SOUVENIRS et LEÇONS DE VIE DE TERRY WEST : PARTIE 1, Hearst des années 50-60
Terry West m’a rapporté plusieurs souvenirs et anecdotes, certains pas très jolis selon ses dires, dont il a tiré de nombreuses leçons de vie !
– Chaque printemps, il attendait et allait vérifier si cette année-là, la glace emporterait le pont au bas de la 9e Rue et il a pu le constater une année fatidique. (Il semblerait que ça s’est produit au moins trois fois.)
– Il se souvient être descendu au même pont de la 9e Rue pour voir « le Finlandais » qui s’était pendu, mais il n’a vu que la corde parce qu’elle avait été coupée et le corps enlevé.
– L’angoisse partagée de la disparition de l’avion de Maurice Bégin avec Rolland Marier à bord, et le chagrin lorsqu’ils ont été retrouvés morts.
– Le transfert d’électricité des génératrices Delco de M. Nipperrath à Ontario Hydro. Le ministre de l’Énergie est venu en ville et vingt-et-un jeunes garçons, dont Terry, l’ont accueilli avec une salve de vingt-et-un coups de canon. Puis, dans la soirée, les gens se sont rassemblés dans l’aréna avec seulement la moitié des lumières allumées. Au moment prévu du transfert, toutes les lumières ont été éteintes pendant une minute complète, après quoi le passage à Ontario Hydro a été effectué et Terry a trouvé la nouvelle électricité si brillante, tellement meilleure. Ce n’est que bien plus tard qu’il s’est rendu compte que le délai d’une minute devait donner à M. Bert Achilles une chance d’allumer toutes les lumières afin de rendre l’aréna plus lumineux.
– Les vagabonds vivant dans « la jungle » le long des rails de chemin de fer ou la foule qui regarde un vagabond sans-abri en train de manger dans les poubelles derrière le Star Café (inspiration pour deux histoires de son livre « Run of the Town »).
– La nuit où la LCBO a brulé et les pompiers, tous bénévoles, ont sauvé une bonne partie de l’alcool en le cachant dans la neige, mais le bâtiment a été détruit.
– Quand Terry avait 5 ans, il n’y avait qu’un seul théâtre en ville, le Royal, et une seule représentation en soirée, à 20 h. Un film d’Amos et Andy est arrivé en ville. Terry voulait le voir désespérément. Son père et sa mère ont refusé catégoriquement. Il a quitté son appartement au-dessus du magasin West, en larmes. Dans la rue, le groupe habituel d’hommes qui se rassemblait devant le magasin durant les nuits chaudes a eu pitié de lui et a commencé à jeter de l’argent sur le trottoir. Terry s’est précipité pour le ramasser et s’est dirigé vers le Royal de l’autre côté de la rue. Trop jeune pour compter, il a levé les mains pleines de monnaie à Mme Boucher au guichet, qui a choisi le droit d’entrée de trente cents. Il a pu entrer. Le problème c’est qu’il devait être à la maison à 21 h. Le film était tellement bon que Terry est resté jusqu’à la fin. Gros problèmes en arrivant à la maison !
– Terry se souvient des gens qui l’ont pris à part aux danses quand il était plus vieux pour lui raconter comment ses parents et West & Co. avaient mis de la nourriture sur leur table, eux qui n’avaient pas les moyens de payer pendant la Dépression. C’étaient généralement des moments pleins d’émotions, qui ont approfondi le respect de Terry pour ses parents ayant mis en pratique leurs croyances et leur foi, en partageant sans faire d’éclat ni attirer l’attention. Une autre leçon de vie.