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Quel est le problème sur la route 11 pour que le ministère des Transports de l’Ontario soit obligé de la fermer constamment ? Plusieurs élus pointent du doigt l’entrepreneur responsable de l’entretien. Le député de Mushkegowuk-Baie James, Guy Bourgouin, va plus loin, étant persuadé qu’une personne n’a tout simplement pas fait son job au ministère.

Au cours de la dernière semaine, la route 11 n’a pas été fermée à la circulation puisque Dame Nature a été clémente. Depuis les premiers flocons tombés sur le territoire des routes 11 et 17, le ministère des Transports a barré ces deux tronçons à toute circulation lors de chaque tempête de neige.

Avec de multiples photos à l’appui qui se promènent sur les réseaux sociaux, il est pertinent de remettre en question la qualité du travail réalisé pour sécuriser les déplacements de la population.

Le maire de Mattice-Val Côté est également chauffeur d’autobus professionnel et estime que la route n’est pas entretenue de manière convenable. « Je ne suis pas en maudit après les chauffeurs, je suis en maudit après l’entrepreneur qui a soumissionné pour le job et qui n’est carrément pas capable de faire le job ! Ça, ça me met en beau maudit pour ne pas sacrer », s’exclame Marc Dupuis.

Le ministère des Transports a confirmé que des inspections avaient lieu actuellement concernant les entrepreneurs responsables de l’entretien des routes dans le nord de la province, mais rien n’indique que l’entrepreneur local est sur la liste.

Depuis de nombreuses années, l’entreprise canadienne Miller Paving obtient le contrat d’entretien hivernal pour la route 11. L’année dernière, Villeneuve Construction avait été sous-contracté pour accomplir le travail. Cette année, Villeneuve Construction a tenté d’obtenir ce contrat, mais l’entreprise locale n’a pas passé la première étape du processus de sélection. Les fonctionnaires n’ont même pas demandé de prix.

Plusieurs élus de la route 11 soupçonnent que Miller Paving n’est pas en mesure d’accomplir le travail correctement.

Les rumeurs veulent que l’équipement ne soit pas adéquat et que l’entreprise subisse une pénurie de main-d’oeuvre. « Dans les prochaines semaines, je vais demander à rencontrer l’entreprise », affirme Guy Bourgouin. « Je veux m’assurer que l’équipement utilisé soit conforme et que les quarts de travail soient remplis. Pourtant, c’est le travail de la province de faire ça. Pourquoi le travail n’est-il pas fait correctement et si l’entreprise connait des difficultés pourquoi a-t-elle obtenu le contrat ? Il y a quelqu’un qui s’est endormi sur la switch solide au gouvernement. »

Le député néodémocrate a rencontré personnellement plus de trois fois en une semaine la ministre des Transports Caroline Malroney à ce sujet. Elle a même mentionné que son équipe travaillait sur ce dossier et que Villeneuve Construction avait été approché dernièrement pour les aider.

À toute fin pratique, à ce temps-ci de l’année, l’entreprise Villeneuve Construction ne serait pas en mesure de prendre la relève. « C’est impossible que je puisse prendre la relève cette année, c’est des mois de prépa-ration et je n’ai plus l’équipement qui me prendrait plus d’un an à commander », a déclaré Mario Villeneuve au journal Le Nord.

Pour le maire de Mattice-Val Côté, le manque de main- d’oeuvre, la période de l’année et la difficulté d’approvisionnement en équipement condamnent la région à un hiver long et pénible. « On est dans la marde pas à peu près. Le gouvernement a une obligation de nous protéger. Actuellement, il ne le fait pas parce que c’est une catastrophe sur nos routes », affirme avec fermeté Marc Dupuis.

La plupart des discussions tournent autour des routes bloquées, la condition des routes et l’inaction du gouvernement. La population et les élus se sentent laissés à eux-mêmes. « Ils mettent la population du Nord dans des situations dangereuses. On mérite pas mal mieux que ça et on ne mérite pas d’être dans la situation qu’on vit là ! Il y a du monde qui a peur d’embarquer sur nos routes pis le gouvernement dit que les routes du Nord sont bonnes », ajoute M. Bourgouin.

Le député déplore aussi le fait que le gouvernement mentionne à qui veut bien l’entendre que les routes dans le Nord n’ont jamais été aussi bien entretenues. « Je m’excuse, mais avec des fermetures comme on a là, on ne peut pas dire que l’entretien est adéquat. On a une responsabilité, la province ; l’hiver vient de commencer et on se fait planter ben comme il faut. Maudit, ce n’est pas un chemin secondaire, c’est pas une trail à vache, c’est la Transcanadienne ! »

Photo : ontario.ca