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Isabel Mosseler

IJL-Réseau.presse             Tribune : la voix du Nipissing Ouest

Les réunions régulières du conseil municipal sont interrompues, mais les délibérations budgétaires avancent et le conseil semble être d’accord pour fixer la hausse d’impôts 2022 à 1%.

L’année fiscale 2021 s’est soldée par un surplus budgétaire de 1,466 million de dollars, et l’administration avait avancé comme point de départ un budget nécessitant 431 000$ de plus que l’an dernier, pour une hausse proposée de 2,37%. Déjà, vu l’adoption tardive du budget, le conseil avait approuvé des dépenses en capital de 3,5 millions pour la réfection de routes, car il fallait agir rapidement pour lancer les appels d’offres.

Or, le reste du budget commence à presser aussi. « Nous sommes à la mi-avril. Il faut encore adopter les budgets des services d’eau et d’égouts et des services environnementaux… Le personnel me demande « est-ce que je peux faire ceci ou cela ? » (…) On risque de manquer de temps pour pouvoir faire certains travaux, » d’avertir l’administrateur municipal Jean-Pierre Barbeau lors de la réunion budgétaire du 13 avril.

Parmi les hausses prévues, on compte des augmentations de salaires dans tous les services, reflétant de nouvelles conventions collectives; des coûts d’assurance de 18% de plus touchant aussi tous les services ; puis une diminution de 140 000$ en financement lié à la COVID-19 comparativement à 2021. Une bonne part du budget est aussi composée de coûts imposés, par exemple les contributions au Bureau de santé du district et au Conseil d’administration des services sociaux du district de Nipissing, sur lesquelles la municipalité n’a aucun contrôle.

Barbeau a rappelé qu’il faudra bientôt prévoir d’ajouter 548 000$ au budget pour le redéveloppement du foyer Au Château, et qu’il serait avantageux de mettre des fonds en réserve en prévision de cette dépense importante. « Je sais que ça va monter les impôts un peu plus, mais nous sommes à un point maintenant où la hausse aux contribuables n’est pas trop onéreuse. »

Le conseiller Yvon Duhaime déplorait la hausse de 175 400$ en coûts d’assurance. « Ça c’est juste la hausse, l’assurance nous coute maintenant environ 600 000$ par année! Nous avons beaucoup de biens à assurer. » Le conseiller Chris Fisher a suggéré que les municipalités demandent à la province d’intervenir dans ce dossier. « Nous ne pouvons pas laisser les assurances monter nos coûts de 20% chaque année; il doit bien y avoir quelque chose que nous puissions faire. » Le conseiller Rolly Larabie a recommandé que l’Association des municipalités de l’Ontario examine un régime d’assurance collectif.

Le conseiller Dan Roveda a résumé la présentation de M. Barbeau. « Essentiellement, nous sommes en bonne posture… même avec le budget proposé nous mettons 280 000$ en réserve. Si nous voulions être agressif, nous pourrions même réduire la hausse d’impôts à 1%. » M. Barbeau a répliqué qu’il n’y avait pas de gras à couper dans les dépenses proposées, mais qu’il ne verrait pas d’inconvénient à piger dans la réserve pour réduire les impôts. Or, le conseiller Denis Sénécal n’était pas d’accord. « Je ne pense pas que la réserve soit la seule option; je pense qu’il y a du gras à couper, » a-t-il insisté.

La mairesse Joanne Savage, qui siège aussi au conseil d’administration d’Au Château, a souligné qu’un taux d’impôts diminué cette année ne ferait que reporter la douleur, car il faudrait ensuite envisager une hausse de 9% l’an prochain pour couvrir le projet d’Au Château. M. Barbeau était d’accord avec elle. « Vous avez raison, il faut stabiliser les impôts. Vous n’avez jamais pigé dans vos réserves à ce point. » Mme Savage a ajouté que le fait de réduire les réserves « peut nous rattraper. »

La mairesse semblait aussi vouloir revoir certaines dépenses pour trouver des économies. « Chaque année, j’entends que nous n’avons pas de gras à couper mais ces trois dernières années, nous avons eu la chance de terminer l’année avec un gros surplus, » a-t-elle précisé. Selon M. Barbeau, ces surplus étaient le résultat de travaux capitaux non complétés et de financement extraordinaire lié à la pandémie.

Le conseiller Fisher tenait à réduire la hausse d’impôts en raison de l’impact économique de la pandémie et de l’inflation galopante. « Cette année, le coût de l’alimentation a flambé à un rythme jamais vu, il y a la pandémie, la guerre en Europe; les temps sont différents cette année… Il faut maintenir les impôts au plus bas taux possible (…) pas plus haut que 1,5% de hausse. » Le conseiller Yvon Duhaime était d’accord. « Le coût de la vie a augmenté énormément et je prie pour que ça s’arrête bientôt. Nous comprenons que les gens souffrent financièrement. Les pensions n’augmentent pas et les personnes aînées ont du mal à rester dans leur demeure. »

Les conseillers Larabie, Leo Malette et Roveda étaient d’accord, alors que le conseiller Sénécal tenait toujours à réexaminer les dépenses plutôt que de piger dans les réserves. Mme Savage, pour sa part, voulait plus de détails sur certaines dépenses comme les 175 000$ pour des « projets spéciaux », notamment une hausse de 20 000$ à 40 000$ pour des projets d’embellissement et la somme affectée à des évènements communautaires. « J’apprécierais bien de savoir quels sont ces projets,» avant de les approuver, a-t-elle affirmé. La conseillère Lise Sénécal voulait aussi savoir ce que le comité d’embellissement allait faire avec 7 500$ de plus en 2022.

Barbeau a répliqué que deux groupes bénévoles, soit le comité d’embellissement et les Amis de la plage, ont demandé des poubelles, des portes-vélos, des fleurs pour l’hôtel de ville et ainsi de suite. Les groupes n’ont pas pu faire de présentation au conseil, tel que prévu, en raison des maintes réunions annulées, reportées et interrompues au cours des derniers mois.

« Si vous avez des propositions spécifiques de coupures, pouvez-vous les apporter au conseil? (…) Laissez-moi savoir où vous pensez qu’il y a du gras et je pourrai répondre… Montrez-moi où nous pouvons couper… je ne peux pas répondre à des généralités, » de dire M. Barbeau.

Roveda a critiqué ceux qui questionnaient en disant qu’ils voulaient « couper les cheveux en quatre pour chaque petite dépense, » incitant Mme Savage à soulever un point de procédure. Le conseiller Fisher a voulu faire la paix : « Dan a mal choisi ses mots… En fin de compte, toutes les dépenses font l’objet de délibérations pendant nos réunions de conseil de toute façon. » Le conseiller Duhaime a insisté sur le droit des conseillers à poser des questions et bien comprendre le budget. Or, il a appuyé la hausse de budget pour l’embellissement. « Nous avons des bénévoles qui font 90% du travail, et un travail formidable, ce qui nous sauve beaucoup d’argent. Il faut admettre que notre communauté s’en trouve améliorée. Je suis émerveillé de voir autant de monde s’avancer pour faire ce travail – nous sommes très chanceux, » a-t-il dit. « Arriver à une hausse de 1,5%, c’est un bon début. Travaillons en harmonie. »

C’est donc sur un ton calme que s’est terminée la réunion du 13 avril, mais celle du 26 avril était moins harmonieuse. Néanmoins, après des discussions chaudes, le conseil a fini par se mettre d’accord sur une hausse de seulement 1%, soit 182 000$.

Le conseiller Fisher a proposé d’augmenter les bourses aux écoles secondaires de 2250$ à 4500$. Mme Savage a proposé que la piscine du terrain de camping public de Cache Bay soit réparée cette année, au coût de 90 000$, ce qui a été approuvé. Quant au budget pour l’embellissement, un vote de 4 contre 4 a vu la modification au budget rejetée, donc la hausse est maintenue.

Barbeau a assuré qu’il pouvait retravailler le budget pour en arriver à la hausse de 1% demandée par le conseil. La version révisée sera présentée pour ratification à la prochaine réunion.

Photo : baytoday.ca