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Depuis le printemps dernier, notre famille, comme plusieurs autres, n’a plus de médecin de famille. Dre Patricia Smith s’est occupée de nous depuis notre retour à Hearst en 2013. À ma grande surprise, personne n’a pris la relève de la clientèle de Dre Smith et de Dr Laflèche. Pourtant, ça fait près de deux ans que ce couple mentionnait qu’il se dirigeait vers la retraite.

Loin de moi l’idée de blâmer qui que ce soit, mais y a-t-il quelqu’un qui tente de recruter des médecins à Hearst pour remplacer ceux partis à la retraite ? Il n’y a également personne qui a remplacé Dr Lacroix parti depuis près de trois ans.

Si on fait un calcul rapide, il ne reste que six médecins de famille à Hearst et l’un d’eux est en congé maladie pour un temps indéterminé. Selon les statistiques de l’Ontario, les médecins de famille ont jusqu’à 1500 patients, mais à Hearst, ils ont d’autres obligations à remplir, comme des quarts de travail à l’urgence et au Foyer des Pionniers. Donc, dans une région comme la nôtre, le nombre joue davantage entre 800 et 900 patients par pratique. Le 7 octobre 2021, nous avons cinq médecins de famille et selon le recensement de 2016, la région compte près de 8000 âmes. Il y a urgence dans la demeure. Est-ce que je suis le seul qui estime que cette situation est extrêmement dangereuse et pressante ? Il faut agir, et rapidement.

Il est évident que lorsque tu n’as pas de médecin de famille, tu essaies de prendre un rendez-vous pour rencontrer un médecin au service LOCUM. Pour avoir téléphoné le 30 septembre dernier, on nous a répondu que tous les rendez-vous pour le mois d’octobre étaient déjà pris. Wow ! Quand ça va ben, ça va ben ! Quelle est la dernière option pour les milliers de citoyens orphelins d’un médecin de famille ? Bien oui, l’urgence. Pour un simple renouvèlement de médicament, il faudrait attendre des heures et des heures avant de rencontrer un spécialiste de la santé, puisque comme le titre le mentionne, c’est une urgence, il faut donc prioriser les urgences, ce qui est tout à fait normal. Il faudra bientôt prendre une journée de congé pour un simple renouvèlement.

Il est urgent de trouver des médecins puisqu’il ne faut pas avoir un doctorat en gestion pour savoir qu’il en manque un minimum de trois. Qui en ce moment travaille à accomplir la grande séduction pour attirer ces professionnels chez nous ? Combien d’heures par semaine sont consacrées à ce dossier ? Qui est responsable de rendre des comptes : l’hôpital, le centre de santé familiale, le regroupement de médecins, la Ville, la province… puisque je ne trouve pas la réponse ?

Est-ce que les incitatifs financiers, entre autres, offerts par la Ville sont suffisants ? Oui, je comprends que certaines personnes s’insurgent contre le fait que des fonds publics payés par les contribuables locaux sont utilisés à attirer des professionnels de la santé qui peuvent gagner entre 150 000 $ et 300 000 $ par année, mais il semble que c’est nécessaire parce ça ne fonctionne pas.

Selon mes recherches, un médecin ontarien qui obtient le droit de pratiquer peut se rendre où il le souhaite, contrairement au Québécois qui est dans l’obligation de commencer en région. Tout comme pour les Médias de l’épinette noire qui ont de la difficulté à attirer des animateurs et des journalistes à cause de notre position géographique, Hearst est très loin d’être le premier choix des nouveaux diplômés en médecine.

Il faut agir très vite puisque des problèmes collatéraux peuvent survenir assez rapidement. Le développement économique de Hearst tentera d’attirer de nouveaux investisseurs prochainement et c’est exactement le genre de choses qu’ils regarderont avant de se lancer en affaires dans la région. Les entreprises auront encore beaucoup plus de difficulté à attirer des employés. Avant d’accepter de revenir en 2013, c’est la première question que j’ai posée.