Dans le temps comme dans le temps : Vivre dans les années 50 -Avant la partie ouest des rues Edward et Alexandra

Dans les années 50, M. Arthur Bernard avait une ferme au coin de la 15e Rue et de la rue Front. La ferme longeait la 15e Rue. Dans les années 50, alors que je demeurais au 1124 rue Prince, M. Bernard louait ou possédait aussi un grand enclos avec plusieurs chevaux, allant de la 15e Rue jusqu’à la 12e Rue et si je me souviens bien, de ce qui est aujourd’hui la rue Edward jusqu’à la rue Alexandra. Son enclos était entouré d’une clôture. Je me rappelle que tous les printemps, il brulait le vieux foin de son enclos afin de produire de la belle herbe verte pour les chevaux. J’étais fasciné de le voir bruler le foin. Souvent, le feu brulait à plusieurs endroits dans le champ, mais les flammes ne dépassaient jamais un ou deux pieds de hauteur et je ne l’ai jamais vu perdre le contrôle du feu. La section brulée laissait une terre très noire et j’étais émerveillé de voir cette terre noire et dénudée se transformer en un jardin d’un vert éclatant dans l’espace de deux semaines.

Je crois qu’il élevait des chevaux surtout pour les compagnies de bois des environs. On se servait encore surtout des chevaux dans le bois, malgré la machinerie qui commençait à se faire valoir. J’allais souvent avec mes amis jusqu’à la clôture, on appelait les chevaux (on avait entendu M. Bernard en nommer quelques-uns) et ils venaient nous voir pour se faire flatter. Parfois, on voyait certains des « grands » du village qui osaient sauter sur le dos d’un cheval pour faire un tour.

Au sud de l’enclos de M. Bernard, le long de la rivière, il y avait une pompe à l’eau. Cette eau était distribuée par la Municipalité aux maisons du village. Ce n’est qu’au milieu des années 50 que la Municipalité a fait construire une usine de traitement de l’eau potable. Je me rappelle d’avoir quelquefois vu de l’eau pleine de boue sortir du robinet.

À l’ouest de la pompe à l’eau, il y avait ce qu’on appelait la plage de la rivière Mattawishkwia. Plusieurs jeunes de Hearst se sont baignés à cette plage durant les années 40 et 50.

En hiver, je me souviens aussi des grosses motoneiges bleues de messieurs Boutin et Alex Bubnick qui traversaient le champ avec des élèves de Wyborn.

Il y avait aussi un grand champ à l’est, à partir de la clôture de l’enclos jusqu’au ruisseau. Ce ruisseau partait de la rivière allant vers le nord vis-à-vis la 11e Rue et bifurquait ensuite vers l’ouest un peu passé la rue Alexandra et retournait vers le nord presque en ligne avec la 13e Rue pour passer la rue Front. Laurent Vaillancourt m’apprend que ce même ruisseau avait aussi deux autres branches qui allaient vers l’est du village. Nous allions souvent jouer à la balle et à d’autres jeux dans ce champ. Nous avons aussi passé beaucoup de temps le long du ruisseau à capter des ménés et des petites carpes. Il y avait aussi en face de chez nous, sur ce terrain, ce qui restait d’un bâtiment quelconque rectangulaire. On m’a toujours dit qu’il s’agissait d’un dépôt de munitions pendant la Deuxième Guerre mondiale. Au début des années 60, je crois, la municipalité a agrandi les rues Edward et Alexandra jusqu’à la 15e Rue. Plus tard, on a rempli le ruisseau qui, aujourd’hui, coule sous la terre, dans des tuyaux.