né. En sortant du train, des pionniers en route vers le Nord ont trouvé des lopins de terre à défricher et à appeler leur nouveau chez-soi, sur un territoire qu’ils nommeront, en très peu de temps, Moonbeam. 

Le bruitage d’un train retentissant en arrière-plan au début de la chanson J’viens de Moonbeam, interprétée par le duo musical Geneviève et Alain, est un clin d’oeil aux parcours des premiers habitants du village qui se sont trouvé sous les « rayons de lune » d’un lieu inconnu, après un long trajet ferroviaire en provenance de l’est du continent. 

L’ajout du bruit d’une locomotive en mouvement était une demande spéciale du père de Geneviève Roberge-Bouchard. Lorsque sa fille lui a joué une version à capella de la chanson, Claude Butch Bouchard a immédiatement pensé d’incorporer le son d’un train pour relier le « tapage de pied » de la chanson à répondre. 

L’homme a tout de suite fait un lien entre les sonorités à l’oreille et les trois décennies d’histoire qu’il traine avec lui de son passé au bord de la route 11. 

« Le train est très important pour le Nord de l’Ontario, pour la création du Nord », souligne Claude. « En fait, c’a été le fil conducteur entre chacun des villages ». 

Lancé, relevé 

Voulant souligner l’anniversaire de son village d’enfance, à sa façon, le père de la chanteuse a lancé un défi hors de l’ordinaire à sa fille : composer une chanson pour agrémenter les festivités de Moonbeam. 

« J’ai proposé comme ça très légèrement et puis on a pu reparler », relate Claude. 

Geneviève dit qu’il est rare pour elle de recevoir une commande de chanson aussi spécifique. Elle a laissé l’idée mijoter un peu, en attendant le moment d’inspiration pour sortir sa plume. « Je voulais que ça vienne naturellement », explique Geneviève qui avoue avoir écrit la chanson en moins d’une heure. 

Le coup de génie est arrivé soudainement. Au milieu du temps des Fêtes, les musiciens et le réalisateur Carl Bastien se sont mis ensemble dans le but de monter la chanson traditionnelle de nature trad et festive. De leur bord, Geneviève et Alain ont enregistré les voix et les instruments. Par la suite, Carl a ajouté une touche plus actuelle dans le son de la chanson pour ne pas oublier qu’elle a été écrite au 21e siècle ! 

Elle a choisi le style de la chanson à répondre, typique d’un réveillon, pour honorer les racines canadiennes-françaises des membres du village. 

Pour le texte, elle s’est inspirée des histoires merveilleuses que son père lui a contées détaillant ses débuts de vie dans le coeur de la forêt boréale. 

« J’ai toujours voulu vivre ce genre de veillée là où il y a l’accordéon, la podorythmie et puis le violon qui jouent », admet Geneviève. 

Pour l’amour 

du village 

Bien que Geneviève Roberge-Bouchard ne soit pas née à Moonbeam, elle a le village de son père dans le coeur depuis toujours. 

C’est par l’entremise de l’art du conte et des talents de son père que l’amour de Moonbeam a germé. 

« Quand j’étais jeune, tous les soirs avant de me coucher, je demandais juste une chose à mon père : raconte-moi une histoire de quand tu étais petit », dit Geneviève. 

À travers les yeux de son père, elle a eu accès à Moonbeam comme un conte de fées. Elle s’est vite approprié le village, même si elle ne l’habitait pas. 

Moonbeam a lancé ses premières activités du centenaire au début de janvier.