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Moins d’heures pour les étudiants internationaux, coup dur pour les employeurs

Il y aura un grand changement en septembre prochain au sein de certaines entreprises à Hearst, avec l’abolition du programme qui ne limitait pas les heures travaillées des étudiants internationaux hors campus. Cette limite aura des répercussions considérables pour les employeurs locaux dans de petites communautés comme celle de Hearst, qui risque de manquer de personnel. 

Pour la directrice générale de La Maison Verte, Mireille Morrissette, et celle de Maison Renaissance, Jessica Baril, la situation est préoccupante. 

« L’année passée, nous avons pu compter sur plusieurs étudiants de l’Université de Hearst qui travaillaient de nombreuses heures. Cette année, avec la nouvelle limitation, ce sera un défi de taille. » – Mireille Morrissette
Photo : Mireille Morrissette

Mireille Morrissette 

« Nous aurons besoin de 60 employés cet automne pour une période de trois mois afin de mener à bien l’empaquetage de nos produits, » explique Mireille Morrissette. « L’année passée, nous avons pu compter sur plusieurs étudiants de l’Université de Hearst qui travaillaient de nombreuses heures. Cette année, avec la nouvelle limitation, ce sera un défi de taille. » 

Par contre, Mme Morrissette a encore de l’espoir, car il y a un certain nombre d’étudiants qui vont faire quelques heures de travail ailleurs et venir compléter le reste de leurs heures sur les 24 par semaine à La Maison verte. En plus, l’entreprise a d’autres employées qui sont des femmes originaires de la région, mais elle compte aussi sur les étudiants internationaux qui sont inscrits à l’Université de Hearst pour assurer sa production. 

Mireille reconnait que la loi pourrait même entrainer des retards de production, en particulier parce qu’elle risque de perdre des employés expérimentés qui ont d’autres emplois, laissant La Maison Verte avec une main-d’oeuvre moins formée en commençant cette année par de nouveaux étudiants. « La rapidité et la performance sont essentielles pour nous, » souligne-t-elle. « Si nous ne pouvons pas compter sur les étudiants internationaux pour travailler autant qu’avant, nous risquons de ne pas finir l’empaquetage à temps, surtout avec les couts supplémentaires associés au chauffage de nos serres en hiver. » 

Pour Mme Morrissette, même si elle veut toujours offrir de bonnes conditions de travail à ses employés, elle prévient que l’augmentation prévue du salaire minimum en novembre va mettre davantage de pression sur les budgets déjà serrés. 

Originaire de Hearst, Mireille Morrissette a construit une carrière solide dans sa ville natale après avoir obtenu un diplôme d’études collégiales en relations publiques à La Cité collégiale d’Ottawa en 2014 et un baccalauréat en administration des affaires à l’Université de Hearst en 2017. Ensuite, Mme Morrissette a commencé sa carrière professionnelle par des stages et des formations avant d’occuper le poste d’adjointe à la direction de La Maison Verte de janvier 2020 à septembre 2022. 

Depuis son retour, elle est désormais à la tête de l’entreprise appartenant à l’Association Parmi-Elles, un collectif qui vise à créer des emplois pour les femmes de la région. Sous sa direction, La Maison Verte a poursuivi sa mission de gestion des opérations, des ressources humaines et des finances, tout en s’adaptant aux défis économiques locaux. 

« Nous ne pouvons pas envoyer les résidents chez eux à cause d’un manque d’employés. » – Jessica Baril
Photo : Ndery Dione

Jessica Baril 

À la Maison Renaissance, Jessica Baril gère un centre de traitement résidentiel pour la toxicomanie. Avec une clientèle principalement masculine provenant de tout le nord de l’Ontario, c’est un pilier dans la communauté depuis plus de 40 ans. Jessica, originaire de Hearst et qui a travaillé pendant dix ans comme conseillère clinique pour les résidents avant de devenir directrice générale il y a cinq ans, est bien consciente des défis que cette nouvelle loi représente pour son organisme. 

Pour Jessica aussi, la situation est préoccupante. « Tous nos employés étudiants étrangers ont d’autres emplois, et ils seront désormais obligés de réduire leurs heures de travail ici, » explique-t-elle. « Les postes à temps partiel, en particulier ceux occupés durant les weekends et les postes à temps occasionnel pour des remplacements, sont majoritairement tenus par des étudiants internationaux. » 

Maison Renaissance, qui fonctionne 24 heures sur 24, ne peut pas se permettre de manquer de personnel. « Nous ne pouvons pas envoyer les résidents chez eux à cause d’un manque d’employés, » dit Jessica. Afin de compenser le manque d’effectif, elle pense faire appel au personnel administratif pour combler les heures, mais cela pourrait entrainer une augmentation des couts. « Si nous devons offrir des heures supplémentaires pour combler les lacunes, cela affectera notre budget déjà serré. » 

L’adjointe aux finances et chargée de faire l’horaire des employés à Maison de Renaissance, Debbie Paquin, mentionne aussi que la loi aura un impact sur l’organisme, car le syndicat exige de donner 16 h comme temps partiel aux étudiants internationaux toutes les fins de semaine. 

Mme Baril exprime également ses inquiétudes quant à la capacité de son organisme à attirer et à retenir les étudiants internationaux dans ce nouveau contexte. Mais elle réfléchit à l’éventualité d’embaucher d’autres employés pour combler les postes à temps partiel et occasionnels, bien que cela implique des défis de recrutement dans un marché du travail déjà difficile.