Skip to content

Le compostage est un sujet qui m’intéresse depuis plusieurs années. J’ai de la difficulté à concevoir que l’on continue d’envoyer de la matière organique au dépotoir alors qu’il existe des façons simples de les revaloriser. Chez moi, j’ai suffisamment d’espace pour composter et un jardin pour utiliser la matière. Cependant, dans les dernières années, j’ai fait face au problème des ours qui trouvent toujours une façon originale de saccager mon bac à compost. Je suis donc intéressée de comprendre comment les gens réussissent à composter à Hearst.

Roger Groleau pratique le compostage à domicile depuis plusieurs années. Sa technique de compostage a évolué au fil des ans. Auparavant, M. Groleau avait deux bacs noirs qu’il utilisait en alternance d’une année à l’autre. Lorsqu’un bac effectuait son processus de compostage, il remplissait l’autre. Maintenant, il utilise un baril en téflon qu’il a lui-même fabriqué et percé pour assurer une bonne aération qui est essentielle pour le compostage. Plusieurs personnes compostent dans des boites de bois. Si l’espace n’est pas un problème, il est aussi possible de composter simplement dans un tas.

Le baril de M. Groleau est assez grand pour accueillir les matières organiques de son ménage qu’il accumule pendant toute l’année. Mis à part les coquilles d’œufs, il n’est pas possible d’y ajouter des matières animales telles que du poulet ou du poisson, car la température à l’intérieur du baril n’est pas assez élevée pour assurer une bonne décomposition. Il faudrait un volume de compostage industriel afin que ce soit possible. Pour assurer un compostage optimal, il ajoute une part de déchets alimentaires (pelures de fruits et légumes, pain, pâtes, légumineuses, écales de noix) pour deux parts de feuilles mortes qu’il ramasse et déchiquète à l’automne. Il y ajoute aussi le feuillage de son jardin s’il n’y a aucune maladie. Ceci permet de maintenir un bon équilibre entre les matières humides et sèches. En hiver, M. Groleau entrepose ses déchets alimentaires dans son garage et lorsque la neige fond, il les ajoute au baril. À la mi-mai, il cesse d’ajouter de la matière et laisse les microorganismes faire leur travail de décomposition en roulant le baril deux fois par semaine pour l’aérer. Pendant ce temps, les matières organiques s’accumulent dans un autre bac et remplaceront le compost du baril de téflon en aout. Contrairement à moi, M. Groleau n’a jamais eu de problème avec les ours. Son baril est suffisamment résistant. « Ils peuvent venir le rouler s’ils veulent », rigole-t-il. M. Groleau mentionne également que si la Ville instaurait un service de compostage, il continuerait de le faire à la maison, car c’est pratique et il aime ça : « après qu’on a l’habitude, c’est facile ». Le compostage est une façon efficace de réduire notre empreinte écologique. Lorsque les déchets organiques sont enfouis dans le sol, leur décomposition émet du méthane, un gaz à effet de serre beaucoup plus puissant que le CO2.

Lors du compostage, la décomposition se fait avec de l’oxygène et émet une quantité beaucoup moins importante de gaz à effet de serre. Le compost permet par la suite de maintenir l’humidité des sols du jardin et de les enrichir en réduisant ainsi l’utilisation d’engrais chimique. En plus du compost, M. Groleau ajoute à son terreau du marc de café qu’il récupère à son travail, des cendres de bois et de la mousse qu’il ramasse dans la forêt. Ces pratiques lui permettent de récupérer la même terre d’une année à l’autre pour ses fleurs en pot. C’est ce qu’on appelle l’économie circulaire puisqu’on réutilise les déchets afin de les revaloriser à l’infini.

Photo : livingearth.net