Et bien voilà. Pour les gens qui sont à l’écoute de l’émission que j’anime avec Steve Mc Innis à la radio, cette chronique n’est pas une surprise. J’en parle depuis quelques semaines. Vous connaissez déjà mes sujets favoris : l’économie internationale, le changement climatique, la pandémie, et quelques autres. Cette chronique continuera sur la même lancée.
Pourquoi Demain, c’est maintenant ? Pour deux raisons. La première remonte à une émission que j’ai coanimée avec Luc Bussières il y a plusieurs années, qui s’intitulait Demain, c’est tantôt. La seconde est toutefois plus d’actualité. En effet, pour décider ce que nous devons faire aujourd’hui, il faut essayer de se projeter dans l’avenir. Avoir une idée de ce vers quoi nous nous dirigeons (ou nous souhaitons nous diriger) en tant qu’individu ou société est nécessaire afin de prendre les bonnes décisions maintenant.
Donc, dans cette chronique, avec ma petite tête, mes expériences et mes émotions, je partagerai avec qui veut bien mes joies et mes craintes quant à l’avenir de notre civilisation et de la nature. Pour certains, les sujets pourront avoir l’air très différents les uns des autres, mais pour moi, l’un influence l’autre et vice-versa. En fait, et en gardant un beau sourire, j’ai souvent tendance à voir l’avenir de notre monde d’une façon assez pessimiste. Soyez averti. Et ceux à qui cela ne convient pas, je vous suggère d’arrêter ici.
Imaginez cette situation. Vous êtes assis dans un autobus avec le reste de la planète. À l’avant, menant notre autobus, on retrouve nos dirigeants. Principalement, ces dirigeants font partie de deux catégories : nos politiciens (incluant les dictateurs) et nos grandes corporations. Moi, assis quelque part dans l’autobus, j’essaie, au mieux de mes capacités, de regarder où l’on se dirige. Et qu’est-ce que j’aperçois au loin ? Un mur. En brique. Indestructible. Et, je remarque que, depuis des années, on pèse de plus en plus sur l’accélérateur et que le mur se rapproche rapidement. Alors, moi et bien d’autres, on se met à crier à nos supposés amis (qui sont censés être à l’écoute) de ralentir ou sinon il sera trop tard et si nous tardons de le faire, le mur fera de nous de la compote (aux pommes ?). Plus nous approchons, plus le mur devient grand et dangereux. Que faire alors ? Écrire une chronique ? Ouais, ça pourrait m’aider, je suppose. Mais il est clair que crier ne donne pas de résultat. Chanter, danser, tout a été essayé. En fait, tu finis par douter de toi et tu te dis que c’est peut-être toi qui n’as pas de très bons yeux (en passant, c’est le cas). Mais à chaque fois que tu regardes, tu continues de voir le mur. Et là, tu te demandes comment vont survivre tes enfants, tes amis et surtout les plus démunis. C’est souvent un peu déprimant. Ce que tu vois, c’est une forme de suicide collectif. Bouh… Pas très joyeux…
Mais voilà, plusieurs autres observateurs à qui on avait posé la question à savoir si nous allions, comme civilisation, survivre à notre folie, avaient répondu que probablement non. Mais qu’il fallait tout faire même si cela était peu probable. Car il reste encore une chance et pour que cette chance devienne réalité, ce n’est pas d’espoir dont nous avons besoin, mais de courage et de compassion. Courage dans l’action.
Alors me revoici avec ma chronique. Au fil des mois, je tenterai de vous montrer ce mur. Vous pourrez juger de la qualité de mes yeux. Mais, la bonne nouvelle, c’est que ceux qui voient le mur ont une bonne idée de comment l’éviter.
L’extrême canicule qui frappe la Chine depuis le mois de juin n’est pas seulement la plus sévère à avoir frappé la Chine, mais pourrait être la plus sévère dans le monde entier.
L’historien de la météorologie Maximiliano Herrera, en arrive à cette conclusion à cause de trois facteurs: l’extrême intensité de la canicule, sa durée hors du commun et la zone géographique couverte. « Il n’y a rien dans l’histoire climatique » récente qui se compare, « même minimalement », avec ce qui se passe en Chine, déclare-t-il mardi dans le New Scientist.
On ne parle en effet pas juste de records de température, comme ces 45 degrés le 18 août dans la métropole de Chongqing, dans le sud-ouest, la plus haute température enregistrée en Chine en-dehors du désert du Xinjiang. Ou comme ces 34,9 degrés le 20 août dans la même ville, la température minimale la plus élevée jamais enregistrée dans une journée d’août. En fait, plus de 260 stations météo ont rapporté leurs températures les plus élevées depuis que ces stations météo existent, selon les médias officiels.
Mais on parle aussi de précipitations si faibles que des dizaines de cours d’eau sont à leurs plus bas niveaux, et que 66 sont complètement asséchés. En certains endroits du plus important fleuve de Chine (et le troisième du monde), le Yangtze, les débits sont au plus bas depuis 1865. Dans l’ensemble du bassin du Yangtze, les pluies sont de 45% inférieures cette année à la moyenne des dernières années.
La chaleur et le déficit de précipitations affectent une région allant des zones densément peuplées de l’Est jusqu’aux confins du Tibet en passant par les provinces plus agricoles du centre. En date du 22 août, l’estimation faisait état de 2,2 millions d’hectares de terres agricoles affectées par la sécheresse.
« Je ne vois pas quoi que ce soit de comparable en terme d’intensité, de durée, d’étendue géographique ou de nombre de personnes affectées », juge aussi le météorologue Bob Henson, en entrevue au média Axios.
La canicule, qui dure depuis deux mois et demi, pourrait s’étirer jusqu’en septembre.
Certes, le portrait n’est pas réjouissant ailleurs. L’Europe vit ce qui pourrait être sa pire sécheresse en 500 ans. Les États-Unis et le Mexique sont aux prises avec une sécheresse de plusieurs mois. Mais l’intensité de ce qui se passe en Chine —combiné aux autres événements météo extrêmes des dernières années— semble accélérer les discussions sur l’urgence de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d’investir dans l’adaptation aux impacts des changement climatiques en cours.
FRANCOPRESSE – En plus d’annoncer, à nouveau, la modernisation de la Loi sur les langues officielles, la gouverneure générale a établi les priorités du gouvernement dans le discours du Trône qui a ouvert la 44e législature, le 23 novembre. Le gouvernement mettra notamment l’accent sur la relance postpandémique, la lutte aux changements climatiques et la réconciliation avec les peuples autochtones.
« La priorité absolue demeure le contrôle de la pandémie. Pour cela, la vaccination est le meilleur outil », souligne d’emblée Mary May Simon dans le discours du Trône, qui présente les priorités du prochain gouvernement.
1123 Francopresse_Discours du Trône 2021_Mary May Simon_Cr. Inès Lombardo – Francopresse : Arrivée de la gouverneure générale, Mary May Simon, au Sénat pour la lecture du discours du Trône qui lance la 44e législature canadienne. (Crédit : Inès Lombardo – Francopresse)
Au niveau de la relance économique, le gouvernement prévoit de prolonger certaines mesures d’aide et d’ajouter des mesures pour les secteurs encore touchés par la pandémie.
Sur le plan économique, le gouvernement s’adresse surtout aux familles en réitérant son engagement d’offrir un système national de garderies à 10 $ ainsi qu’en établissant des priorités pour lutter contre la hausse du cout de la vie.
Il établit à cet effet deux priorités, soit l’accès au logement abordable en collaboration avec les municipalités et l’accès à la première propriété en créant un « programme de location avec option d’achat ».
L’opposition insatisfaite
« Les étudiants des collèges ou des universités renoncent de plus en plus à l’idée de s’acheter une maison. Les travailleurs ont de la difficulté à faire le plein d’essence […] Tous les mois, à travers le pays, les files s’allongent devant les banques alimentaires. Les réalités que vivent les familles canadiennes ont l’air d’être largement ignorées des libéraux », a fustigé Erin O’Toole, chef du Parti conservateur.
1123 Francopresse_Discours du Trône 2021_Erin O’Toole_Cr. Inès Lombardo – Francopresse : Le chef conservateur Erin O’Toole a déploré le manque d’engagement clairs pour la relance économique. (Crédit : Inès Lombardo – Francopresse)
« Rien dans le discours du Trône ne règle l’inflation, le cout de la vie, la crise d’unité nationale. Il n’y a aucun plan pour faire en sorte que les gens travaillent », a-t-il insisté en présentant son parti comme la voix des Canadiens en matière d’économie.
Même son de cloche du côté du chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh : « On dirait que le gouvernement s’essouffle. Il ne répond pas à l’urgence et aux problèmes que les gens traversent en ce moment. »
1123 Francopresse_Discours du Trône 2021_Jagmeet Singh_Cr. Inès Lombardo – Francopresse : Le chef du NPD croit que le gouvernement actuel s’essouffle et n’arrive pas à répondre aux urgences du moment. (Crédit : Inès Lombardo)
Une Loi sur les langues officielles modernisée
Le discours, intitulé Bâtir une économie résiliente : un avenir plus propre et plus sain pour nos enfants, a été présenté en anglais, en français et en inuktitut, une première dans l’histoire du pays.
Alors que le français a occupé peu de place dans l’annonce des priorités du gouvernement, la gouverneure générale a lu plus du deux tiers des quatre pages de sa présentation d’ouverture en français.
Tout comme dans le discours du Trône de 2020, le gouvernement s’engage à moderniser la Loi sur les langues officielles.
« Le gouvernement redéposera sa proposition de Loi visant l’égalité réelle du français et de l’anglais et le renforcement de la Loi sur les langues officielles », a assuré la gouverneure générale.
Le discours souligne également l’importance d’appuyer les communautés de langues officielles en situation minoritaire ainsi que de protéger et de promouvoir le français au Québec comme à l’extérieur de la province.
Pour le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, la « Loi sur les Langues officielles du Canada devrait s’attarder à protéger le français à l’extérieur du Québec, puisque le français à l’intérieur du Québec pourrait et devrait n’être protégé que par l’intervention de l’Assemblée nationale qui, à la fois, a une meilleure volonté, une meilleure vision et une meilleure légitimité en la matière ».
1123 Francopresse_Discours du Trône 2021_Yves-François Blanchet_Cr. Inès Lombardo – Francopresse : Pour le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, la Loi sur les langues officielles devrait protéger le français à l’extérieur du Québec et laisser la province appliquer ses propres mesures de protection. (Crédit : Inès Lombardo – Francopresse)
Le chef conservateur a quant à lui rappelé que le dossier des langues officielles était « une priorité, mais les libéraux ne font rien depuis six ans ».
Le projet de modernisation de la Loi sur les langues officielles, déposé quelques jours avant la fin des travaux parlementaires en juin dernier, est mort au feuilleton au moment du déclenchement des élections en aout.
À la sortie d’une rencontre du Cabinet, mardi, la ministre des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor, a réitéré qu’elle travaillait « d’arrachepied » pour redéposer le projet de loi C-32 « d’ici 100 jours ».
La question de l’environnement et de la lutte aux changements climatiques occupe une place importante dans le discours du Trône.
Le gouvernement veut miser sur une augmentation du prix de la pollution en investissant « dans les transports en commun et [en rendant] obligatoire la vente de véhicules zéro émission ».
La création d’une Agence canadienne de l’eau est également prévue pour protéger les océans et « aider les agriculteurs ».
L’accent est aussi mis sur l’importance de « plafonner et réduire les émissions des secteurs pétrolier et gazier, et aller plus vite vers une électricité complètement carboneutre. »
Pour le chef du Bloc québécois, « il ne faut pas que plafonner les émissions du secteur pétrolier, mais bien plafonner la production, parce qu’ultimement, il n’y aura pas de réduction des émissions si on augmente la production ». Il souhaite au nouveau ministre de l’Environnement, Steven Guilbault, de ne pas tomber dans ce piège.
Le chef néodémocrate, Jagmeet Sing, a de son côté déploré le fait que le discours du Trône ne réponde pas à la crise climatique «avec des premiers pas faciles à faire».
Des « actions concrètes » pour la réconciliation
Le discours du Trône accorde une place continue à la réconciliation.
La gouverneure générale a d’ailleurs réclamé des gestes concrets envers la réconciliation dans son message d’ouverture : « Nous devons transformer la culpabilité qui nous accable en actions concrètes », a-t-elle indiqué.
Ces actions se présentent, entre autres, par des engagements vers l’élimination des « avis à long terme sur la qualité de l’eau potable », par la consultation des communautés autochtones dans les projets de relance économique et par la création d’un « monument national à la mémoire des survivants [des pensionnats autochtones] et en nommant un interlocuteur spécial chargé de faire avancer la justice concernant les pensionnats autochtones ».
Photo principale : Francopresse : La gouverneure générale et le premier ministre du Canada installés pour la lecture du discours du Trône. (Crédit : Capture d’écran – CPAC)
Gagner sa vie en luttant contre les changements climatiques, est-ce possible ? C’est ce que fait Noémie Bussières, originaire de Hearst et qui travaille à titre de conseillère en développement durable pour la Ville de Saguenay au Québec depuis quelques mois.
Je connais Noémie depuis près de 15 ans. On s’est rencontrées au secondaire lors d’une activité de leadeurship pour les parlements d’élèves. Le contexte dans lequel j’ai rencontré Noémie démontre un peu à quel point elle a toujours été une personne engagée. À cet égard, on se ressemble beaucoup. Au secondaire, on avait toutes les deux participé à la fondation d’un club écolo dans nos écoles respectives (à Hearst et à Kapuskasing). J’ai toujours perçu Noémie comme une personne très engagée dans la lutte climatique. En 2012, on a suivi ensemble un cours sur le progrès à l’Université de Hearst et c’est à ce moment que notre volonté de changer les choses s’est renforcée. Noémie a poussé la note beaucoup plus loin que moi puisqu’elle en a fait sa carrière.
Après son baccalauréat, elle s’inscrit à un Diplôme d’études supérieures spécialisé en écoconseil à l’Université du Québec à Chicoutimi. L’objectif de ce programme est de former des gens aptes à cerner les enjeux sociaux liés à l’environnement et à accompagner les différents acteurs du milieu à voir comment ils peuvent se transformer pour lutter contre les changements climatiques. Elle a d’ailleurs développé une politique de développement durable pour l’Université de Hearst lors de son stage.
Présentement, son emploi à la Ville de Saguenay consiste à conseiller sur les meilleures pratiques à prendre pour mettre en œuvre le développement durable. Un des gros dossiers est le plan de gestion des matières résiduelles qui doit être renouvelé tous les sept ans en consultation avec le public. Entre autres, elle sensibilise les citoyens à comment bien se départir des déchets, recycler et composter. Selon elle, il est beaucoup plus facile au Québec de se départir des matières dangereuses qui ne devraient jamais aller au dépotoir tel que des ampoules au mercure, des piles ou des restes de peinture puisqu’il existe des écocentres qui s’occupent de ramasser et de gérer toutes ces matières gratuitement.
Comme dans tout travail, il y a des défis. « Quand j’ai travaillé pour la Municipalité régionale de comté (MRC) Vallée-de-la-Gatineau, j’accompagnais les entreprises pour l’arrivée du bac brun. Ce n’était pas toujours facile parce qu’il fallait transformer les façons de faire pour instaurer le compostage et parfois il y avait de la résistance », me raconte-t-elle. « J’ai vraiment l’impression de faire une différence, c’est pour ça que j’aime ça. C’est super motivant. Ce sont des projets de longue haleine, mais qui vont avoir un grand impact. » Elle a d’ailleurs eu la chance d’accompagner des familles dans leur transition écologique lorsqu’elle travaillait pour un organisme sans but lucratif à Gatineau.
Bien qu’elle soit installée au Québec depuis quelques années, Noémie est toujours une fière Franco-Ontarienne du Nord de l’Ontario. Elle n’est pas fermée à l’idée de revenir dans la région, mais pour l’instant elle et son conjoint, Jonas, aussi de Hearst, sont bien installés. Les opportunités de carrière dans son domaine sont aussi très rares dans le Nord de l’Ontario. Il sera intéressant de voir comment ceci va évoluer dans l’avenir puisqu’au Québec, le compostage obligatoire a créé beaucoup d’emplois.
Lorsque je lui ai demandé pourquoi, selon elle, c’était important de faire des efforts pour lutter contre les changements climatiques, elle m’a répondu : « Comment résumer ça ? C’est l’enjeu de notre siècle, tout le monde a son rôle à jouer en tant qu’individu, mais aussi à tous les paliers de gouvernement. Il nous reste moins d’une décennie pour faire des changements, alors toutes les actions et les projets sont importants ». Ce que je retiens de ma rencontre avec Noémie est que même si on n’occupe pas un poste de conseillère en développement durable comme elle, il est possible et nécessaire de faire des changements au niveau individuel ou même au sein des organismes dans lesquels on est impliqués ou on travaille. De mon côté, je vais tenter de penser davantage en termes de développement durable et de lutte contre les changements climatiques lorsque je siège à des conseils d’administration.