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Les amateurs du petit écran se sont rassemblés dans l’amphithéâtre du Mouvement d’implication francophone d’Orléans (MIFO) le 9 décembre dernier. Au programme : l’avant-première de la toute nouvelle série franco-ontarienne, Paris Paris. L’acteur principal, Benoit Mauffette, et le réalisateur de la série, le Franco-Ontarien Dominic Desjardins, étaient tous deux sur place, aux premières loges.

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Rebecca Kwan

IJL – Réseau.Presse – L’Orléanais

La série, qui fait voyager l’auditeur de Paris, Ontario, à Paris, France, camoufle vérités et cris du cœur, sous ses airs cocasses d’humour dérisoire.

C’est une œuvre très personnelle, a partagé le réalisateur, Dominic Desjardins. « J’y projette ma propre crise de la quarantaine, mon amour de la culture et le combat d’une vie pour la survie de la langue française ».

« Je ne pensais pas que je réussirais à trouver quelqu’un capable de jouer toutes les sensibilités, les nuances, du sujet. Mais j’ai trouvé Benoit », a raconté M. Desjardins en faisant référence à Benoit Mauffette, qui incarne le rôle de Philippe dans la série, un personnage maladroit, aux prises avec un mariage en « chute libre » et un chômage imposé.

« C’est sa vulnérabilité, sa subtilité, qui le rend aussi attachant, aussi vrai », a vanté le réalisateur.

La recette du succès, a révélé pour sa part M. Mauffette, c’est d’entrer dans la peau du personnage, de devenir « lui », au point où l’on ne se reconnaît presque plus. « La ligne devient floue », a confié l’acteur. « Quand je joue un personnage, je deviens quelqu’un d’autre, j’en viens à oublier qui est qui, entre moi et l’autre. »

Quant à lui, le réalisateur n’a pas manqué de soulever l’aspect local du projet, son désir de mettre à l’écran une œuvre franco-ontarienne, qui touche des thématiques de « chez nous », comme le français en milieu minoritaire, le désir d’être ailleurs et la beauté d’une culture qui parfois s’oublie. À ses yeux, « la culture, ça nous permet de nous émerveiller ensemble de la même chose ».

Une œuvre de chez nous

« L’Ontario français regorge de talents dans les mondes télévisuels et cinématographiques », remarque Virginie Lacombe, coordonnatrice à l’artistique au MIFO. « Les Franco-Ontariens et les Franco-Ontariennes ont besoin de se reconnaître dans les productions : leur quotidien est teinté de narratives communes tel que les accents, l’importance du fait français, les familles exogames, et le manque de services francophones dans certaines régions », donne-t-elle pour exemple.

«Toutes ces subtilités [présentes dans la série] font que la communauté franco-ontarienne peut se mettre plus facilement à la place des personnages et vivre les mêmes émotions qu’eux», observe la coordonnatrice, en espérant que Paris Paris serve de coup de départ pour d’autres séries à saveur franco-ontarienne. 

Ce n’est qu’un début

Pour Unis TV, diffuseur de la série, c’est précisément ce qu’ils comptent faire.

« Nous avons plusieurs nouveaux projets franco-ontariens chaque année », fait valoir Séverine Biderman, cheffe de la production originale d’Unis TV en Ontario. « Nos productions originales permettent à des gens de chez nous de raconter leurs histoires et à notre auditoire de les découvrir et de s’y reconnaître », explique-t-elle.

Selon Mme Biderman, bien que des sujets abordés par l’émission soient universels, ces thèmes « sont ancrés dans la réalité franco-ontarienne; les coupures en éducation, dans la culture et la difficulté de garder son français en Ontario. Plusieurs se sentiront interpellés [par la série] et s’y reconnaîtront ».

La série est diffusée sur la chaîne d’Unis TV depuis le 4 janvier.