Relever le défi d’être une maman ado

Devenir maman à l’adolescence, c’est un défi qu’a dû relever Myriam Lévesque il y a près de 15 ans alors qu’elle était en 12e année. Elle raconte avoir eu un choc lorsqu’elle a vu la deuxième ligne sur le test de grossesse, puisqu’elle avait toujours des relations sexuelles protégées avec son chum de l’époque. Pour Myriam, l’avortement n’a jamais été une option : elle était enceinte, elle devait assumer sa parentalité malgré son jeune âge. 

Myriam n’a pas eu le courage d’en parler à ses parents ; ce sont eux qui ont fini par deviner. La réaction en a d’abord été une de surprise et de colère, mais ils l’ont rapidement appuyée dans sa décision de garder le bébé, ce qui a fait toute la différence pour Myriam. Ils l’ont hébergée pendant plusieurs mois et l’ont aidée à s’acclimater à son nouveau rôle de maman. 

Finir le secondaire était une priorité pour Myriam. Grâce à l’appui de l’école et de certains professeurs, elle a réussi à obtenir son diplôme dans les délais prévus. La jeune maman raconte cependant qu’elle n’a pas suivi ses amies au postsecondaire, ce qui lui donne l’impression d’avoir raté une partie de sa jeunesse. Elle a préféré rester à Hearst pour s’occuper de son bébé et s’inscrire à un cours en ligne quelques années plus tard, en administration de bureau. 

Selon Myriam, mis à part le fait de devoir apprendre à s’occuper d’un enfant et de maturer rapidement, un des grands défis d’être une maman adolescente est de vivre avec le jugement des autres. Elle raconte s’être souvent fait dévisager du regard. Ses parents ont aussi eu à subir ces pressions. Myriam conseille aux adolescentes qui sont enceintes de laisser faire ce que les gens disent et pensent d’elles. « Mets ça de côté, pense à toi et entoure-toi de personnes qui vont t’appuyer, et sans te mettre à terre, parce que ce n’est pas facile. » Elle suggère aussi aux pères de soutenir les mamans et de s’impliquer dans la vie de l’enfant. « Apprenez à changer des couches ; l’aide fait une différence, tout ce qu’on a besoin, c’est du soutien », conseille-t-elle. Myriam raconte avoir été chanceuse, car le père de ses plus vieux Kaylee (14 ans) et Nathan (12 ans) a toujours été présent malgré le fait qu’il habite à Kapuskasing et elle à Hearst. 

Aujourd’hui, Myriam considère que les défis d’être une maman ado sont loin derrière elle. Son conjoint, Patrick, a toujours considéré les enfants de Myriam comme les siens. Avec lui, elle a eu un autre enfant, Arielle, maintenant âgée de 10 ans. Myriam voit sa plus vieille approcher l’âge qu’elle avait lorsqu’elle est tombée enceinte et souhaiterait que sa fille aille aux études. « Je ne veux pas qu’elle vive le struggle d’être teen mom », dit Myriam. 

Pour ses parents, Myriam est une fierté puisqu’elle s’est toujours occupée de ses enfants même s’ils l’ont beaucoup aidée. La jeune mère affirme que si elle pouvait retourner en arrière, elle ne changerait rien au monde. 

« Si je n’étais pas tombée enceinte à 17 ans, je n’aurais pas mes enfants en ce moment. Ça n’a pas été facile, mais l’appui que j’ai eu a rendu tout ça possible. »