Si vous êtes comme moi, vous avez surement plusieurs vêtements qui dorment dans votre garde-robe, parce qu’ils sont trop petits, trop grands, pas assez ci, trop ça ou pu à la mode. Le secteur du textile est un grand pollueur et utilisateur d’eau ; cette surconsommation de vêtements a donc un impact écologique énorme. Ainsi, une des façons de réduire notre empreinte écologique quand vient le temps de sélectionner notre garde-robe est l’achat de vêtements usagés, qui est popularisé avec le terme anglophone thrifting (magasinage dans les friperies).
Mireille Gosselin s’intéresse au thrifting depuis l’âge d’environ 9 ans. Ce qui lui a d’abord plu dans les friperies est le triage par couleurs. Ensuite, elle s’est rendu compte qu’elle pouvait découvrir une panoplie de vêtements en bonne condition à de super bons prix. Plus tard, elle a constaté la valeur écologique de l’achat d’occasion. À ce jour, environ 98 % de sa garde-robe est usagée.
Mireille a transformé sa passion pour les friperies en entreprise, La Preloved Shop. Par le biais de son entreprise, elle essaie d’éliminer le stigma négatif envers le magasinage usagé : « C’est pour tout le monde. On peut tous profiter de ça, on peut tous aider l’environnement en magasinant usagé, c’est un plus plus ». Pour elle, la mode n’a aucune importance, le conseil qu’elle donne à ses clientes qu’elle surnomme affectueusement ses fashionistas, c’est « sois toi ».
Le nombre de clientes qui magasinent à la boutique de Mireille pour des raisons écologiques est en croissance : « On est dans une phase, je ne veux pas dire une phase parce que j’espère que ça va rester… dans une belle grosse vague écolo. Ce n’est pas juste pour le linge usagé, mais vraiment tous les aspects. »
Mis à part le temps à investir dans la chasse aux trésors, il n’existe aucun désavantage à magasiner usagé selon Mireille. D’ailleurs, outre le fait de faire économiser et d’être écologique, le magasinage usagé apporte aussi une certaine assurance qualité. En effet, puisque le vêtement a déjà été lavé et porté à quelques reprises, on peut constater la qualité réelle du tissu et des coutures ainsi que l’ajustement de la coupe sur notre corps.
Conseils de Mireille pour magasiner dans les friperies :
● Disposer de temps pour fouiller à travers la panoplie de vêtements
● Ouvrir son esprit pour faire des découvertes
● Éviter d’avoir une liste trop spécifique afin de ne pas être déçu
● Valider la condition des vêtements
● Vérifier l’étiquette pour connaitre l’origine des vêtements et le type de tissu
● Éviter les vêtements de compagnies de mode rapide (fast fashion) qui ont souvent tendance à avoir des pratiques non éthiques et peu écologiques
Bien entendu, l’idée n’est pas de vider sa garde-robe et d’aller tout acheter usagé du jour au lendemain. Cela serait contreproductif. D’ailleurs, offrir ses vêtements à des magasins usagés est la façon la plus écologique d’en disposer. L’idéal est de, premièrement, réduire sa consommation de vêtements et, par la suite, magasiner usagé. L’achat neuf devrait être le dernier recours. Développer le réflexe de magasiner usagé, ça s’acquiert. J’y travaille d’ailleurs moi-même depuis un certain temps. Il m’arrive encore trop souvent d’acheter neuf ; j’aimerais beaucoup réduire cette proportion à l’avenir. Je couds une grande partie des vêtements de mes enfants et j’aimerais leur faire davantage de vêtements usagés.
Photo : Mireille Gosselin