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Marcel Girouard est né à Moonbeam en 1938, dans la maison des grands-parents paternels. Sa mère, Rose-Annette Simard, est d’Alma (Lac-Saint-Jean) alors que Donat Girouard, son père, est originaire de Sturgeon Falls. Marcel raconte que le hasard a fait que ses deux parents arrivent à Moonbeam la même année (1917) avec leurs parents respectifs qui viennent s’y établir pour cultiver.

Comme Marcel était enfant unique jusqu’à l’âge de 9 ans, il s’amusait souvent avec un cousin de son âge. Jusqu’à ses 6 ans, alors que sa mère enseignait dans un rang, Marcel passait beaucoup de temps sur la ferme laitière de son grand-père, car son père y travaillait. Il conserve de très bons souvenirs du temps passé sur la terre et se rappelle qu’il suivait son grand-père partout. Même des années après, alors que ses parents déménagent au village de Moonbeam, Marcel allait y passer ses étés pour aider à faire les foins et autres. Après avoir laissé la terre, son père est devenu ce qu’on appelait un boucher ambulant et faisait la run de viande de Mattice à Smooth Rock. L’hiver, le jeune garçon s’occupait à pelleter la patinoire du village pour jouer au hockey avec des voisins. Ce fut aussi à un jeune âge qu’il fait ses premiers essais en ski ; il utilisait ceux de sa mère. Il se souvient très bien que sa mère avait payé 6 $ pour son équipement complet, c’est-à-dire les skis, les pôles, l’attelage et les bottes. C’était dans les années 1930 et elle avait passé sa commande du catalogue Eaton.

On ressent chez Marcel une grande fierté lorsqu’il parle de sa mère qui était enseignante. Celle-ci continue d’oeuvrer dans ce domaine même après avoir eu ses enfants (Marcel en 1938, puis un frère en 1947 et un autre en 1954), phénomène quand même assez rare pour l’époque et même pas vraiment encouragé par les prêtres.

Une fois sa douzième année complétée en 1956, Marcel, qui vit toujours à Moonbeam, travaille à la Spruce Falls (moulin de papier à Kapuskasing) comme helper mill right. Durant l’été 1958, il travaille au Remi Lake Park. C’est cette même année que le parc ouvre ses portes aux campeurs et au public, donc il effectue diverses tâches pour ce grand évènement et est gateman durant la saison. Fasciné par les changements au niveau des prix, il rapporte qu’il n’en coutait que 75 cents par jour pour camper et 2,25 $ pour la fin de semaine (trois jours).

En 1960, il s’inscrit au programme de technicien en foresterie à la Ontario Forest Rangers School à Dorset. Il s’investit trois semaines de plus pour obtenir ses papiers comme mesureur de bois.

Le 1er novembre 1961, il accepte un travail pour le Lands and Forest (maintenant connu sous MNR) à Hearst, comme mesureur de bois. Toujours sous cette même tutelle gouvernementale, il travaille un an pour Fontaine Lumber comme mesureur pour la coupe de bois sur le Rogers Road.

Jusqu’en 1966, il se retrouve dans le département de Timber (forêt) du Lands and Forest, alors il estime le volume de bois debout (cruising) pour Georges Blight. Toujours dans la division timber, son travail constitue à assigner des permis de coupe de bois pour les colons sur des terres à Kapuskasing. Fait intéressant, les hommes mariés avaient droit à 150 cordes alors que les célibataires bénéficiaient de la moitié de ce montant, donc 75 cordes. À noter que le Lands and Forest (MNR) de Hearst faisait partie du District de Kapuskasing, donc pour obtenir sa permanence le jeune technicien chevauche entre Kapuskasing et Hearst.

Quelques années plus tard, il est embauché comme Development Control Officer pour aider au développement des territoires non organisés comme Jogues, Coppell et St-Pie X. Le MNR était plutôt composé d’anglophones, donc les politiciens mettent de la pression pour que les franco-phones soient représentés et entendus, ce qui a valu quelques promotions à M. Girouard puisqu’il était bilingue.

À suivre la semaine prochaine…