Une invitation à danser et célébrer au 13e pow-wow de Constance Lake

La 13e édition du pow-wow traditionnel annuel de la Première Nation de Constance Lake se tiendra du 5 au 7 aout prochain. Pour la première fois, il aura lieu à Hearst, à l’aréna Claude-Larose, et vient s’insérer dans les festivités du 100e de la ville. 

Un pow-wow se veut une grande célébration de la culture autochtone et tous y sont les bienvenus. L’atmosphère est à la fête malgré l’aspect cérémonial. Une grande piste de danse circulaire est entourée de sièges. L’entrée principale de la piste fait face à l’est, représentant le début du jour, et les danseurs circulent dans le sens des aiguilles d’une montre. 

Lors d’une entrevue radio, l’animateur Marcel Marcotte a rencontré Donny Sutherland, membre du comité organisateur, afin de discuter du déroulement du pow-wow. 

Le point fort de tout pow-wow est la Grande Entrée. Il y en aura trois, soit le samedi 6 aout, à 13 h et à 19 h, ainsi que le dimanche 7 aout à 13 h. Environ une heure avant, le tambour se fait entendre, indiquant aux gens de prendre place. Le temps venu, les participants s’avancent dans le cercle. On y retrouve le porteur du Eagle Staff (bâton à exploits), les porteurs de drapeaux représentant le Canada, les vétérans et aussi chaque communauté autochtone présente, les danseurs principaux et toutes les catégories de danseurs, jusqu’aux enfants. 

S’ensuivent des chants traditionnels et honorifiques, au son desquels des hommes et des femmes vêtus d’un regalia (habit traditionnel) dansent. 

On y retrouve aussi des danses dites « intertribales », où les gens sont invités à danser s’ils le souhaitent. Peu importe l’origine, hommes, femmes et enfants peuvent aller dans le cercle et vivre cette expérience. Ces danses sont clairement annoncées par le maitre de cérémonie qui sert de guide tout au long de la journée, tant pour les chanteurs, les danseurs que pour le grand public. 

Les regalia sont à l’honneur, souvent traditionnels comme ceux de leurs ancêtres ou plus contemporains. On y retrouve des plumes, des fourrures et des pièces d’habillement particu- lières pour les garçons et les hommes, et des « jingle dress » ou des jupes à rubans pour les filles et les femmes, entre autres. Ces vêtements sont specta-culaires et colorés. 

Donny Sutherland explique : « Je suis danseur aussi. J’aime bien prendre des photos avec les gens. Mais les gens demandent rarement qui je suis. Et c’est bien de demander aux gens d’où ils viennent, la signification de leur habit, parce que plusieurs viennent d’autres communautés à des heures d’ici. N’ayez pas peur d’approcher les gens et de poser des questions. » 

Des tambours retentissent tout au long de la journée, accompagnés de chants traditionnels interprétés par des groupes d’hommes de diverses communautés. Le tambour est très important, car il représente le battement de coeur de la Terre mère. 

Parfois, une plume d’aigle se détache d’un vêtement, et un protocole tombe alors en place. Elle est traitée comme un soldat qui tombe au combat. Elle est laissée par terre jusqu’à la fin de la chanson, pour ensuite être ramassée par un vétéran ou un ainé escorté de quatre danseurs traditionnels. Ils vont relever ce soldat tombé. Cet incident peut arriver à n’importe quel temps et n’est jamais prévu. Il faut noter que l’aigle (et donc, la plume d’aigle) est sacré aux yeux des Autochtones, puisque c’est lui qui porte les prières jusqu’au Créateur, étant l’oiseau qui vole le plus haut dans le ciel. 

Ce genre de connaissances culturelles n’était pas écrit dans des livres. Ainsi, la tradition orale prime, même aujourd’hui. « Et, maintenant, plusieurs d’entre nous reprenons ces enseignements, notre culture. Selon où tu grandis ou tu habites, ça peut être facile d’avoir ces enseignements, ou plus difficile. Nous sommes des porteurs d’enseignements, mais ils ne nous appartiennent pas personnellement. Ils sont à tous les Autochtones. » 

Le thème du pow-wow est « Se rappeler nos enfants », afin de continuer sur la voie de la guérison suite aux nombreuses découvertes de corps d’enfants près d’écoles résidentielles. 

« C’est une célébration de notre peuple. On se rassemble et on célèbre. J’espère voir les gens là, danser, apporter de la bonne énergie. Tout le monde est invité ! »