ÉMILIE PELLETIER
Initiative de journalisme local — Le Droit
Quand une alerte Amber fait vibrer et sonner les téléphones, les télévisions et les radios de l’Ontario, c’est maintenant en français et en anglais qu’elle est affichée, et ce, de façon simultanée.
La Commissaire aux services en français de l’Ontario, Kelly Burke, avait soulevé dans son rapport annuel de 2020 des enjeux liés aux alertes Amber.
La version française de ces alertes, qui signalent l’enlèvement d’enfants, était systématiquement en retard ou complètement absente.
Le problème serait complètement réglé, affirme la Commissaire dans son dernier rapport annuel, publié mardi.
Il s’agit d’un problème qui a pris plus de temps à se résoudre en raison de sa complexité, explique-t-elle.
En 2020, Kelly Burke avait recommandé que le ministère du Solliciteur général et la PPO «continuent leurs efforts visant à garantir des services en français équivalents et sans délai dans le cadre d’émission d’alertes d’urgence».
Le ministère a accepté cette recommandation.
La PPO a ensuite collaboré avec la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et la Sûreté du Québec (SQ) pour ajouter des champs pré-traduits à la formule des alertes Amber, afin d’éliminer le besoin d’une longue traduction.
La PPO a intégré un logiciel de traduction française afin de réduire le temps de traduction, et a identifié des membres de son personnel ayant des compétences de rédaction bien avancées en français et qui sont responsables de la traduction, dans l’éventualité où le système de traduction automatisé deviendrait indisponible.
Mal traduites et bourrées de fautes
En 2015, le CRTC a décidé d’obliger les stations de radio et de télévision à relayer les alertes Amber sur leurs ondes afin d’accélérer le processus de recherche des enfants enlevés.
Or, c’est la PPO qui est responsable du contenu de ces alertes, et non les diffuseurs.
En 2016, une alerte Amber unilingue anglaise avait été émise à Toronto, après qu’un bébé de trois mois se trouvant à l’intérieur d’un véhicule avait disparu.
C’est l’alerte qui avait permis à la police de retrouver le bambin.
Même si l’Ontario faisait des efforts pour publier les alertes Amber dans les deux langues officielles depuis 2016, la PPO ne pouvait garantir qu’il n’y aurait plus d’erreurs dans les messages en français, qu’elles seraient bien traduites ou que la version française serait diffusée en même temps que l’autre.
En 2018, la diffusion d’un message d’alerte Amber mal traduit avait suscité plusieurs plaintes auprès du Commissariat aux langues officielles (CLO) du Canada.
Jusqu’en 2020, la PPO se donnait une marge de 30 minutes pour envoyer une deuxième version des alertes Amber, en français.
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