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Par Steve Mc Innis et Pierre Floréa

La pénurie de médecins de famille s’intensifie en province et encore plus dans le Nord de l’Ontario. L’opposition à Queen’s Park met de la pression sur le gouvernement de Doug Ford alors que celui-ci semble davantage intéressé à relayer les services de la santé au privé. La députée néodémocrate de Nickel Belt et critique de l’opposition en matière de santé, France Gélinas, est revenue à la charge rappelant à ses collègues au pouvoir que 2,2 millions de personnes dans la province, dont 360 000 enfants n’ont toujours pas de médecin de famille. Ce chiffre pourrait atteindre troismillions en 2025.

Toujours selon Mme Gélinas, moins d’étudiants en médecine choisissent la pratique familiale et plusieurs médecins prendront leur retraite prochainement, ce qui augmentera le nombre de patients orphelins. « Cette pénurie de médecins risque de mettre encore plus de pression sur des hôpitaux déjà débordés, alors que fait le gouvernement ? », demande-t-elle. La ministre de la Santé, Sylvia Jones, prétend que son gouvernement travaille avec l’Association médicale de l’Ontario en plus d’avoir annoncé récemment l’expansion des places pour de nouveaux étudiants dans les universités de médecine de la province. « Les recteurs d’université ont indiqué que c’était la plus importante expansion qu’ils ont vue, il y a maintenant plus d’élèves qui choisissent d’étudier la médecine et en tant que gouvernement nous nous engageons à augmenter le nombre de postes en résidence pour que ceux qui veulent pratiquer ici en Ontario soient en mesure de le faire », indique la ministre.

Pire dans le Nord

Le député démocrate d’AlgomaManitoulin, Michael Mantha, a soulevé de son côté les problèmes liés à la pénurie de médecins de famille et de spécialistes dans le nord de la province. Celui-ci a interpelé la ministre de la Santé pour trouver des solutions immédiatement puisque les nouvelles places dans les universités de médecine ne règleront pas les problèmes à court et moyen terme. Michael Mantha, tout comme son collègue Guy Bourgouin, député de Mushkegowuk-Baie James, affirme que le nombre de plaintes augmente à un niveau alarmant et la frustration des communautés du Nord a atteint un seuil inquiétant.

Solution au privé

Pendant ce temps, le gouvernement Ford a adopté un projet de loi permettant à davantage de cliniques privées d’offrir certaines chirurgies et procédures, payées par l’assurance maladie. Le but est de réduire les longues listes d’attente. Des chirurgies de la cataracte, l’imagerie et des tests diagnostiques seront maintenant offerts par l’État, mais dans des cliniques privées. Le gouvernement progressiste-conservateur créera aussi un tout nouveau système pour des chirurgies de remplacement de la hanche et du genou. La porte-parole néodémocrate en matière de santé, France Gélinas, affirme que la nouvelle loi ne protège pas les patients contre la vente sous pression, d’autres soins ou tests payants, offerts dans les cliniques privées. Les hôpitaux ont aussi fait part de leurs craintes face à ce nouveau système. Le système public risque de perdre du personnel médical et infirmier au profit de ces cliniques privées. L’Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario affirme que le gouvernement devrait plutôt investir davantage dans les hôpitaux, afin d’y effectuer plus de chirurgies. Actuellement, environ 900 cliniques privées existent en province, la plupart offrant de l’imagerie diagnostique et des tests en laboratoire. L’Association médicale de l’Ontario avait proposé un système similaire pour réduire l’arriéré dans les chirurgies, mais suggérait que les cliniques privées fonctionnent comme des organismes sans but lucratif.